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Remake
Le Roi et Moi, ou Anna et le Roi, selon les versions, est une histoire vraie; il paraît logique qu'Hollywood comme Broadway s'en emparent. Broadway l'a récemment mis à l'affiche pendant plusieurs mois avec Lou Diamond Phillips en Roi de Siam.
Warner en a fait un dessin animé en début d'année (un flop).
La première version cinéma était réalisé par John Cromwell, en 46, sous le nom d'Anna and the King of Siam avec Irene Dunne et Rex Harrison. C'était l'époque où un blanc pouvait jouer un Thaïlandais...
La meilleure version reste à date celle de Walter Lan. The King and I (1956) mettait en vedette Deborah Kerr, Yul Brynner et Rita Moreno. Brynner se fit d'ailleurs beaucoup d'ennuis avec les autorités locales, en ayant accepté un rôle aussi sacré, alors même que le Royaume du Siam avait tout fait pour étouffer ce "scandale".
Tourné de mars à juin, prévu pour les fêtes de fin d'année, Anna and the King est l'un de ces films grand spectacle, épique, produit par les studios Hollywoodiens. Ou tout est soit grandiose soit raté. Pour 77 millions de $ - un budget relativement modeste compte tenu des décors, déplacements et costumes - la Fox a demandé à un expert en conte de fée de diriger cette grosse machine. Tennant a peu d'expérience, mais il peut surprendre. Outre le sujet, il possède deux atouts, les deux stars.
D'un côté, Jodie Foster, absente des écrans depuis Contact pour cause de maternité. Elle a touché 15 millions de $ pour jouer Anna, rôle proposé d'abord à Emma Thompson (enceinte) et Kristin Scott-Thomas. Cela en a fait l'actrice la mieux payée du monde, après Julia Roberts. Normal, Foster est une des actrices favorites du public américain et européen, et réputée pour être une pro en promo.
De l'autre, Chow Yun-fat, véritable star asiatique, connu dans certains films d'action série B en Occident. De quoi faire une chimie explosive entre deux charismes aussi imposants. D'autant que ni l'un ni l'autre ne sont vraiment "sexy", mais avant tout des acteurs cérébraux.
Produit par le producteur de Pulp Fiction, cette version n'aura aucune chanson, aucune chorégraphie, aucune niaiserie. Malgré cela, la Thaïlande n'a toujours pas supporté ce portrait de bouffon de Roi fait par Hollywood en 56 : Yul chantait, dansait, etc...
Si la motivation initiale de Jodie fut de tourner en Thaïlande, elle ne démissionna pas en apprenant le déménagement vers la Malaisie. Avec son fils Charles dans les bagages ("Je veux qu'il s'ouvre sur le monde, qu'il voit d'autres choses que le monde occidental"), elle s'est installée là bas, tout en préparant sa prochaine réalisation (Flora Plum).
2000 figurants, 25 éléphants, 250 chevaux et les plus grands décors depuis Cléopâtre. La Fox a vu grand. Sans parler des corsets, chapeaux, petites laines par temps tropical. "En portant tous ces vêtements par ces températures, j'ai réalisé que ces Anglais étaient fous. Heureusement que je ne transpire pas beaucoup. Le film aurait été un désastre", avoue l'actrice.
Ca n'a pas empêché la star de faire des blagues à la Mel Gibson à son acolyte sur le tournage.
vincy
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