Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Sotella et fayolle films
Distribution : Europacorp
Réalisation : Daï Sijie
Scénario : Daï Sijie et Nadine Perront
Montage : Jean-François Bergeron
Photo : Guy Dufaux
Son : Wu La La et Wen Bo
Musique : Eric Levi
Costumes : Wang Xiaoyan
Maquillage : Yang Jin
Directeur artistique : An Bin
Durée : 95 mn
 

Mylène Jampanoï : Min Li
Li Xiaoran : An Chen
M. Lin : M. Chen le botaniste
Wang Weidong : Dan
 

Site officiel
 
 
Les filles du botaniste


Chine / 2005

26.04.06
 

Daï Sijie est habitué aux sujets qui fâchent. Ayant lui-même connu les affres de la rééducation maoiste entre 1971 et 1974, il a fait de la Révolution culturelle l'un de ses sujets de prédilection. Dans son premier film, Chine ma douleur qui a reçu le prix Jean Vigo en 1989, puis dans son roman Balzac et la petite tailleuse chinoise, adapté en 2002 pour le cinéma, il raconte les camps de rééducation, la bêtise des dirigeants et la lutte pour survivre dans un monde devenu fou.

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Pour son nouveau film, il a choisi d'explorer la Chine des années 80, à peine remise de la mort de Mao, à travers le sujet sensible de l'homosexualité féminine, tabou tenace dans cette société percluse de traditions et d'interdits moraux. En la matière, on se souvient du précédent East Palace, West Palace de Zhang Yuan (Cannes 1997) premier film chinois a traiter ouvertement de l’homosexualité, de ses flirts physiques via une chasse aux gays dans les rues de Beijing. L’homosexualité timide d’Adieu ma concubine (réal : Chan Kaige, Cannes 1993) était déjà bien loin.
L'idée du film de Daï Sijie lui est tout simplement venue en lisant un fait-divers sur deux femmes condamnées à mort parce qu'elles étaient homosexuelles et soupçonnées d'avoir assassiné le père de l'une d'entre elle parce qu'il réprouvait leur relation. "C'est une histoire d'amour fusionnelle entre deux êtres et il se trouve que ces deux êtres sont des femmes. Mais il n'y a dans mon propos ni jugement sur cette relation, ni voyeurisme."

Toutefois, le tabou de l'homosexualité est tellement persistant que Daï Sijie n'a pas reçu l'autorisation de tourner dans son pays. "Je n'ai été ni vraiment surpris, ni vraiment affecté par cette décision", explique-t-il. "J'ai essayé, bien sûr, mais je me suis heurté à un non ferme et définitif. Après avoir tenté par tous les moyens d'obtenir ces autorisations, nous avons contourné le problème et nous avons choisi de tourner au Vietnam. Les décors naturels y sont somptueux et très proches de ceux de la région chinoise où nous comptions filmer : la nature se fiche complètement des frontières."

Le réalisateur avoue que cette réaction du gouvernement chinois l'a attristé. Même s'il n'a subi aucune menace ni contraintes, cette impossibilité de travailler dans son pays a été parfois difficile à vivre. Ainsi, son premier film, Chine ma douleur, avait lui aussi été interdit par la censure, l'obligeant à tourner en France, dans les Pyrénées. "Un jour, sur le plateau, j'ai réalisé que moi, Chinois, j'étais en train de tourner un film interdit. Je me suis mis à pleurer en imaginant que je ne pourrais plus jamais rentrer chez moi et je pensais à ce que mes parents risquaient des conséquences de ma folie… Aujourd'hui, les temps ont changé et moi aussi. J'ai moins d'états d'âme."

Autre déconvenue, tout aussi révélatrice de la méfiance à l'égard du film, le désistement de l'actrice Xhun Zou, très grande star en Chine, qui, craignant pour sa carrière, a refusé le rôle d'An. "Il est vrai qu'elle a été convoqué et qu'on lui a suggéré de ne pas tourner dans ce film", précise Daï Sijie. "Elle a fait un choix. Je le regrette beaucoup et, pour le coup, j'en suis personnellement touché car c'est une amie et j'aurais souhaité qu'elle ait un peu plus de détermination. Dongfu Lin et Li Xioran, deux très grands acteurs chinois, n'ont pas eu ces craintes, pas plus que les techniciens chinois de premier plan avec qui je souhaitais travailler. Tous ont accepté avant tout parce qu'ils avaient aimé le scénario. Pendant le tournage, ils ont été d'un grand soutien, tant moral qu'artistique."
 
MpM
 
 
 
 

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