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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Edward R. Pressman Film Corporation, River Road, Iron Films, Vox3, Furthefilm Réalisation : Steven Shainberg Scénario : Erin Cressida Wilson d'après la biographie de Patricia Bosworth Montage : Kristina Boden Photo : Bill Pope Décors : Amy Danger Musique : Carter Burwell Durée : 120 mn
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Fur : un portrait imaginaire de Diane Arbus (
USA / 2006
10.01.2007
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Fur (un portrait imaginaire de Diane Arbus) est une forme de biographie fictive. Diane Arbus (Diane Nemerov de son nom de jeune fille) est née en 1923 et se suicide en 1971, à 48 ans. Photographe américaine sur le tard (vers 33 ans), elle a construit sa réputation en transformant les codes du portrait photographique, notamment en passant au format carré. Son travail était en noir et blanc, et son expérience de laboratoire photo (sa première boutique avec son mari), lui permettait de maîtriser en toute indépendance l'ensemble de la chaîne, jusqu'au développement.
Ainsi, grâce à la Fondation Guggenheim, elle réalise une oeuvre inégalable : American Rites, Manners and Customs, soit une galerie de portraits de citoyens américains, souvent annymes, mettant en scènes les us et coutumes et autres rituels de cette civilisation. Elle fait partie de ces créatrices qui ont institutionnalisé la photographie documentaire, entre la création et le reportage.
Grâce à elle, entre autres, la photographie est passée de l'illustration à de l'art. A son image : troublantes et fascinantes, singulières et décalées. Elle aime prendre en photo les marginaux, les hors normes, les peu communs : freaks, travelos, nudistes, jumeaux, handicapés... On est loin des photographies de mode auxquelles l'avait initié son mari, rencontré à 14 ans, marié à 18. Diane est plutôt la styliste et la commerciale. Frustrée, elle se détache de cette vie dans les années 56.
Trois avant sa séparation avec son mari. Elle étudie alors à la New School de New York, avec des artistes comme Richard Avedon. Dès 64, elle sera exposée au Moma. