Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Avalanche Productions
Distribution : Europa Corp.
Réalisation : Olivier Van Hoofstadt
Scénario : Olivier Legrain, Olivier Van Hoofstadt
Montage : Vincent Tabaillon
Photo : Jean-François Hensgens
Décors : Eugénie Collet, Florence Vercheval
Son : Christian Monheim
Costumes : Annie Perier
Durée : 84 mn
 

Jean Luc Couchard : JC
Dominique Pinon : Stef
François Damiens : Claudy
Marion Cotillard : Nadine
Jérémie Rénier : Greg
Mélanie Laurent : Natacha
Catherine Jacob : Sylvie
Florence Foresti : le Commissaire Laurence
 

Site officiel
 
 
Dikkenek


France, Belgique / 2006

21.06.06
 

Dikkenek est le premier long-métrage d'Olivier Van Hoofstadt, pour lequel il co-signe le scénario avec l'inconnu (mais néanmoins ami), Olivier Legrain. Cependant, Olivier Van Hoofstadt possède déjà une expérience cinématographique en courts-métrages puisqu’il a réalisé en 1995 Snuff Movie avec Marion Cotillard, puis Keo en 1997 et Parabellum en 1999, tous deux avec José Garcia . Remarqué par Luc Besson grâce à ces courts-métrages, Dikkenek est la première coproduction d’EuropaCorp avec la Belgique sur un long métrage.




L’imagination du réalisateur est inépuisable et sans réelle limite. Pour la fameuse scène de la sortie au musée des accidentés, Olivier Van Hoofstadt s’est inspiré d’un fait divers lu dans un journal. Une voiture s’était encastrée à un mètre de hauteur dans un arbre. Selon le réalisateur, cette photo avait quelque chose d’« une œuvre d’art » et il a fini par l’utiliser dans le film. Il avait l’envie d’aller plus loin en imaginant une section du musée consacrée aux causes des accidents dans laquelle les enfants s’amusaient avec des bouteilles d’alcool, ou encore une boutique vendant des T-shirts « Pont de l’Alma » soldés à 1€… Un sens de l’humour qui aurait sûrement fait grincer quelques dents.
La scène du peep show a aussi donné du fil à retordre au réalisateur. Ce type d’endroit rapporte beaucoup d’argent et donc ne ferme jamais. Le tournage a pu se faire un dimanche après-midi dans un établissement qui faisait l’essentiel de son chiffre d’affaires en semaine parce que les clients restaient chez leur femme le week-end ! Bien évidemment, reconstituer une rue à prostituées n’a pas non plus été du goût de certains Bruxellois…


