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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Cineson, Lions Gate, Crescent Drive Distribution : Metropolitan Filmexport Réalisation : Andy Garcia Scénario : Guillermo Cabrera Infante Montage : Christopher Cibelli Photo : Emmanuel Kadosh Décors : Waldemar Kalinowski Musique : Andy Garcia Costumes : Deborah L Scott Durée : 143 mn
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Andy Garcia : Fico Fellove
Inés Sastre : Aurora Fellove
Tomas Milian : Don Federico Fellove
Richard Bradford : Don Donoso Fellove
Enrique Murciano : Ricardo Fellove
Julio Oscar Mechoso : Colonel Candela
Bill Murray : Ecrivain sans nom
Dustin Hoffman : Meyer Lansky
Jsu Garcia : Ernesto Che Guevarra
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Adieu Cuba (The Lost City)
USA / 2005
09.08.06
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Un accouchement difficile
En réalisant ce portrait unique et épique de la révolution cubaine fourvoyée et de son impact tragique sur le pays, les familles et les artistes, Andy Garcia rappelle ce qu’est Cuba. Sa beauté, sa richesse culturelle, sa passion innée pour les liens familiaux, sa poursuite infatigable de la liberté et ce qu’il en coûte d’exprimer ce désir. Il navigue à travers la complexité de cette époque avec confiance, clarté et précision ; lui, qui a quitté cette île à l’âge de cinq ans, nous laisse des images aussi indélébiles que les chorégraphiques endiablées et suaves, la musique entraînante et mélancolique à la fois, et l’odeur entêtante des cigares. Mais ce n’est pas sans mal que ce projet a pu voir le jour. Si une atmosphère humaine et chaleureuse est aussi évidente à l’image, c’est grâce à l’investissement et à l’amour qu’Andy Garcia a pour ce pays, une histoire qui mûrit dans son esprit depuis seize ans. Sa fille, Dominik Garcia-Lorido (qui joue Mercedes Fellove) raconte : "depuis toute petite, j’entends mon père parler de ce film…" Adieu Cuba "a toujours été en projet de ma famille, qui me tenait personnellement à cœur. Je me souviens qu’à l’âge de six ans, j’avais dessiné ce que je pensais être l’affiche idéale et des esquisses pour les costumes. (…) Un jour où nous nous trouvions à Disney World, mon père a vu une figure de cire d’Humphrey Bogart dans un costume blanc, sur le décor factice de Casablanca. Il a dit à ma mère « ce serait parfait pour le costume de Fico »… J’espérais chaque été que nous irions le tourner !"
Mais le budget de 20 millions de dollars qu’a demandé le film n’ont pas été faciles à trouver. Le sujet délicat d’une insurrection ayant laissé un goût amer aux hautes autorités américaines et à une partie du peuple cubain, d’un chef d’Etat encore vivant et au pouvoir et l’impossibilité de tourner sur l’île, n’ont pas joué en la faveur du réalisateur en quête de fonds. Mais l’aide de Frank Mancuso [le producteur], un scénariste de choix en la personne de Guillermo Cabrera Infante (romancier auteur des Trois tristes tigres et lauréat du prix Cervantes) et la détermination d’Andy Garcia ont triomphé des difficultés. Adieu Cuba a pu être déjà présenté à l’occasion de plusieurs festivals, tels que celui de Telluride (réservé aux professionnels) ou de l’AMI en 2005, puis au Festival du film de Miami et au Marché du film Européen, qui s’est déroulé en Allemagne au début de l’année 2006.
