Cyril Collard (19.12.57 / 05.03.93) Polyvalent. Il a touché un peu à tout: publicité, court métrage, acteur, musicien, écrivain ... mais c'est le cinéma qui l'attire; "Le cinéma pour lui, c'est plus qu'un rêve, plusqu'un plaisir, c'est sa vie." Une vie qui va s'accélérer après un voyage à Puerto Rico, où il attrapera un putain de virus, et qui va l'entraîner dans une spirale fatale, à toute vitesse... Rare artiste à avoir révélé sa bisexualité en France, il a été assistant réalisateur sur 2 films de Pialat (Loulou, A nos Amours) dont on retrouve le côté cru, passionnel et mystique dans Les Nuits fauves. Il jouera d'ailleurs dans A Nos Amours. Jean-Pierre, un garçon doux. On le sent pourtant incapable de se fixer dans un seul domaine. Dans Libération, Collard témoignait de ses rapports avec Pialat: "Quand je lui avais demandé de travailler sur A nos amours, il avait hésité, me disant que j'étais agressif et trop arriviste. A la fin de cette première semaine, il me dit : «Tu as vieilli, tu n'es plus comme avant, tu n'as plus la pêche !» Rien n'est jamais noir ou blanc. La sagesse et l'humanité de Maurice sont là. Toute sa tendresse, aussi." En 83, c'est "Grand Huit", son second court métrage, en noir et blanc. En 85, il tourne le clip de "Maria Teresa", avec Bonnaire dans le rôle principal. La même année, il réalise "Alger la blanche", primé 13 fois dans le monde. En 89, il publiera Les Nuits Fauves. Il en fera l'adaptation scénaristique, et aussi la composition de la bande originale du film. le livre est un best seller. Il fera tourner Guillaume Depardieu dans "Taggers" (90), le premier film du fils de la star, et un court-métrage aujourd'hui culte. Il lancera de la même manière Romane Bohringer, la fille de la star. Avec les Nuits Fauves, tout le monde redécouvre son oeuvre fragile et schyzophrénique, violente et brute, sensible et passionnelle. A la suite de son décès du SIDA (pour une fois, la mort fut clairement nommée par le nom de la maladie), ARTE annoncera à Cannes en mai 93, la création du Prix Cyril Collard. Ce Prix est décerné au réalisateur d'un premier film francophone (200 000 Francs) afin qu'il puisse écrire et se lancer dans l'aventure d'un second long-métrage. Aventure que Collard n'a jamais pu réalisé. il avait pourtant écrit des lignes d'un film ont le héros Sylvain rappelait son protagoniste de "Condamné d'amour".

Texte par Vincy Thomas

	- © : Ecran Noir / 96-01