Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Central Films, De Nigris Productions, Pan-Européenne Production, Associated Filmmakers
Distribution : Pan-Européenne
Réalisation : Abel Ferrara
Scénario : Simone Lageoles, Mario Isabella, Abel Ferrara
Montage : Langdon F. Page, Fabio Nunziata
Photo : Stefano Falivene
Décors : Franck de Curtis
Son : Davide Magara
Musique : Francis Kuipfers
Effets spéciaux : Renato Agostini
Costumes : Silviana Nebiolo
Directeur artistique : Monica Sallustio
Durée : 85 mn
 

Juliette Binoche : Mary Palesi/Marie Madeleine
Matthew Modine : Tony Childress/Jésus
Forest Whitaker : Ted Younger
Marion Cotillard : Gretchen Mol
 

Site officiel
 
 
Mary


USA, Italie, France / 2005

21.12.05
 

"Pendant les quatre-cinq années durant lesquelles nous avons essayé de monter le film, on s'entendait dire que personne ne voulait voir un film sur la religion. Aujourd'hui, plus personne ne tient ce discours. Mais sans La Passion du Christ de Mel Gibson, Mary n'aurait jamais trouvé de financement. Mel Gibson a du financer et distribuer son film lui-même". Fidèle à ses univers de prédilection, Abel Ferra nous revient avec une toile mystique, pointant ce sacro-saint thème de la rédemption (The Addiction, Bad Lieutenant, King of New York, …) et celui des coulisses du cinéma (The Blackout, Snake Eyes). Un film conçu d'après plusieurs évangiles gnostiques dont celui de Philippe, découvert en 1945, et l'évangile de Marie Madeleine même. Laquelle suscite fascination chez le cinéaste… Pour lui avoir "ouvert les yeux" avec ses écrits sur la religion catholique. Pour avoir aidé à réhabiliter l'image de la femme au sein de l'église. "L'histoire de Maire Madeleine est une histoire féministe. C'est le féminisme des origines. D'ailleurs, la réévaluation du rôle de Marie Madeleine a réellement commencé à la naissance du féminisme dans les années 70", nous explique le réalisateur. Coup de cœur : sa Mary/Marie Madeleine sera campée par Juliette Binoche. Curieuse coïncidence : voilà quelques années, le théologien Yves Leloup lui avait déjà proposé d'incarner Marie Madeleine après avoir traduit son évangile. Un projet avorté. Aussitôt contactée, la comédienne qui, rappelons-le, pratique la méditation et a déjà effectué plusieurs voyages en terre sainte, s'est penché sur ce nouveau projet. Ferrara, fervent adepte du jeu sur le vif… Les évangiles… Marie Madeleine, "pécheresse" longtemps dite prostituée (le terme pouvait à l'époque désigner toute femme non mariée et sans enfant)… La comédienne se souvient : "Je me demandais s'il était possible d'aborder la question de Jésus et Marie Madeleine dans un film où, connaissant la réputation d'Abel Ferrara, il y aurait beaucoup d'improvisations et de changements de dernière minute. Je crois que simplement, il faut avoir la foi".




Matthew Modine et Marion Cotillard viennent parachever le jeu de Binoche. Une deuxième "made in USA" pour Cotillard ; après Burton, avant Ridley Scott (A Good Year, 2006). Reste que Mary est définitivement centré sur le personnage de Ted Younger incarné par Forest Whitaker : un journaliste courant à sa propre perte tant d'un point de vue personnel que familial ; voué à méditer, à prier pour trouver rédemption… Du Ferrara certes. Mais une idée première bien fragile (un talk show sur le Christ), vaguement conjointe à ses réflexions sur l'actorat, sur le 11 septembre 2001 (revanche sur 11'09'01 auquel le cinéaste n'a pas pu participer ?), sur les notions de doute, de Foi, sur l'Amérique gangrenée, la guerre des religions, l'antisémitisme, le conflit israélo-arabe… Laborieux. Quoi qu'il en soit, au final, Mary aura tout de même étrenné quelques tapis rouges, de la 62è Mostra de Venise (Prix spécial du jury) à Deauville 2005 (hommage à Forest Whitaker) en passant par Toronto et San Sebastian. Après la grossière Passion du Christ de Mel Gibson, Ferrara ne courait pas grand risque.
 
Sabrina
 
 
 
 

haut