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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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rezo
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Production : Columbia Pictures Film Production Asia Limited, Huayi Brothers Distribution : Rezo films Réalisation : Lu Chuan Scénario : Lu Chuan Montage : Teng Yun Photo : Cao Yu Décors : Lu Dong,Han Chunlin Son : Song Qin Musique : Lao Zai Durée : 95 mn
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Duo Bujie : Ri Tai
Zhao Xueying : Leng Xue
Qi Liang : Liu Dong
Zhang Lei : Ga Yu
Ma Zhanlin : Ma Zhanlin
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Kekexili : la patrouille sauvage (Mountain patrol)
Chine / 2004
25.01.06
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L'incroyable intrigue de Kekexili : la patrouille sauvage, quoiqu'arrangée pour les besoins du scénario, est inspirée d'une histoire bien réelle. Dans les années 90, les antilopes tibétaines qui vivent principalement dans la zone inhabitée du plateau limitrophe des provinces de Xinjiang, de Qinghai et du Tibet (à l'ouest de la Chine), sont menacées. D'une population de plus d’un million de têtes dans les années 50, leur nombre est descendu à cette époque en dessous des 20 000 à cause de la détérioration de leur habitat naturel et surtout d'une chasse et d'un braconnage intensifs.
En 1993, des Tibétains ont alors formé une patrouille de volontaires armés chargés de protéger les antilopes. Ce n'est qu'en 1996, à la suite d'un article de presse alarmant, que les plateaux du Kekexili sont devenus une réserve naturelle protégée par de véritables gardes forestiers. "Mais, tempère Lu Chuan, le réalisateur de Kekexili…, les chasses continuent encore car ils ont besoin de davantage de gens pour surveiller les lieux. Nous avons besoin de plus de temps..."
Pour donner plus de relief au travail réalisé par la première patrouille dans des conditions souvent extrêmes, Lu Chuan a choisi de synthétiser plusieurs histoires leur étant arrivées. Ainsi Ritai, le leader charismatique, est en réalité un mélange de trois véritables chefs. "Il y a aussi de nombreux évènements, comme la séquence des sables mouvants, qui ont été ajoutés, précise-t-il. Mais je pense que la différence principale est que la véritable patrouille s'est rendue des centaines de fois dans Kekexili et qu'il n'est jamais arrivé que les hommes partent à huit pour revenir à trois."
Et le Tibet dans tout ça ? Question sensible, évidemment. Rappelons que la province a été annexée de force dans les années 50. Dans le film, les patrouilleurs sont au départ hostiles envers ce jeune journaliste venu de Pékin, perçu comme un représentant de l'occupant chinois. Ils ne s'adoucissent vraiment que lorsque celui-ci leur dit que son père était tibétain. S'il s'agit de la seule allusion directe au conflit opposant les deux pays, implicitement, la question est au cœur du film. Les musiques et coutumes sont ainsi celles du Tibet, témoignant du soin apporté par le réalisateur à utiliser (et donc reconnaître) les traditions et la culture tibétaines. Par ailleurs, on peut clairement voir en Kekexili… la métaphore du conflit qui oppose la Chine (les chasseurs-envahisseurs) au Tibet (la patrouille qui organise la résistance). Lu Chuan, lui, déclare ne "pas avoir la liberté" de s'exprimer sur cette question.
Le film a réçu un acceuil chaleureux au festival de Berlin (Prix Don Quixote), à celui de Tokyo (prix spécial du jury), Sundance (sélectionné). Il a aussi été honoré de deux Golden Horse (dont celui du meilleur film de l'année 2004), les oscars de Taiwan. MpM
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