Ecran Noir : Webzine francophone sur le cinema

Voleur de vie

"Le voleur de vie ?... C'est le temps. On court toujours après le temps qui passe."



Fiche technique
Synopsis ~ buzz
Galerie de photos
Interview Beart/Bonnaire
Making of
Emmanuelle Béart
Sandrine Bonnaire



INTERVIEW
SANDRINE BONNAIRE
EMMANUELLE BEART


Emmanuelle Béart. Alda regarde déjà la vie du point de vue de la mort. C'est pour cela qu'elle sait parfaitement accompagner sa soeur, ce qu'on ne sait pas faire dans la vie, où l'on essaie toujours de retenir. Elle fait le contraire. Et toutes deux sont apaisées. Cette mort est même nécessaire. Moi, Alda, je la vis comme la partie de moi-même qui doit partir, pour laisser l'autre avancer.

Sandrine Bonnaire. La maison n'a d'histoire que pour les deux soeurs. J'ai l'impression qu'on ne peut pas y vivre autre chose que ce qu'elles vivent toutes les deux. C'est pour cela que Alda y reste seule, alors qu'elle pourrait partir. Sigga part parce que cette maison est trop liée à ces deux femmes. Quand les amants d'Alda viennent, ils ne sont pas dans la maison, mais dans la chambre d'Alda. Il y a déjà une frontière. Après Alda, cette maison s'abandonnera, n'existera plus.

S.B.. J'ai senti pendant le tournage sur cette île un isolement très fort. Pas rassurant. Les gros rochers, les grosses vagues... Etre entouré d'eau est très angoissant. Cette mer, pour moi, c'est l'enfermement, surtout avec un ciel si bas, qui vous donne l'impression d'être dans un caisson. La mer devenait suffocante, déstabilisante. Le cimetière était paradoxalement plus rassurant, plus concret...

E.B.. Moi, j'ai passé beaucoup de temps à regarder la mer au loin.

S.B.. Les rituels sont là pour marquer, cocher le temps. Le passage du temps est encore plus fort quand on a un enfant, que l'on voit grandir. Olga a d'abord vu grandir sa soeur, puis sa fille. Les générations passent, mais il y a aussi quelque chose de figé dans le souvenir, figé comme les photos que l'on voit sur les murs.

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CHRIS

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