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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Diaphana
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Production : Extra Large Pictures Distribution : Diaphana Réalisation : Todd Solondz Scénario : Todd Solondz Montage : Mollie Goldstein, Kevin Messman Photo : Tom Richmond Format : 35 mm , Dolby SRD Décors : Dave Doernberg Musique : Nathan Larson Durée : 100 mn
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Ellen Barkin : Joyce Victor
Stephen Adly Guirgis : Joe, Earl, Bob
Richard Masur : Steve Victor
Stephen Singer : Docteur Fleisher
Sharon Wilkins : Mama Sunshine Aviva
Debra Monk : Mama Sunshine
Walter Bobbie : Bo Sunshine
Valerie Shusterov : Judah Aviva
Rachel Corr : Henrietta Aviva
Jennifer Jason Leigh : Mark Aviva
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Palindromes
USA / 2004
09.03.05
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Cinquième film du quadra Todd Solondz depuis 1989 (dont le plus célèbre : Welcome to the Dollhouse, Bienvenue dans l'âge ingrat), Palindromes a fait, une fois de plus pour le cinéaste, le tour des festivals : Telluride, Venise, Deauville, Toronto, New York, Londres, Rotterdam... Les plus branchés en quelques sortes. Il sortira en Suède, en France et en Allemagne avant de se faire vraisemblablement snobbé par le public anglo-saxon en mai prochain. La censure n'a pas encore donné son avis. L'acquisition par un distributeur ne fut pas simple. Et au final, Solondz devrait rester un cinéaste indépendant confidentiel, connu des seuls cinéphiles, et des critiques qui encensent son travail depuis dix ans.
Un palindrome "c'est une phrase qui, peu importe sa signification, revient toujours sur ses pas. Quel que soit le sens pas lequel on la prend, une idée qui reste toujours la même. Une façon de dire : on en revient toujours au point de départ," explique le réalisateur. Exemple de palindrome : Sexe vêtu, tu te vexes?, Elu par cette crapule, Engage le jeu que je le gagne, L'âme sûre ruse mal, Karine alla en Irak...
De là, deux concepts : une série de jeunes comédiennes pour incarner un seul personnage, Aviva (palindrome). Une règle du jeu qui conduit Aviva à être un garçon, une petite noire, une jolie rousse, une ado vulnérable à la peau laiteuse, une jeune femme obèse noire... Et puis des références : Alice au pays des merveilles (ici des horreurs), Le Magicien d'Oz (ici rien de magique), Gulliver, La Nuit du chasseur...
Enfin, Solondz, tout en restant sur ses thématiques - la jeunesse, la marginalité, la perte de l'innocence, les démons intérieurs des adultes - aborde aussi la scission d'une Amérique déboussolée dans ses valeurs. Solondz ne cherchait pas à stigmatiser l'un ou l'autre camp (le religieux et le progressiste). Il n'y a pas d'un côté le paradis et de l'autre l'enfer. "Ces enfants qui chantent en faisant leur petit numéro, c'est véritablement très émouvant pour moi. Il faut prendre du recul pour réaliser que ce qu'ils chantent est tout simplement horrible. Ils chantent que Dieu nous créé tels que nous sommes et que Dieu ne se trompe jamais. Et quand Dieu créé un pédophile, n'y a-t-il donc pas erreur?"
Du coup, Palindrome, comme J'adore Huckabees qui sortira dans quelques semaines en France, appartient à cette catégorie des films post trauma (11 septembre) cherchant à expliquer, comprendre les effets de cette tragédie sur la société et l'humain. Le thème est de plus en plus impliqué dans la psychologie des personnages du cinéma américain (jusque dans le très populaire Mon beau père, mes parents et moi avec le protectionniste De Niro). Les fondamentalistes, public de La Passion du Christ, deviennent des ressorts de comédie ou de drame.
Mais Solondz est clairement dans l'autre camp. Il a choisi les très "progressistes" Ellen Barkin et Jennifer Jason Leigh en vedettes. La première, bouche de traviole, était l'une des comédiennes les plus sexy des années 80 (Big easy, Sea of Love, Diner, Down by Law), donnant la réplique à de Niro, Pacino, Nicholson, Quaid... L'autre a joué chez les Coen, Schroeder, Cronenberg, Campion, Altman, et récemment chez McKellar. "J'admire beaucoup cette comédienne. Son visage raconte une histoire, c'est celui de quelqu'un qui a vécu. Comme Aviva, qui a traversé bien des choses pendant le film. Elle a toujours 12 ans mais une certaine expérience de la vie. Le choix d'un nom connu est délibéré. J'étais prêt à demander à Nicole Kidman."
3e4 vincy
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