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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Paramount, Touchstone Réalisation : Martin Scorsese Scénario : Paul Schrader, d'après le roman de Joseph Connelly Montage : Thelma Shoonmaker Photo : Robert Richardson Musique : Elmer Bernstein Effets spéciaux : ILM
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Nicolas Cage : Frank Pierce
John Goodman : Larry
Patricia Arquette : Mary Burke
Ving Rhames : Marcus
Tom Sizemore : Tom Wall
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Bringing out the dead (A tombeau ouvert)
USA / 1999
12.04.00
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Après le mystique et esthétique Kundun, Scorsese revient à New York. Mais pas pour une histoire de maffia. Nous sommes à la fin d'un millénaire, et comme Fincher ou Polanski, Scorsese s'intéresse aux visions, aux caballes, au surnaturel.
Le premier roman de Joe Connelly (ex-ambulancier) était idéal pour cela. Le roman ne fut pas adoré par la critique, mais il plu beaucoup à Paul Schrader, réalisateur du récent et acclamé Affliction, et surtout scénariste de Taxi Driver, Raging Bull et de La Dernière tentation du Christ. En 6 semaines, le bouquin subit une opération à coeur ouvert et il le transforme en un script palpitant. Scorsese voulait un film à la After Hours, qui avait signé sa résurrection au milieu des années 80 et surtout lui avait redonné goût au cinéma. Un film tourné dans l'urgence, avec spontanéïté et créativité. Et de nuit, ce qui fatigue énormément.
A cela s'ajoute la star. Scorsese ne choisit pas De Niro, trop occupé à redevenir populaire, mais un acteur plus que connu, oscarisé, et qui vaut 20 millions de $ par films : l'italo-américain Nicolas Cage, logique. Evident même. Qui plus est, libéré d'un projet avorté (Superman). Cage peut jouer les super-héros comme les boulangers. Il prend un salaire de seulement 10 millions de $, enrôle sa femme (Patricia Arquette qui s'attachait à venir sur le plateau seule afin de ne pas surexposer le couple), et se glisse dans la blouse de son personnage. Ca ne pourra être que mieux que 8 MM.
Film triste, désespéré, (fataliste?), Bringing out the dead se veut à la fois cauchemardesque et noir. Produit par Scott Rudin (The Truman Show), cette oeuvre ambitieuse (y compris formellement) par un des rares Maîtres du cinéma est aussi une suite contemporaine de Kundun. Le Dalai Lama montre la voie et cherche la compassion. Il en est de même pour les médecins qui se battent pour la vie, et essaient d'apaiser nos douleurs. Scorsese filme le don de soi. A travers l'amour comme à travers la mort.
Le public de masse ne se ruera pas (préférant sans doute la série ER sur petit écran), mais les cinéphiles devraient être enthousiastes. Et même si le film a ses défauts, aucun Scorsese n'a ajamais été vraiment mauvais... vincy
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