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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Pathé
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Production : Onyx, Millimages, France 2 Cinéma, Pathé, Luxanimation Distribution : Pathé Réalisation : Christian Volckman Scénario : Matthieu Delaporte, Alexandre de la Patellière, Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal Son : Oliver Tarney Musique : Nicholas Dodd Effets spéciaux : Attitude Studio, IBM Directeur artistique : Pascal Valdes Durée : 105 mn
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Robert Dauney, Patrick Floersheim : Karas
Crystal Sheperd-Cross, Laura Blanc : Bislane
Isabelle Van Waes, Virginie Mery : Ilona
Max Hayter, Gabriel Ledoze : Dellenbach
Marco Lorenzini, Marc Cassot : Muller
Jérôme Causse, Bruno Choel : Amiel
Jean-François Wolff, Marc Alfos : Farfella
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Renaissance
France / 2006
15.03.06
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Club des 5 : Aton Soumache, producteur, Christian Volckman, réalisateur, Marc Miance, pro de la 3D et de la capture de mouvement, Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, scénaristes. De à naît Renaissance. Une jeune génération post 68.
A l'origine, un test à Imagina en 1998. L'image noir et blanc en 3D d'Olivier Renouard captive l'auditoire : "cette image a été un déclic qui a apporté la pierre manquante à ma démarche d'alors : mettre en mouvement un graphisme complètement épuré, et le confronter à une animation extrêmement réaliste, proche d'un film classique en prises de vues réelles" explique Miance. Cette année-là à Imagina, le court métrage de Christian Volkman, produit par Soumache, Maaz remportait tous les prix. Le film mélangeait animation et prises de vues réelles dans un univers onirique proche de la peinture.
Voilà comment tout a commencé, tandis que l'animation 3D est quasiment l'apanage exclusif de Pixar (Toy story) et fait ses débuts chez DreamWorks (Fourmiz sort à la fin 98). Il faudra 8 ans pour que Renaissance soit sur les écrans. Un polar avec "une intrigue à la Philip K. Dick dans l'univers de Raymon Chandler" dixit les scénaristes. "nous avons essayer d'imaginer ce qui arriverait su un chercheur de la stature d'Einstein tombait entre les mains d'un groupe aussi dangereux que le parti nazi." Et de préciser : "Tout en inscrivant le film dans une réalité interprétée, ce sujet nous permettait de créer des personnages qui soient la synthèse des grandes figures du polar, de ses archétypes. Le flic perdu, la femme fatale, le père spirituel, le nabab corrompu, l'enfant à l'innocence brisée. Nous avons revu beaucoup de films noirs des années 50 dans cette perspective. Nous avons également confronté nos lectures de romans de Ellroy, Crais, Mankell, Connelly..."
L'autre thème était Paris. Paris au cinéma c'est une grande histoire d'amour. En dessin animé, il y avait la version nostalgico-folklorique des Triplettes de Belleville. Alexandre de la Patellière s'explique : "Paris, comme décor principal et personnage du film, s'est immédiatement imposé. C'était un défi pour nous tous de créer un Paris fantasmé qui soit aussi fort le Los Angeles de Blade Runner. Intégrer la technologie dans les hôtels particuliers du XVIIIème siècle, réfléchir à la circulation automobile dans une mégapole du futur tout en prenant en compte l'urbanisme issu d'Haussmann et d'un siècle de modernisation." Le cinéaste Volckman va plus loin : "Mettre de côté sa dimension romantique pour faire remonter son aspect plus sombre et détourner ses aspects les plus célèbres comme Montmartre, la Tour Eiffel ou Notre-Dame, pour décrire ce que risquerait de devenir Paris : une ville-musée fière de son passé et de son héritage, mais aussi une ville étouffante où l'on se mélange de moins en moins..."
On mixe le tout avec les influences affirmées et assumées : "Frank Miller, Moebius, Bilal, Akira, Ghost in the Shell, Tron, Blade Runner, Minority Report, Gattaca, Metropolis, Le cabinet du Dr. Caligari, M Le maudit..." Et cela donne un cocktail de pop culture. Pourtant c'est sa technologie qui le distingue. La motion capture. Récemment, la technique a été employée par Robert Zemeckis pour son Polar express. Cette technique d'animation très prisée des jeux vidéos "enregistre l'intégralité et la souplesse des mouvements de comédiens pour les appliquer ensuite sur des personnages virtuels en 3D." En terme de budget, un film équivalent avec des prises de vues réelles, les 90 lieux du storyboard, la centaine de personnages, la course-poursuite dans Paris et de véritables décors aurait coûté 200 millions d'euros. Réalité virtuelle ou virtualité réaliste, peu importe. Le film d'animation ne coûtera que 15 millions d'euros. Esthétiquement le vrai risque était le noir et blanc. Marc Miance précise : "Le monde de Renaissance c'est de l'encre de chine et des volumes. C'est l'éclairage qui fait que l'image surgit en clair obscu. Cela explique que le film ait cet aspect si épuré et moderne. La force visuelle de Renaissance tient à cela : l'univers n'est pas dessiné mais éclairé de blanc." Gros avantage supplémentaire : "ce noir et blanc nous permet de contourner les habituels problèmes de rendu et de grain de peau" claironne le producteur. Le studio de designer commence à travailler sur le projet dès 2001. Un pilote est réalisé en vue d'obtenir des financements. Il a fallut encore attendre deux ans pour que la production soit lancée définitivement.
Collaboration unique en France entre Pathé et France 2 côté institutionnel, Onyx films (Nordeste, L'éclaireur, La jungle) et Millimages (spécialiste de l'animation) côté cinématographique, ce premier film, auréolé d'une bonne rumeur et pariant sur l'audace pour séduire les récalcitrants doit conjurer quatre sorts : le dessin animé pour adulte fonctionne très rarement au Box office français (mais se rattrape en vidéo), Paris en noir et blanc a donné le pire fiasco de Besson il y a à peine trois mois, toutes les histoires de génétiques sont cultes mais s'échoue lors de leurs sortie en salles, et la réalité virtuelle n'a jamais trouvé son public (Final fantasy, Kaena). Si le film attire plus de 500 000 spectateurs, Renaissance pourra considéré son aventure comme un succès. Dans sa manche : une histoire grand public, un bon polar (c'est à la mode) et une période sans trop de concurrence. Les dés sont jetés.
vincy
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