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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Tornasol Films S.A. (Espagne), Arena Films (France), Cattleya (Italie), Alquimia Cinema S.A. (Espagne) Distribution : CTV International Réalisation : Marcelo Pineyro Scénario : Mateo Gil, Marcelo Pineyro Montage : Ivan Aledo Photo : Alfredo F. Mayo Décors : Verónica Toledo Son : Polo Aledo Musique : Frédéric Bégin, Phil Electric Costumes : Verónica Toledo Durée : 115 mn
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Eduardo Noriega : Carlos
Najwa Nimri : Nieves
Eduard Fernández : Fernando
Pablo Echarri : Ricardo
Ernesto Alterio : Enrique
Natalia Verbeke : Montse
Adriana Ozores : Ana
Carmelo Gómez : Julio
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La Méthode (El Método)
Espagne / 2005
20.09.06
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Marcelo Pineyro, réalisateur éclectique
Voilà plus de dix ans que Marcelo Pineyro est devenu l’un des réalisateurs les plus en vue de la scène cinématographique argentine. Et pourtant, ses débuts n’étaient pas tournés vers le grand écran. Après des études d’arts à l’université de La Plata, il créé avec Luis Puenzo une société de production de films publicitaires (Cinemania), qui deviendra l’une des plus grandes d’Amérique Latine. Il se fait remarquer par la critique en tant que producteur avec L’histoire officielle de Luis Puenzo et gagne ses premiers prix, dont un Oscar du meilleur film étranger. Mais le virage vers le cinéma se fait lorsqu’il décide de s’attaquer à un long métrage en 1992: Tengo Feroz reçoit le prix du Jury Jeune au festival de San Sebastian, le prix du public au Festival de cinéma jeune de Turin, celui du meilleur film au Festival de la Havane et le prix du meilleur premier film par l’Association des Critiques de Films Argentins. Sa carrière de cinéaste est lancée et il enchaîne des succès en salle aussi bien en Argentine qu’en Espagne avec Caballos Salvajes (qui reste un an à l’affiche), Cenizas del Paraiso avec lequel il obtient le Goya [l’équivalent espagnol d’un César] du meilleur film étranger. Mais c’est avec Vies Brûlées (Plata Quemada en VO) qu’il se fait remarquer en France. Un film violent et touchant basé sur des faits réels et adapté du best-seller de Ricardo Piglia. Ce polar intimiste, où l’homosexualité et l’amour perdu débordent, remporte le Condor d’Argent [le César argentin] de la meilleure adaptation cinématographique et le Goya du meilleur film étranger en langue espagnole. Il arrive même a touché du bout des doigts le rêve américain une seconde fois lorsque Kamchatka est nominé aux Oscars en 2003 dans la catégorie du meilleur film étranger.
Même si la poignée de films de Marcelo Pineyro n’atteint pas la résonance des dernières œuvres de son compatriote Juan José Campanella, ou n’égale pas le prestige du travail d’Adolfo Aristarain, on peut tout de même parler d’une carrière bien menée, où la cohérence, la constance et la régularité sont de mise. Son choix cinématographique se porte sur un certain genre : décrire la réalité de son pays en apportant une lecture sociale des drames humains tout en injectant une dose de suspense ou de romantisme dans ses personnages, souvent réfugiés, voleurs ou perdants. Néanmoins, avec La Méthode, il prend un nouveau tournant en changeant de thématique, de style et sa façon de tourner. Un projet tellement différent des autres qu’on peut le considérer comme un point de rupture dans sa carrière. Même s’il retrouve la coqueluche du cinéma espagnol, Eduardo Noriega, pour la seconde fois (il était le principal interprète de Vies Brûlées), il prend le contre-pied de sa trajectoire habituelle en se basant sur une comédie de théâtre, se fait le porte-parole d’une génération en osant une critique de la société capitaliste et libérale. Ce qui différencie l’œuvre de Marcelo Pineyro de celle de Jordi Galceràn réside dans le retrait d’une bonne partie de l’humour très particulier de l’auteur, afin d’appuyer sur la tension latente et l’ambiance délétère et dramatique de la situation. Malgré tout, quelques résidus comiques ponctuels ont été gardés afin de préserver le côté narquois des personnages.
La Méthode fait du bruit
Sorti depuis près d’un an en Espagne, La Méthode a reçu un accueil plus que favorable, tant par le public que par la critique. Avec un budget estimé à 3 millions de dollars, le premier week end de distribution (dans 121 salles) a rapporté près de 405 000 € (2,4 millions d’Euros en tout) et a réuni plus de 450 000 spectateurs en quelques semaines. Les prix ne se font donc pas attendre. Il est nominé cinq fois aux Goya cette année (dont celle du meilleur montage, du meilleur acteur pour Eduard Fernàndez et du meilleur espoir masculin pour Pablo Echarri) et en gagne deux : le premier pour le meilleur scénario et le deuxième celui du meilleur second rôle pour Carmelo Gomez. Côté français, ce film a fait partie de la Sélection officielle du 24ème Festival du Film Policier de Cognac en avril dernier et a clôturé la 12ème Biennale du cinéma espagnol d’Annecy en mars 2006.
Marie
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