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LES OISEAUX
On les regarde de moins en moins. On ne fait plus attention à leurs trajets rituels annonçant le froid ou les beaux jours, selon le sens. Pourtant, ces "performeurs" des airs ont de quoi fasciner.
On ne sait pas très bien pourquoi ils migrent. Certains scientifiques avancent la théorie de la glaciation qui aurait poussé les oiseaux vers l'Equateur. Puis avec le réchauffement de la planète, ils seraient revenus vers le nord, et ainsi de suite. D'autres savants pensent que les oiseaux sont à la base tropicaux, et que la surpopulation a entraîné certaines espèces à coloniser les zones tempérées.
Quelque soit l'origine de ces immenses déplacements, leur effort est presque surnaturel. Des petits oiseaux parcourent des milliers de kilomètres. Certains retrouvent précisément l'endroit qu'ils quittent. On dénombre plus de dix milliards d'oiseaux migrant chaque année dans les deux sens. Ces oiseaux résident essentiellement dans les parties septentrionales des hémisphères. Les oiseaux vivant près de l'Equateur se déplacent peu.
L'oiseau, pour effectuer correctement son odyssée, voit son métabolisme se transformer dès que les jours diminuent. Ils se musclent comme n'importe quel athlète. Ils renouvellent les plumes de leurs ailes. Certains volent en battant continuellement des ailes, d'autres alternent le vol battu et le vol plané, d'autres enfin rebondissent dans les airs (les fauvettes) ou planent naturellement (le vautour). Les oies, les canards et les cygnes optent pour des formations en V.
Tous profitent des vents marins; ils sont dotés d'un sens de l'orientation exceptionnel (les points cardinaux sont inscrits dans leurs gènes). Le soleil comme les étoiles ainsi que le champ magnétique terrestre leurs servent de repères et de boussole. Ils peuvent voler à 6 000 mètres d'altitude (des Oies survolent l'Hymalaya à 9000 mètres au dessus du niveau de la mer). Ils peuvent résister à toutes les températures, du désert saharien au froid arctique. La sterne arctique, petit oiseau aux apparences fragiles, passe d'un pôle à l'autre, réalisant le plus long trajet migratoire (36 000 kilomètres).
Il semblerait donc que l'inné soit prépondérant et se transmette à travers les âges. Un réflexe pavlovien dès la naissance pousse les oiseaux non seulement à quitter le nid, à voler, mais en plus à prendre la bonne direction. Même les oiseaux sédentaires ont des instincts migratoires.
Pour ces oiseaux, le voyage, grand consommateur d'énergie, n'a rien d'agréable : il fourmille de pièges. Des centaines de millions meurent sous les balles des chasseurs (la France détenant le plus grand nombre de chasseurs en Europe). 5 millions de palombes sont tuées chaque année en France. Triste record. Certains scientifiques essaient de dévier les espèces vers des chemins plus sûrs. Car les hommes sont leurs pires ennemis : lignes à haute tension (électrocution), châteaux d'eau (noyade), nappes de pétrole (Alaska, Côte Atlantique de la France...), et on en passe. On pourrait aussi citer les dangers de l'avion; ironiquement cet invention s'inspire des oiseaux, et les deux peuvent se faire beaucoup de dégats en cas de collision.
Mais la Nature n'est pas en reste. La météo fait aussi ses ravages : tempêtes violentes, orages, vent de sable dans le Sahara... Les prédateurs (y compris leurs congénères rapaces) sont friands d'oiseaux mal en points, fatigués ou tout simplement endormis.
On dénombre 357 espèces d'oiseaux. En France 14% des espèces sont menacées de disparition. En Amérique du Nord le taux est de 9%. Parmi elles, l'Aigle impérial, les Cigognes blanches, les Faucons pèlerins, le Goléand d'Audouin, les Oies d'Hawaïi, la Grue de Mandchourie, le Perroquet-hibou, le Cygne trompette de l'Alaska, et le Cyanopsitta spixii (dont il ne reste que 27 spécimens en captivité).
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