Un casting impliqué et engagé
Bien que les luttes philosophiques et politiques de la famille Fellove dans le film relèvent de la fiction, leur saga trouvera assurément un écho profond chez tous les Cubains, et plus encore chez tous ceux qui ont vécu sous la tyrannie, privés de toute liberté. La plupart des acteurs en sont conscients car eux-mêmes ont de près ou de loin vécu cette période troublée et montrent leur fierté d’avoir fait ce film. Julio Oscar Mechoso (le colonel Candela aux ordres de Batista) raconte que son oncle faisait partie du mouvement du 26 juillet de Fidel Castro et qu’il a combattu contre Batista pour rétablir la démocratie et la Constitution éclairée de 1940. « Il a été fait prisonnier par la police de Batista et torturer pendant 18 jours. Il est presque mort mais n’a jamais livré ses camarades. Après la chute de Batista, on l’a célébré comme un héros et on lui a donné un post influent dans le nouveau gouvernement. Il a protesté devant ses supérieurs parce que la Constitution de 1940 interdisait la peine de mort, et donc, que les innombrables exécutions dirigées par Che Guevara et d’autres étaient illégales. Castro a donné l’ordre de l’arrêter et mon oncle a fui Cuba dans la nuit ». Un portrait de l’absurdité et de la brutalité des deux régimes comme il y en a eu des milliers d’autres.
Nesto Carbonnell, qui joue Luis Fellove, raconte : « Je suis né dans une famille cubano-américaine qui s’est battue pour rétablir la démocratie dans son pays natal, et a été par la suite forcée à s’exiler à cause de la dictature de Castro. J’ai des liens très fort avec le sujet et particulièrement avec mon personnage. Lorsque j’ai annoncé à mon père que j’avais le rôle, il m’a rappelé que mon grand-père a dirigé les débats qui ont tracé la voie de l’adoption de la Constitution de 1940 ».
Enrique Murciano (connu pour être un personnage récurrent dans la série FBI : portés disparus) incarne l’autre frère engagé dans la révolution. « Je suis fils d’exilés cubains, né en Floride. J’ai ressenti très jeune un manque culturel et historique. J’ai rencontré beaucoup de gens qui avaient de la culture cubaine une image très déformée, qui ne correspondait pas du tout à mes parents, qui travaillaient dur, ni à la communauté d’où je viens. Aujourd’hui, j’ai le même sentiment de décalage. L’histoire de Cuba, mon histoire, a été réécrite, retravaillée, romancée en une sorte de parcours à la Rocky Balboa. J’accepte que cette image du « Che » fasse partie de la culture populaire, mais je n’accepte pas qu’on ait raconté qu’une partie de l’histoire de Cuba… du moins jusqu’à ce film. J’espère qu’il engendrera une prise de conscience nécessaire qui ouvrira la voie au retour de l’humanité sur l’île ».
Un tournage rythmé
Il s’est déroulé durant les mois de juillet et août, une saison qui rendait les conditions de tournage particulièrement difficiles dans les Caraïbes, avec un temps chaud et humide et une lumière fluctuante. Andy Garcia s’était rendu en République Dominicaine plus tôt dans l’année pour filmer la récolte de tabac, une activité dominante dans la plantation de la famille Fellove. Les images filmées à cette occasion ont été précieuses parce que leur luxuriance et leur beauté s’opposent aux moments les plus dramatiques et les plus sombres des trahisons familiales. C’est à la très réputée plantation de Carlos Fuente, l’un des plus célèbres éleveurs de tabac et fabricants de cigares du monde, qu’ont été tournées ces scènes. Fuente fait d’ailleurs une brève apparition dans une scène.
Avec autant de comédiens au planning chargé, il a fallu tourner rapidement (en 35 jours) et respecter les divers engagements antérieurs de toute l’équipe. Andy Garcia tournait lui-même dans Ocean’s Twelve, et parfois les deux tournages se chevauchaient.
Pour Andy Garcia, mélomane averti, la musique devait être bien plus qu’un simple accessoire sonore et l’invite comme un personnage à part entière, « en plus de l’expression de la réalité sociale et politique d’une nation et de son peuple ». Il a donc composé la musique originale et a sélectionné (et produit) une bande originale dans laquelle chaque morceau, chacun des 40 classiques de la musique cubaine s’accorde particulièrement aux personnages et à la structure narrative. C’est ainsi que se retrouvent côte à côte Beny More, Cachao, Rolando Laserie, Bola de Nieve, Septento Nacional de Ignacio Piñeiro, Orquestra Aragon, Celia Cruz, Lecuona pour n’en citer que quelques-uns.
Marie
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