Les poids lourds du casting
Loin des stars inaccessibles d’Hollywood, le succès à venir de Dikkenek repose sur un casting auquel les spectateurs peuvent d’identifier facilement, des personnages tous sauf lisses et parfaits, pleins de travers et de vices indicibles. Et c’est comme ça qu’ils nous plaisent ! Le choix devait être judicieux pour pouvoir faire éclater toute la quintessence comique du scénario. La surprise est venue là où on ne l’attendait pas, à savoir l’attribution du rôle de l’institutrice délirante à Marion Cotillard. Le choix est osé mais idéalement réfléchi. Marion Cotillard est fidèle au travail d’Olivier Van Hoofstadt pour avoir participé à deux de ses courts-métrages et le réalisateur d’ajouter : « elle a toujours été là pour moi, même quand elle est devenue une star ». Pour le personnage de l’instit’, il aimait l’idée de voir une fille qui avait un grain, venant d’un milieu où l’argent n’est pas un problème et qui incarne parfaitement son mantra : on est tous bons et méchants à la fois. Le choix de Marion Cotillard ? « C’était une évidence », précise-t-il. De plus, ayant déjà joué aux côtés de Dominique Pinon dans Un long dimanche de fiançailles et prochainement avec Jérémie Rénier dans Fair Play, elle s’est naturellement retrouvée à jouer en famille.
Fille de comédiens, elle s’est très vite imposée comme une étoile montante du cinéma français de part sa qualité de jeu et son éclectisme dans le choix de ses films. Actrice aux multiples facettes, elle est capable d’incarner les rôles les plus noirs, les pus drôles comme les plus touchants. On se souvient très bien de ses débuts dans la cour des grands grâce au rôle de Lilly, la fiancée excédée par les absences de son petit copain Samy Naceri, chauffeur dans un certain Taxi , un personnage grâce auquel elle est nommée au César du Meilleur espoir féminin. Puis elle incarne le double rôle de sœurs jumelles dans Les Jolies Choses d'après le roman de Virginie Despentes. Une interprétation difficile, pour laquelle elle apprend à chanter en un temps record et se voit récompensée par une nouvelle nomination au César du Meilleur espoir féminin. Après avoir incarné une jeune fille perturbante pour Guillaume Canet dans Jeu d’enfants, elle s’envole outre-Atlantique pour jouer dans Big Fish, une jolie fable de Tim Burton. Le début d’une carrière internationale s’ouvre à elle… Jalonnée de propositions hétéroclites, sa carrière prend un virage décisif et elle se laisse emporter par une véritable boulimie de tournages. Elle est successivement à l'affiche du drame Cavalcade, de la comédie romantique Ma vie en l'air dans laquelle elle incarne une animatrice radio plutôt libérée, dans l'expérience Mary, d'Abel Ferrara aux côtés de Juliette Binoche ou encore dans le thriller La Boîte noire avec José Garcia. Un temps annoncé au casting du Le Concile de Pierre aux côtés de Monica Bellucci, Marion Cotillard devra abandonner ce projet pour rejoindre Ridley Scott pour son odyssée viticole : A Good Year. Elle s’est dernièrement retrouver dans la peau d'Edith Piaf pour La vie en rose, sous la direction d'Olivier Dahan. A venir prochainement… Une galerie de personnages faisant jaillir son talent et ses nombreuses possibilités d’interprétations. Olivier Van Hoofstadt ne peut qu’être ravi de la présence de l’actrice française pour mettre un peu de folie tout en féminité dans son film.
Mais Dikkenek est aussi un film piqué à la testostérone grâce à la présence plus que remarquée de François Damiens, un individu haut en couleurs au talent incontestable. Cet habitué du petit écran avec son émission de caméra cachée, il a travaillé sur le scénario avec une précision de chirurgien, ajoutant une multitude de détails à son personnage jusqu’à la perfection. « Grâce à son émission, il a aussi une capacité hors norme à prendre des physiques complètement différents. Pour Claudy, son look était inspiré de mon père et de celui d’Olivier Legrain », raconte le réalisateur. Tout y est pour le rendre sympathiquement détestable. L’autre « dikkenek » est tout aussi formidablement barré que le premier. Interprété par Jean Luc Couchard, JC maîtrise tout l’art d’embobiner celui qui l’écoute. Olivier Van Hoofstadt avait déjà tourné avec lui un film canular dans lequel il appelait des curés pour leur expliquer qu’il était perdu en pleine campagne avec des enfants handicapés. « Aucun d’eux ne voulait se déplacer – belle charité chrétienne ! Jean Luc est très doué pour jouer les handicapés », se souvient-il. Mais pas seulement… Il réussit à donner à JC toute une dimension émotionnelle à ce vantard endurci, rendant ce « peï » attachant malgré tout.

100% belge
Le dialogue de Dikkenek permet aux spectateurs de découvrir ces expressions et tics de langage (anglicismes, belgicismes, accents ou encore « faux-amis ») typiquement belges, que les deux scénaristes se sont réapproprié avec brio.
Ainsi pour vous fondre dans le paysage belge, vous devrez pratiquer l’accent dit brussellois, un français prononcé avec un mélange de wallon et de flamand. Ainsi les « r » et les »t » en fin de mot sont accentués et le son « ui » est transformé en « oui ». De même, pour ne pas être perdu dans une conversation, vous devrez apprendre quelques expressions typiques :
un ket est un gars
une pintje est un petit verre de bière
une meï/un peï est une fille/un garçon
une sorteuse est une fille qui aime faire la fête
flûtter c’est boire.

100% Dikkenek
Pour être un véritable « dikkenek », savoir baratiner n’est pas la seule chose à acquérir. C’est un ensemble qui se travaille avec précision. Celui qui a de l’argent aura le total look : les Ray Ban à la Tom Cruise, la coupe peroxydée façon brushing hawaïen (prévoir peigne et laque à portée de main), du parfum à gogo mais pas de poils, une gestuelle nonchalante mais précise, le pantalon bien serré mettant obligatoirement vos atouts en valeur et le portable au plus près du corps. Pour le moins fortuné, la moustache n’est pas obligatoire mais vivement conseillée ainsi que la nuque longue, un petit tatouage tribal à dévoiler en cas d’ébats torrides, toujours avoir des capotes XXL dans la poche du short bien moulant pour mettre votre fierté en valeur. Et surtout, ne pas oublier de mettre des chaussettes de tennis sous les méduses !
La fierté d’un « dikkenek » réside dans sa voiture. Il la lave deux fois par semaine et n’hésite pas à la garer en double file pour aller s’acheter des cigarettes et trouver la liste des radars situés en France.
 
Marie
 
 
 
 

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