Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


20th century fox  

Production : Four by Two
Distribution : 20th Century Fox
Réalisation : Larry Charles
Scénario : Sacha Baron Cohen, Antohony Hines, Peter Baynham, Dan Mazer, d'après le personnage créé par Sacha Baron Cohen
Montage : Peter Teschner, James Thomas
Photo : Anthony Hardwick, Luke Geissbühler
Durée : 90 mn
 

Sacha Baron Cohen : BoratSagdiyev
Ken Davitian : Azamat
Luenell : Luenell
 

Le site officiel de Borat
bande annonce
ambassade du kazakhstan
 
 
Borat (Borat, cultural learnings of America for make benefit glorious nation of Kazakhstan)


USA / 2006

15.11.2006
 

BORAT : LES 5 RAISONS DU BUZZ





Da Ali g Show
Borat est à l'origine un personnage créé par Sacha Baron Cohen dans la série culte diffusée sur la chaîne HBO Da Ali G Show. Se faisant passer pour un véritable journaliste kazakh, le comédien réalise des interviews outrancières et décalées qui poussent souvent ses interlocuteurs à bout. Cette caricature trash est l'occasion pour Baron Cohen de fustiger l'antisémitisme, la misogynie, le racisme et toutes les attitudes intolérantes en général. Où qu'il soit (à une réunion de soutien du parti républicain comme dans un magasin d'animaux domestiques), Borat bouleverse les usages et provoque tour à tour l'hilarité ou la colère sous couvert de fossé culturel.
Bien sûr, ses propos faussement naïfs ne sont pas du goût de tout le monde, surtout quand ils concernent les juifs (proie préférée de Sacha Baron Cohen, lui-même d'origine juive), les tziganes, les femmes ou bien sûr les kazakhes, et il s'est attiré à plusieurs reprises des ennuis, notamment après avoir chanté Throw the Jew down the well (approximativement "jetez les juifs dans un puits") ou une version corrigée de l'hymne national américain… Mais il s'avère également redoutable quand il s'agit de faire dire des horreurs à ses interlocuteurs sous couvert de complicité : le propriétaire d'un ranch ainsi qu'un évangéliste en ont par exemple fait les frais en avouant très spontanément devant la caméra pour le premier, que la solution finale imaginée par Hitler était une "nécessité" et pour le deuxième, que "les juifs iraient en enfer"… Ambiance.

Youtube
La plate-forme communautaire YouTube propose plus de 2 000 vidéos en ligne mettant en scène Borat dans ces sketches ou lors d'apparitions publiques. En effet, Sacha Baron Cohen a décidé de faire la promotion du film ainsi que toutes les interviews sous cette identité. Les sketches disponibles en ligne portent des titres évocateurs de type Borat en prison, Borat à l'agence matrimoniale ou encore Borat va à la chasse, mais certains sont également des extraits du long-métrage, donnant évidemment envie d'en voir plus aux centaines de milliers de personnes (jusqu'à plus d'un million pour les plus populaires) qui les ont regardées.

Tout le monde a un avis sur Borat
En plus des internautes qui échangent sketches et extraits, personne ne parle plus que de Borat : la presse, qui l'encense, le public américain, qui s'est rué dans les salles lors du premier week-end d'exploitation du film, le plaçant en tête du box-office, et même les gouvernements ! Offrant au film une publicité savoureuse et inattendue, les autorités kazakhs étaient un temps parties en croisade contre Borat, n'appréciant pas vraiment l'image donnée de leur pays par ce faux représentant… Le contraire aurait été étonnant, tant Sacha Baron Cohen force le trait en faisant du Kazakhstan une nation à peine en voie de civilisation, où le sport national est le lâcher de juifs et la boisson traditionnelle l'urine de cheval fermentée…
Emboîtant le pas à son ancienne alliée, la Russie ne diffusera pas non plus le film. Le distributeur local a en effet soumis Borat à l'agence fédérale de la Culture et du Cinéma qui a jugé qu'il peut "porter atteinte aux sentiments de certaines catégories de citoyens".

L'art de rebondir
La manière dont Sacha Baron Cohen a répliqué aux attaques kazakhes est un modèle du genre. L'acteur est apparu en Borat, debout devant le drapeau kazakh, apportant tout son soutien au porte-parole du ministère des affaires étrangères, Yerzhan Ashykbayev, dans sa décision de poursuivre Sacha Baron Cohen ("ce juif", a-t-il précisé). Il a ensuite rappelé que depuis les réformes de 2003, "le Kazakhstan est aussi civilisé que n'importe quelle nation du monde. Les femmes ont désormais le droit de voyager à l'intérieur du bus, les homosexuels ne sont plus obligés de porter des chapeaux bleus et l'âge minimum pour le mariage a été élevé à huit ans." Borat concluait son discours par une invitation à venir découvrir les richesses de son pays et notamment "les prostituées les plus propres du monde". Craignant sans doute de se ridiculiser plus avant, les autorités kazakhes n'ont pas répondu à la provocation mais se sont empressées d'acheter des encarts publicitaires dans le New York times afin de vanter le système éducatif et l'importance des femmes dans la société kazakhe.

Dynamitage en règle du politiquement correct
Réfléchissez à dix sujets polémiques, politiquement très incorrects ou dont il ne fait tout simplement pas bon se moquer, faites une liste et comparez avec les thèmes de prédilection de Borat… gagné, ce sont les mêmes ! Egalité hommes/femmes, propos antisémites ou racistes, droits des homosexuels, respect des handicapés, rapports incestueux, sexualité, hygiène personnelle, religion, patriotisme… Rien n'échappe à la terrible moulinette de Baron Cohen, à qui personne ne peut sérieusement faire le procès de penser ce qu'il fait dire à son personnage. Cela donne des situations savoureuses, parfaitement décomplexées, qui tendent un miroir plus que grossissant à une société trop souvent camouflée derrière une hypocrisie de bon aloi. Non seulement c'est hilarant, mais peut-être Borat rend-il en plus service à tout le monde en mettant délibérément les pieds dans le plat et les doigts dans la plaie. Car regarder ses défauts en face, c'est déjà commencer à les traiter.
 
MpM
 
 
 
 

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