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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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ARP
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Production : ARP, TF1 films, Canal+, TPS
Distribution : ARP selection
Réalisation : Florence Quentin
Scénario : Florence Quentin, Alexis Quentin
Montage : Jennifer Auge
Photo : Pascal Gennesseaux
Décors : Katia Wyszkop
Son : Jean Minondo, Jean Goudier, Anne Le Campion
Musique : Titi Robin
Durée : 100 mn
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Gad Elmaleh : Ramon Holgado
Gérard Depardieu : François Weber
Sabine Azéma : Alexandra Weber
Valéria Golino : Carmen Holgado
Gaëlle Bona : Stéphanie
Valentin Merlet : Alexandre Weber
Xavier Couture : Arnault Delahaye
Bob Swaim : Andrew Nicholson
Zinedine Soualem : un chauffeur
Roger Pierre : Monsieur Sonnier
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Olé
France / 2005
07.12.05
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Flamenco médiatique
700 salles. C'est, avec le Besson, la plus grosse sortie française pour les Fêtes cette année. Le casting fait tout : pensez Obélix et Chouchou dans un film de la scénariste de Tatie Danielle! Du coup, on blinde la France en affiches jaunes et rouges (la couleur de l'Espagne où le film prend fin); avant-première faste sur les Champs Elysées (à défaut de restaurant espagnol, un lieu danois très à la mode); on convoque les stars pour les interviews : Elmaleh dans Première, Depardieu dans Voici, les deux réunis dans Paris Match. Et les femmes??? "A cause de Tatie Danielle, on a cru que j'étais méchante. J'avais envie d'être tendre et gentille. C'est une histoire d'amour entre ses deux hommes, alors les femmes en souffrent un peu" explique l'auteur et réalisatrice Florence Quentin.
Femmes au bord de la ...
Pourtant Valéria Golino et Sabine Azéma, ce n'est pas rien. La première a côtoyé Dustin Hoffman et Tom Cruise (RainMan) et fait sensation dans le très beau Respiro. C'est son troisième film avec Depardieu, après San Antonio (où elle ne croisait que Lanvin, mais elle avait signé pour le film lorsque Depardieu devait incarné le personnage titre) et 36 Quai des Orfèvres. La seconde, choisie par les producteurs d'ARP qui gardait d'elle le souvenir d'une infirmière suave dans La chambre des officiers, en était à sa première rencontre avec "Gégé" (qui pourtant tourna aussi chez Resnais). "Ca y est, c'est fait!" annonce l'actrice doublement césarisée. "Même si nous nous croisons assez rarement car je suis toujours au lit dans le film. Avec les grands acteurs, on est toujours impressionné. Lui c'est une présence tellement forte. Avec un naturel incroyable..." Discours habituel sur "l'appétit" du "monstre". "Blier m'invitait à déjeuner et me proposait toujours un film avec lui..." Jamais ça ne se faisait. Il aura donc fallut attendre le second long métrage de Florence Quentin. J'ai faim, comédie moyenne sur les affres du régime, avec l'excellente et trop rare Catherine Jacob, avait quand même réussit l'exploit, pour un premier film, d'attirer 575 000 affamés en 2001. Là, l'objectif est au minimum double si ce n'est triple.
Obélix en Hispanie
Il faut donc tout le bagout de ses comédiens pour que Quentin ne déçoive pas. "La peur de rater fait partie du jeu, comme le dit Azéma. "En comédie, faut oser, faut pas avoir peur, faut pas craindre le ridicule".
