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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Warner
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Production : Epithete films, Zoulou films
Distribution : Warner Bros. Réalisation : Patrice Leconte Montage : Joëlle Hache Photo : Jean-Marie Dreujou Son : Didier Lizé, Jean Goudier, Dominique Hennequin Musique : Etienne Perruchon Durée : 80 mn
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Dogora (Ouvrons les yeux)
France / 2004
10.11.04
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Patrice Leconte est un homme très occupé. Après le joli succès de Confidences trop intimes cet hiver (820 000 entrées), il a enchaîné la mise en scène de la pièce de théâtre de Laurent Ruquier (Grosses chaleurs) et la préparation de la suite des Bronzés. Entre temps, il nous a concocté cet ovni, Dogora, présenté en avant-première mondiale devant le public du Festival de Locarno, sur la Piazza Grande, juste avant la projection de La mort dans la peau.
Leconte, un soir, assiste à la représentation de Leonce et Lena, et se laisse séduire par la musique d'un certain Etienne Perruchon, inconnu des services. Ce dernier, après avoir sympathisé avec le sieur Leconte (toujours aimable ceci dit), lui envoie des CD, dont l'un comprend un morceau nommé Dogora, d'une durée de 25 minutes (ce que n'importe quelle radio aurait donc refusé). Pour Perruchon, l'intention n'est pas innocente : cette musique doit inspirer des images, une histoire, un film. Elle a été commandée par la Ville de Chambéru, pour fêter l'an 2000 : dans l'esprit de Carmina Burana, populaire, spectaculaire, lyrique. Perruchon s'inspure de Prokoviev (Romeo et Juliette), Ravel, Bernstein (West Side Story), Mozart (le Requiem)...
Puis le cinéaste, parce qu'il a besoin aussi de se reposer le cinéaste, part en vacances au Cambodge. Visite fraternelle (son cadet y travaille depuis 5 ans). "Dès mon arrivée, ce pays me bouleverse. Jamais encore, je n'avais ressenti de telles émotions." Il marche, "se remplit d'images", ouvre les yeux sur cet "hymne à la vie". Vous devenez la suite en sol majeur? En plein Phnom Penh, la musique de Perruchon lui revient et il associe définitivement ce qu'il voit et ce qu'il entend.
Il s'agissait juste de vendre un film sans scénario, sans dialogues, sans comédiens. La Warner, grand méchant loup du cinéma français paraît-il, accepte le projet insolite. Plutôt un film dans le genre de Powaqqatsi (avec la musique de Philip Glass). Entre son voyage fin 2002 et le tournage un an plus tard, le compositeur a le temps d'allonger sa partition pour en faire un film de 80 minutes.
Avec seulement 4 personnes, un interprète et une caméra digitale HD (évitant la gestion et le stock des pellicules), et des souvenirs pleins la tête (à faire pleurer Madeleine semble-t-il), Dogora se met en boîte facilement, rapidement. La bande son sera composée après coup lorsque le monteur son refera le périple de l'équipe, ultérieurement, pour saisir les sons du pays. "Les sons interviennent comme une autre mélodie."
La musique est enregistrée à Sofia, en Bulgarie. Cela tombe bien : quand vous écouterez la merveilleuse bande son de Dogora, vous serez transporté en Europe Centrale. C'est ce contraste qui surprend, qui pet déranger, qui peut séduire. Puis la monteuse fidèle de Leconte, Joëlle Hache, a du faire le tri dans les 55 heures d'images. "Avec Joëlle, nous faisions ensemble la sélection des images de chaque séquence pour ne garder qu'une dizaine de minutes utiles, et je la laissais libre de monter à son idée, avec sa sensibilité, sur la durée musicale précise."
L'expérience sera sans doute unique. Elle est de toute façon singulière. La critique sera encore une fois partagée. Certains reprocheront un esthétisme forcené. D'autres un manque de réalisme. D'autres ne verront que les émotions, le sentimentalisme.
Les bénéfices éventuels du film seront reverser en grande partie à Enfants du Mékong et Pour un sourire d'enfant. vincy
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