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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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bac films
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Production : AGAT films et cie, Bac filmsn France 2 cinéma Distribution : Bac films Réalisation : Jean-Pierre Darroussin Scénario : Jean-Pierre Darroussin, Valérie Stroh, d'après le roman éponyme d'Emmanuel Bove Montage : Nelly Quettier Photo : Bernard Cavalié Musique : Albert Marcoeur Maquillage : Silvia Carissoli Durée : 100 mn
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Jean-Pierre Darroussin : Charles Benesteau
Valérie Stroh : Isabelle Chevasse
Amandine Jannin : Sabrina Jozic
Anne Canovas : Alice Benesteau
Hippolyte Girardot : Marc Benesteau
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Le pressentiment
France / 2005
04.10.2006
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Pour son premier film en tant que réalisateur, Jean-Pierre Darroussin adapte un roman d’Emmanuel Bove, écrivain de la première moitié du vingtième siècle révélé par Colette et reconnu à l’époque à la fois par ses pairs et par la critique. L’acteur-réalisateur avait lu le livre pour la première fois il y a vingt ans. "J’avais gardé le souvenir d’un récit assez mystérieux, hanté d’éléments troublants comme, par exemple, la façon dont les personnages évoluent et notamment le héros qui parvient à s’abstraire du réel dans le sens où il ne vit pas la situation qui existe autour de lui", se souvient-il. "Il est comme sur une scène de théâtre, il y circule sans être apparemment concerné par le monde. Pour moi, la problématique traitée par Emmanuel Bove est la manière dont on ne parvient pas à comprendre, à maîtriser son existence." Un thème qui l’a beaucoup touché, lui qui avoue ne pas se sentir réellement impliqué dans sa propre vie…
Soucieux de confronter son point de vue avec celui de quelqu’un d’autre, Jean-Pierre Darroussin s’est adjoint l’aide de la comédienne et réalisatrice Valérie Stroh pour écrire le scénario du Pressentiment. Ils ont d’abord lu et relu le roman, afin de déterminer quelles séquences étaient indispensables à l’intrigue, puis ont décidé de transposer le récit à notre époque. Ensuite, ils ont adapté certains passages et situations (notamment la dernière partie, plus développée que dans le roman) et changé les caractères de plusieurs personnages. " La fin est donc devenue autant fantasmée que réelle. C’est une mise en parallèle de la rêvasserie du personnage à travers ses pertes de conscience, avec une réalité probable, possible. Tout finit par se confondre et laisse au spectateur plusieurs possibilités : il ne sait plus vraiment s’il est dans la réalité ou non."
Avec ce film, l'acteur rejoint la longue liste des comédiens passés de l'autre côté de la caméra, mais ne répond pas tant à un effet de mode qu'à un désir longtemps étouffé. "J'ai voulu réaliser depuis que j'ai débuté en tant qu'acteur", précise-t-il. Déjà, au Conservatoire, le professeur Marcel Bluwal lui avait prophétisé un tel avenir. Pourtant, Jean-Pierre Darroussin a mis du temps à sauter le pas, se considérant comme "illégitime". "Sans doute à cause d'un complexe issu de mes origines plus que modestes, très pauvres, ouvrières, incultes, sans aucune revendication artistique. Je ne me sentais donc pas le tempérament de la revendication de la parole. Or être réalisateur, c'est être porte-parole de quelque chose en général."
Aujourd'hui, avec du recul, le réalisateur est satisfait de son travail. "Je vois bien que je n'aurais pas pu réaliser autrement", explique-t-il. "Quand je regarde le film, je suis assez content. Il y a la fluidité que je pressentais et souhaitais dès le découpage. Il y a une espèce d'abstraction de la mise en image qui me plaît." Pour autant, il s'attend à des réactions très tranchées de la part du public. Tout comme Emmanuel Bove, qui suscitait à la fois louanges et insultes… "Au Conservatoire, Antoine Vitez nous disait tout le temps : « Si vous faites des œuvres, faites des œuvres qui divisent. » C’était son credo. Ce qui n’est pas du tout dans l’époque. A l’heure actuelle, c’est le contraire, tout le monde cherche à rassembler. Mais je suis d ’accord avec Vitez, il faut faire des choses qui divisent, qui perturbent profondément." MpM
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