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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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(c) Pathé distrib.
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Production : Milkyway Image Distribution : Pathé Distribution Réalisation : Johnnie To Scénario : Yau Nai-hoi, Au Kin-yee Montage : Law Wing-cheong Photo : Sheng Siu-Keung Décors : Jerome Fung Musique : Chnug Chi-wing Costumes : Sukie Yip Durée : 88 mn
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Simon Yam : Mike Ho
Lam Suet : Sergent Lo
Ruby Wong : Leigh Cheng
Maggie Shiu : Kat
Eddy Ko : Ko Hung
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PTU
Hong-Kong / 2003
05.10.05
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Le rythme avec lequel nous parviennent les films de Johnny To s’apparente à celui des films américains d’après guerre : tard et dans le désordre. Ainsi, alors que « Breaking News » et « Election » furent en Sélection Officielle du Festival de Cannes respectivement en 2004 et 2005, voici que nous arrive enfin ce « PTU » tandis que To en a tourné depuis… sept autres. Il faut dire que ce partisan des trois huit, tournant le jour, montant son film précédant voire présent le soir puis écrivant sur sa lancé l’écriture du suivant, enchaîne les productions comme d’autres les tricots, nourrissant le flux des comédies lourdingues locales (et donc heureusement celles-ci inédites) comme l’amateur de polar décalé.
Formé à la télévision, on comprend dès lors mieux le rythme et les méthodes de travail du bonhomme qui préfère réécrire un scénario au jour le jour plutôt qu’en attendre un définitif. C’est simple : demain on filme ce qu’on a besoin avec ce qu’on a tourné la veille ! Une version rapide de la méthodologie Chaplin, le budget en moins.
Ceci connu, on ne peut qu’être surpris par la cohérence qui résulte néanmoins de ses films noirs, subtils et déconcertants, bien loin du polar urbain qui fit la gloire des écrans hongkongais dans les années 80 avec John Woo en tête de file. Raison suffisante aussi sans doute pour qu’il n’ait jamais été, à notre connaissance, approché par Hollywood.
Né sur l’île en 1955, il produit et réalise d’abord moult séries pour la chaîne TVB avant de passer sur le grand écran en 1980 avec « The énigmatic Case ». Il connaît rapidement le succès au box-office local avec des produits fortement imprégnée de comédie telles « Happy Ghost » en 1986, « Eight Hapiness » en 1988 ou « All about ah long » l’année suivante.
Cherchant à renouer avec le genre martial et fantastique à son goût par trop indexé par ses pairs (à l’exception du toujours très inspiré Tsui Hark), il s’associe au début des années 90 avec le cinéaste Ching Siu-Tru pour signer « The Heroic Trio » et sa suite « The Executionners » avant de fonder sa propre compagnie, Milkyway Image. Désormais maître de ses propres projets, il se lance dans la vague du néo-polar HK, plus ancré dans le réel, pour en devenir le chantre en 1999 avec « Where a good man goes », « Running out of time » (ecrit par deux anciens journalistes de Starfix ; François Carbon et Courtiaud) et surtout « The Mission » qui le fera connaître dans notre hexagone.
Exceptionnellement, le tournage de PTU fut étalé entre fin 2000 et mi 2002, To intercalant le plan de travail, entièrement nocturne, entre 5 autres films ! Il y retrouve son comédien attitré, Simon Yam, connu chez nous pour avoir été le tueur romantique de « Une balle dans la tête ». Ce dernier, avide de crédibilité, lut un certain nombre de livres sur la psychologie des policiers. A savoir que la Police Tactical Unit en question est une branche de la police de Hong Kong intervenant lors des manifestations ou autres évènements festifs (un peu comme nos C.R.S). 7 brigades soutiennent à tout moment les services de police à raison d’une brigade pour chacune des cinq régions et de deux au centre d’entraînement de Fanling, quartier général de la P.T.U.
Dans la liste des inédits de Johnny To depuis P.T.U, on attends toujours « Turn Left, Turn Right », « Running of Karma », « Throw Down », « Yesterday once more » et « Sparrow ».
Reste à savoir si les distributeurs feront leur travail, où s’il faudra attendre une sortie technique dans 4 ou 5 ans, voire une édition prestigieuse directement en DVD comme ce fut le cas pour l’excellent « Running out of Time » dont on attend par ailleurs toujours la suite tournée en 2001…. Arnaud
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