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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Telema, Les productions du Champ Poirier Distribution : UGC Réalisation : Etienne Chatiliez Scénario : Laurent Chouchan, Etienne Chatiliez Montage : Catherine Renault Photo : Philippe Welt Décors : Stéphane Makedonsky Son : Pierre Gamet, Stéphane Brunclair, Joël Rangon Musique : Matthew Herbert Maquillage : Lucia Bretones Mendez Durée : 98 mn
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Cécile de France : Crystèle
Vincent Lindon : Christophe
Eric Berger : Ludo
Anne Brochet : Perrine Beverel
Jacques Boudet : Philippe Terion
Martine Chevallier : Françoise Terion
Pierre Vernier : Jacques Terion
André Wilms : Monsieur Burrel
Evelyne Didi : Madame Burrel
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La confiance règne
France / 2004
10.11.04
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Etienne Chatiliez est un abonné aux triomphes populaires : 4,1 millions de Groseille et Le Quesnoy pour La vie est un long fleuve tranquille, 2, 2 millions de gérontophiles pour Tatie Danielle, 4, 9 millions d'amateurs de foie gras et de cuvettes de w.c. pour Le bonheur est dans le pré, 3, 9 millions d'enfants délaissés et de parents martyrisés pour Tanguy.
Et pourtant, on peut parier, sans trop de risques, que le film sera plus proche de Tatie que de Tanguy. Et pire si inimités. La critique est déjà incendiaire (et pas que sur Ecran Noir), ce qui est un cas unique pour un Chatiliez (que d'habitude nous apprécions). Il y a peut-être plusieurs explications à ce ratage tragi-comique. Le film part d'une commande (passée par Vincent Lindon), une première; le scénario n'est pas à la hauteur de ceux de son ancienne complice, Florence Quentin; le cinéaste enfin, malgré de sévères critiques sur le sujet, rate toujours ses fins de film : celle-là est catastrophique.
Pourtant, le titre, le casting, le marketing et la présence de Charles Gassot à la production (perfectionniste et doté d'un vrai "savoir-flair") auraient du nous rassurer. Mais Chatiliez a voulu prendre un risque : dire oui à un acteur qui voulait tourner avec lui, exploiter une idée conceptuelle qui n'est pas basée sur un phénomène de société. Si on regarde sa filmographie, Chatiliez aime les différences. Sociales, générationnelles, géographiques. Il apprécie de croquer le bourgeois en explorant ses failles, son malheur, ses contradictions. La confiance règne est en cela très fidèle à son oeuvre. Mais en reprenant le même ressors que dans son premier film, sans aucun contexte social, sans aucune légitimité dans le discours, il risque de décevoir ses partisans. En agressant Jaoui et Bacri en interview (jalousie? envie? parti pris?) il contribue à la médiocrité de notre époque : mieux vaut baver sur les rivaux que d'avouer ce qu'on admire. Il revient à une certaine immoralité. Il n'y a pas de flics, pas de justice dans son monde où les bourges sont forcément des caricatures et les pauvres ont toutes les excuses. Ce simplisme va lui valoir une volée de bois vert. Reproduire les Groseille ce n'est jamais que montrer la panne d'inspiration!
Si bien que la comédie du mois, tant attendue, va conclure une année morose pour UGC, qui l'avait débutée avec Blueberry (un sacré blues). Entre le divorce d'avec la Fox et le fiasco attendu de cette production, il faudra rayer 2004 des archives.
Pour Vincent Lindon, sa popularité ne devrait pas trop en souffrir, habitué aux montagnes russes. Il enrichit sa filmographie avec un cinéaste de plus, dans un genre encore différent, et un rôle excentrique. Pour Cécile de France, c'est l'occasion de concrétiser un peu son envol en vol plané, avant la sortie des Poupées Russes, la suite de L'auberge espagnole. Populaire, elle n'a pas encore été en tête d'affiche d'un film à succès. On remarquera surtout la présence de Tanguy (Eric Berger), Roxane (la magnifique Anne Brochet), et Monsieur Le Quesnoy (André Wilms). A part ça, le film à l'humour bête et méchant devrait conduire Chatiliez à une remise en question, même si le public sera plus indulgent que pour un Lelouch. L'humour pipi-caca a toujours eu ses adeptes. Il ne faudrait pas que ça se répète, ce genre de faux pas... vincy
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