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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Films du Safran
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Production : Hollybell, Natives at Large, JBA prod., FMB2 Films, Arte ZDF, IDC, NFVF Distribution : Les films du Safran Réalisation : Ramadan Suleman Scénario : Bhekizizwe Peterson, Ramadan Suleman Montage : Jacques Comets Photo : Manuel Teran Musique : Zim Ngqawana Directeur artistique : Patrick Dechesne, Alain-Pascal Housiaux Durée : 105 mn
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Pamela Nomvete Marimbe : Thandeka
Mpumi Malatsi : Mangi
Sophie Mgcina : Me Tau
Kurt Egelhof : Moola
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Zulu Love Letter (Lettres d amour Zoulou)
Afrique du sud / 2004
19.04.06
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La première projection de ce film sud-africain en France a eu lieu lors du FIFET à l'Unesco en mars 2005. Le film est distribué un an plus tard. Pas forcément au meilleur moment (les vacances de Pâques). Le film venait de recevoir le prix d'interprétation féminine au prestigieux FESPACO de Ouagadougou (le Cannes panafricain). C'est d'ailleurs dans ce même festival que le premier film de Ramadan Suleman, Fools avait fait une moisson impressionnante en 1997 (4 prix), avant d'être primé à Locarno la même année (un Léopard d'argent). Et malgré cette Lettre d'Amour Zoulou projetée aux Festivals de Venise, Toronto, Mar del Plata, le symptomatique problème de la diffusion des films africains en France persiste. Si l'on prend l'Atlas du cinéma publié par Les Cahiers du Cinéma l'an dernier, la République d'Afrique du Sud était oubliée de cette liste certes non exhaustive mais qui ne comprenait que l'Algérie, le Burkina Faso, l'Egypte, le Maroc et le Nigéria pour représenter l'Afrique. Oubli malencontreux et injuste. Paradoxe de ce pays qui sert de décor rassurant pour les productions hollywoodiennes qui veulent avoir l'Afrique comme sujet, son cinéma est rare mais pas inexistant. Passons sur l'OVNI Charlize Theron, première africaine oscarisée de l'histoire. Tsosti, cette année, a emporté l'Oscar du meilleur film étranger. Une première depuis 1976 (Noir et blanc en couleurs, film de Côte d'Ivoire, réalisé par... Jean-Jacques Annaud).
Lettre d'amour Zoulou (son titre officiel puisque le cinéaste est bilingue français anglais) a été financé à 60% par le gouvernement. Preuve du nécessaire besoin de l'intervention publique dans la culture quand les capitaux ne parviennent pas à compenser l'impérialisme des productions les plus riches. Le film est dédié à ces "femmes qui ont résisté, qui ont fait la lutte contre l'apartheid. Toutes ces femmes, comme ma mère, des domestiques, des servantes, ont fait de nous des leaders." Il y a un an Suleman regrettait qu'il n'y ait pas de femmes au pouvoir en Afrique. Entre temps, Le Libéria a osé. Le cinéma africain n'émerge pas plus, mais il se rend plus visible à travers des festivals spécialisés et reconnus. L'apparition du numérique, d'Internet, la mondialisation des images devraient permettre une éclosion de talents. Pendant ce temps l'Afrique réintéresse les cinéastes et documentaristes occidentaux. Mais le chemin n'a rien de facile ni d'évident. Le réalisateur rappelle cette anecdote : "Mon film est passé dans un quartier proche de Soweto pendant une semaine, et ils l'ont enlevé à la fin de cette première semaine pour l'amener dans un multiplexe en plein coeur de Johannesbourg, à 24 kms de Soweto. Bizarrement, le film a fait trois fois plus d'entrées dans le multiplexe que durant la 1ère semaine à Soweto. C'est un phénomène que l'on doit étudier et ne pas négliger parce que les gens continuent à dire qu'il faut construire des salles de cinéma dans les townships mais je leur dit attention, si vous avez empêché les gens pendant les 50 ans de l'apartheid de fréquenter des bonnes salles qui sont fréquentées par les blancs en ville, les gens vont croire que leur lieu est médiocre même si vous construisez les mêmes salles qu'en ville. Il y a un système de ghetto que les gens refusent. " Le producteur Jacques Bidou en remet une couche : "Ramadan Suleman vient de Soweto, du théâtre. Il a touché au cinéma grâce aux ateliers Varan, qui ont démarré en Afrique du Sud en 1983, pendant l’apartheid. Ensuite, il est parti à Londres, puis s’est installé à Paris, où il a vécu sept ans. Il a travaillé avec Souleymane Cissé, Med Hondo… En Afrique du Sud, c’est le cinéma américain qui domine sur les écrans. Il n’y a pas de cinéphilie issue des écoles ou des cinémathèques. C’est un vrai problème : comment sortir de cette influence massive, faire émerger un cinéma qui intègre la réflexion critique et la culture du pays. Pour cela, il faut un contexte économique favorable. Car les films sont otages de leurs conditions de financement à un point qu’on n’imagine pas. Pour favoriser l’émergence d’un cinéma sud-africain, il faudrait mettre l’accent sur la formation, imposer des quotas de films sud-africains à la télévision et dans les salles, développer les réseaux de distribution dans les grandes villes noires, etc. "
vincy
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