Berlin 2016
18 films en compétition pour le jury de Meryl Streep. Le grand chelem des festivals est lancé pour la saison 2016, avec, au programme Denis Côté, Jeff Nichols, André Téchiné et Mia Hansen-Love.


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L'édition 2009

L'édition 2008

Le site internet du festival

16e Festival des Cinémas d’Asie du 26 janvier au 2 février 2010
Majestic, espace des Lumières, Vesoul

Le jury international

Wan Jen, réalisateur taïwanais (président)
Amer Alwan, réalisateur irakien
Aruna Vasudev, fondatrice et présidente du NETPAC (Network for the promotion of Asian cinema), fondatrice du festival de New Delhi
Serra Yilmaz, actrice turque

Programme

- 7 jours, 80 films
- Compétition fiction et documentaire (18 films inédits)
- Regard sur le cinéma taïwanais
- Hommage au réalisateur turc Omer Kavur
- Francophonie d'Asie : documentaristes indépendants vietnamiens
- Section thématique "L'homme et la nature"
- Soirée Japanimation
- Après-midis famille
- Journée professionnelle : les 20 ans du NETPAC





VESOUL 2010 : QUALITÉ, DIVERSITÉ, ACTUALITÉ ET PUGNACITÉ





Pour les amoureux de cinéma asiatique, le Festival des cinémas d’Asie de Vesoul est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable mêlant œuvres de qualité, rétrospectives exigeantes et rencontres conviviales entre le public et les auteurs.

Alors que les festivaliers ont tous encore en mémoire le succès de l’édition 2009 (tant au niveau festif, en raison des 15 ans, que pour l’intérêt des différentes sélections), l’heure est déjà aux retrouvailles. Mais pas question pour l’équipe organisatrice de se reposer sur ses lauriers. Le challenge (au moins réussi sur le papier) est de poursuivre le travail de découverte et de diffusion qui a fait la réputation de la manifestation.

Une sélection ancrée dans la réalité

Ils nous ont ainsi concocté une édition dont la première caractéristique est probablement d’être très significativement ancrée dans l’actualité. A commencer par les films des deux compétitions (fiction et documentaire), qui abordent plus que jamais des thèmes en contact direct avec la réalité de leur société (trafic d’enfant en Indonésie, difficulté de la vie agraire en Inde, portraits de femmes en Iran, poids des traditions en Turquie, exil du peuple tibétain…).

La section thématique, elle-aussi, trouve une résonnance dans notre quotidien, puisqu’il s’agit des rapports, souvent conflictuels, entre l’homme et la nature. L’occasion de revoir le très poignant Kekexili de Lu Chuan, sur la protection des antilopes tibétaines, Still life de Jia Zhang-ke qui observe les conséquences de la construction du barrage des 3 gorges sur les populations locales ou encore Desert dream de Zhang Lu, sur la désertification inéluctable d’une partie des steppes mongoles.

Un soutien aux artistes iraniens engagés

Enfin, en choisissant de remettre un double Cyclo d’honneur à deux artistes iraniens (le réalisateur Jafar Panahi et l’actrice Fatemeh Motamed-Arya) au nom de leur engagement en faveur de la liberté, le festival rappelle que le cinéma a un rôle éminemment politique. Alors que certains artistes iraniens ont opté pour l’exil, Jafar Panahi (multiprimé dans tous les grands festivals internationaux, parmi lesquels Cannes, Venise et Berlin) et Fatemeh Motamed-Arya (l'actrice iranienne la plus primée avec plus de 30 prix au niveau national et international, et ayant joué dans plus de 45 films sous la direction de réalisateurs majeurs comme Mohsen Makhmalbaf, Abbas Kiarostami ou Bharam Beyzai) ont en effet fait le choix de continuer à exercer leur talent en Iran. Une position courageuse qui a déplu aux autorités iraniennes qui les ont empêchés d’aller et venir librement hors de leur pays. Jafar Panahi attend ainsi toujours son visa pour la France. Fatemeh Motamed-Arya, elle, a pu obtenir une autorisation à temps pour être présente à Vesoul.

En cette période de répression intense du régime iranien envers ses opposants, et alors que de plus en plus d’artistes sont assignés à résidence, empêchés de quitter le territoire, voire emprisonnés, en raison de leurs activités artistiques (Bahman Ghobadi, Mitra Farahani), la remise de ces Cyclos d'honneur représentent un symbole et un signal d'autant plus fort à destination des responsables iraniens.

Pour le festivalier, c’est par ailleurs l’occasion de découvrir une réalité dont il n’a souvent que la vision parcellaire ou biaisée circulant dans les médias occidentaux. Jamais l’expression "fenêtre ouverte sur le monde" (quoique souvent galvaudée), ne prend alors autant de sens. Car tout à coup, c’est bien la parole des personnes directement concernées par les faits qui se fait entendre, dénuée de filtres et libérée des considérations ethno-centrées.

Sauvegarder et diffuser le patrimoine

Pour autant, Vesoul ne se veut pas le catalogue de tout ce qui va mal dans le monde, et réaffirme au contraire une démarche artistique faisant la part belle à la modernité comme à la tradition. Dans le catalogue 2010, les organisateurs rappellent en effet qu’"un Festival a également pour mission de montrer les films du patrimoine". Mission accomplie avec la rétrospective "Regard sur le cinéma taïwanais" qui permet de découvrir notamment d’anciens longs métrages taïwanais ayant échappé à la censure japonaise (de 1895 à 1945) et à celle du gouvernement nationaliste chinois (le KMT au pouvoir de 1945 à 1987) mais aussi avec l’intégrale Omer Kavur qui propose tous les films du chef de file de la Nouvelle vague turque décédé en 2005.

Jusqu’à quand sera-t-il encore possible à Vesoul et autres festivals animés par la même curiosité de présenter des œuvres aussi atypiques ? L’arrivée du numérique inquiète, la période de transition risquant d’être longue et difficile. "On peut rêver et imaginer que tous ces films sur pellicule vont être numérisés et qu’il suffira de cliquer sur une touche d’ordinateur pour qu’ils déboulent dans le disque dur de l’appareil de projection. Qui va se charger de cela ? Qui va payer ? En attendant que cette numérisation se réalise, on peut craindre de ne plus pouvoir projeter les anciens films sur pellicule si les salles sont exclusivement équipées de numérique…", écrivent les organisateurs du FICA.

L’énergie qu’eux-mêmes déploient depuis 1995 laisse espérer qu’il y aura toujours des passionnés pour se battre et penser qu’il est nécessaire de diffuser de tels films coûte que coûte. D’où la nécessité de soutenir ce genre de politique éditoriale exigeante tant qu’elle a les moyens financiers, techniques et tout simplement humains de continuer à exister. En ce qui concerne Vesoul, on reste malgré tout optimiste, puisque sa programmation pointue a depuis longtemps trouvé son public et pourrait cette année battre un nouveau record de fréquentation en attirant près de 30 000 spectateurs en une semaine !



MpM