"C'est la force de Florence. Le rôle est à la fois fort et faible. Il y a peu de comédies où il y a quatre personnages intéressants. Les deux hommes et les deux femmes. Autrefois, dans Laurel et Hardy, par exemple, Stan Laurel faisait la femme, se déguisait en femme" explique Gérard Depardieu, qui n'en finit plus de se justifier sur son soi-disant départ à al retraite, phrase sortie de son contexte selon son propre aveu. Il tourne toujours, mais moins, et avec peut-être un peu plus de choix, dit-il. Téchiné lui aurait réappris le goût de jouer? Entre Gilou et le troisième Astérix, pourtant on ne note pas de grands changements... "On est fatigué de vivre. On est effrayé de mourir" résume--t-il entre deux éclats de rires fulgurants et un coup de blues soudain. Et se rattrape aussitôt avec une blague graveleuse. La star peut jouer les modestes : sans lui, Florence Quentin n'aurait pas pu obtenir la confiance des "financiers". "DD" a encore aidé. Il a aussi maigri. "On bah j'ai perdu 300 kilos en 10 ans. On gonfle, on dégonfle; on ponte, on déponte." Mais il précise. "Je ne m'en vais pas. Je voyage beaucoup. Je fais à manger. Je lis Saint Augustin un peu partout. Je rencontre des gens. J'ai monté des films comme Rimbaud pour Julie et Guillaume. C'est de plus en plus difficile de me caser. Après 170 films, ça se comprend. Comme disait Marcello Mastroïanni, je n'ai plus envie de me faire chier trois mois avec un réalisateur. J'ai envie de me faire plaisir." Olé!
Tangos amoureux
Pour Quentin ce n'était pas forcément une partie de campagne. "J'étais très anxieuse face à un tel acteur. Mais je n'ai jamais souffert. Il a été réellement chaleureux. Et il m'a protégé sur tout le film." Bien sûr il ne connaissait pas forcément son texte ("comme 60% des acteurs français" selon la réalisatrice!), mais il a fortement inspiré le personnage (accidents de moto et investissements dans le pétrole inclus). Depardieu, premier lecteur du scénario, donc. Gad Elmaleh, lui, avait fait une pause post-Chouchou : "on ne me proposait que des comédies, et j'avais envie de quelque chose de différent. Le scénario de Florence était élégant; il était drôle sans que ce soit un film à gags. Et puis j'avais envie de faire ce tandem avec Gérard..." L'émulsion s'est faite naturellement. Le "oui" du second a concrétisé le projet. Quentin raconte comme Cyrano a contacté Chouchou : "Il l'a appelé et lui a dit comme il était content de tourner face à ses grands yeux bleus."
"Ils ont les même cigares, écoutent les mêmes opéras; même le chien les lèche tous les deux!" Voilà comment Depardieu fait un raccourci pour expliquer sa liaison avec Gad Elmaleh. "Nous on a signé un contrat pour trois films...". Ceci dit une suite, rarement envisagée d'avance, serait possible. Le personnage d'Azéma ne dit-il pas qu'ils "vont finir leur vie ensemble". A priori Golino préempte le droit de finir sa vie cinématographique avec Depardieu : "j'attends de savoir dans quel film Depardieu va être pour qu'on enfile..." (elle voulait sans doute dire enchaîne...).
L'autre c'est moi
Azéma créé son personnage en se promenant "Avenue Montaigne, en voyant des femmes avec leurs fourrures". Et quand elle voit une robe Guy Laroche en vitrine, elle la prend en costume pour le film, et elle atterrit dans son armoire.
Golino l'italienne a du apprendre l'accent espagnol en jouant en français. Elle nous confie : "Gad disait : si vous voulez savoir le vrai texte de Valéria Golino, appuyez sur 1. Si vous voulez savoir ce qu'elle a dit en italien, appuyez sur 2." Et encore maintenant elle ne sait pas "ce qu'elle dit dans les premières scènes du film".
Les Quentin, mère et fils, eux, ont repris une histoire vraie, celle d'un chauffeur malin, complice avec son Maître. Une femme cuisinière chez ce même industriel. Bref le réel n'est donc pas si loin... L'histoire s'est brodée autour. Une histoire précise, comme le rappelle Golino : "Tout était écrit. Quand elle s'énerve. Comment elle est habillée..." La seule qui avait déjà dit du Quentin dans le texte (Le bonheur est dans le pré), Azéma, confirme : "J'ai un texte, je le respecte à la lettre. Et après je m'envole, je fais ma propre création, faut que ça lui plaise..."
Après avoir été chauffeur de François Weber dans Olé, Elmaleh sera chez une vieille connaissance de Depardieu (5 films ensemble) : Francis Veber, "le patron de la comédie", dans La Doublure. "Le fait d'être "pignonisé" est un grand honneur" avoue le Gad. Azéma retrouve Resnais dans quelques jours. Et Olé fera certainement plus que la dernière comédie de son mentor, La confiance règne. L'élève va enfin dépasser le maître?
vincy
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