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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Universal Pictures, Forward Pass, Michael Mann Productions Distribution : UIP Réalisation : Michael Mann Scénario : Michael Mann Montage : William Goldenberg, Paul Rubell Photo : Dion Beebe Décors : Victor Kempster Son : Craig 'Pup' Heath Musique : John Murphy Effets spéciaux : Entity FX Costumes : Janty Yates, Michael Kaplan Maquillage : Mary Burton, Allen Weisinger Directeur artistique : Carlos Menéndez Durée : 135 mn
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Colin Farrell : Detective James Sonny Crockett
Jamie Foxx : Detective Ricardo Tubbs
Gong Li : Isabella
Naomie Harris : Trudy Joplin
Luis Tosar : Arcángel de Jesús Montoya
John Ortiz : José Yero
Ciarán Hinds : FBI Agent Fujima
Justin Theroux : Zito
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Miami Vice - Deux flics à Miami
USA / 2006
16.08.06
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Michael Mann s’est affirmé auprès de la critique et des cinéphiles comme une référence incontestable, au travers de films variés comme Heat, Ali ou Collateral.
Aujourd’hui, Mann revisite la série qui fit sa réputation au petit écran : "Deux flics à Miami" (1984). Les héros classiques de la série, Sonny et Ricardo, ont pris les visages de Colin Farrell et Jamie Foxx, entourés d’un casting international comprenant Gong Li (dont c'est le premier rôle marquant en anglais après Mémoires d'une Geisha), Naomie Harris, John Ortiz et Luis Tosar. L’équipe technique intègre plusieurs collaborateurs réguliers de Mann, dont le chef opérateur Dion Beebe (Collateral), les monteurs William Goldenberg et Paul Rubell, le producteur Pieter Jan Brugge (Heat), ainsi que le chef décorateur Victor Kempsen (JFK).
« Le premier objectif, explique Mann, était d’illustrer le travail des policiers infiltrés et ses répercussions sur leur vie privée. Sitôt que j’ai lu le scénario original de Tony Yerkovich pour le pilote de Miami Vice, j’ai eu envie d’en tirer un long métrage. Mais NBC s’était déjà engagée à en faire une série. »
Soucieux de conférer un maximum d’intensité et de vérité aux missions secrètes de ses agents, Mann s’entoura très tôt d’une dizaine d’experts : des agents "undercover" de la DEA, du FBI, de la Police et de l’Antigang de Miami et des services des Douanes et de l’Immigration. Durant la préparation, Jamie Foxx eut de franches discussions avec les policiers sur les risques inhérents à leur métier: « Je leur ai demandé s’ils avaient flirté avec le camp adverse et j’ai découvert qu’ils n’étaient pas plus immunisés contre la tentation qu’un homme marié. »
Colin Farrell confie : « Michael nous a livré une masse d’informations. Nous sommes allés un peu partout à la recherche de mon personnage : Atlanta, Memphis et une partie du Texas. Nous avons tracé la personnalité de son père, nous avons décidé qu’il avait perdu sa mère en bas âge. J’ai étudié des dizaines de vidéos sur les événements qui avaient pu le marquer, sur les spectacles, les films, les musiques, et la mode de son temps. Toutes ces données, soigneusement filtrées, influencent vos choix de comédien. » Michael Mann poursuit : « Colin a conféré à Sonny une autre personnalité, sans mettre à bas le travail de Don Johnson. C’est simplement une nouvelle approche, qui n’est en rien comparable à la précédente. »
Le réalisateur précise : « L’argent chargé d’infiltrer une bande se prépare exactement de la manière qu’un acteur : en s’imprégnant du rôle qui lui a été attribué, en s’isolant, en se focalisant pleinement sur cette création d’identité. » Farrell et Foxx se soumirent ainsi à trois mois d’entraînement à Miami. « On a simulé des "achats" de routine au niveau de la rue, puis des transferts de drogue d’un bateau ou d’un avion, en associant Jamie et Colin à des gens qui connaissent par cœur ce genre d’opération. »
Durant son entraînement, Farrell dut notamment accompagner des "taupes" dans ce que l’on lui avait décrit comme une authentique transaction entre dealers. On lui expliqua qu’il intervenait après la phase la plus délicate de l’opération et qu’il ne risquait rien. Mais un tout autre scénario avait été concocté à son intention : l’un des "dealers" – un authentique agent fédéral - se mit à l’agresser pour tester ses réactions. « Je m’acharnais contre lui, explique ce dernier. Il a réagi exactement comme il convenait, sauvant du même coup la situation. »
Pour Mann, il était essentiel de filmer sur les lieux mêmes de l’action. Il fut décidé que l’essentiel serait tourné à Miami et Key West, avec quelques échappées au Paraguay, en République Dominicaine, en Uruguay et au Brésil.
La série avait adopté le look pastel de South Beach, mais Mann visait maintenant une toute autre esthétique. Il ne voulait pas seulement montrer les somptueuses villas et les tours de grand standing, mais les bas quartiers sinistres ou règne la drogue. Pour représenter cet univers ténébreux, le réalisateur entraîna son équipe à travers les Caraïbes et le Paraguay. Le réalisateur commente : « Le Paraguay, c’est le délire capitaliste à l’état pur. Tout est permis, tout se vend, tout s’achète. J’ai même pu me procurer un DVD de Collateral à deux dollars ! »
Michael Mann est un chaud partisan – et un pionnier – du tournage en HD, la raison première est de « permettre au spectateur de sentir le reflet du soleil sur l’eau et sur les visages, de savourer cet air chaud, gorgé de lumière. La HD est un outil incomparable pour capter l’atmosphère du moment et vous y plonger. »
« 80 % de Miami Vice a été tourné de nuit, explique le directeur de la photo Dion Beebe, mais la différence avec Collateral, c’est que nous avons également utilisé la HD dans les scènes de jour. Par ailleurs, nous avons mis à contribution nos caméras bien au-delà des limites habituelles. Nous avons tourné en hors-bord, en Ferrari, à bord de jets et de petits avions. Nous étions constamment en mouvement et n’avons pas ménagé le matériel. »
A la date d’aujourd’hui, le film atteint les 65 millions de $ sur le marché mondial, dont 56 millions pour les USA. Miami Vice rapporte pour son premier week-end la somme de 25 millions de $, le même résultat que pour le dernier film de Mann, à la différence que Miami Vice a coûté la somme de 135 millions de $, contre 65 millions pour Collateral. Les 125 millions de dollars de budget initial ayant en effet légèrement "explosé" suite aux différents incidents survenus durant le tournage (ouragans en Floride, coups de feu sur le plateau, séjour à l’hôpital pour Colin Farrell…). C’est encore un nouvel échec pour les blockbusters de l’été 2006. Il faudra donc compter sur le marché international pour que le film rentre dans ses frais. ninteen
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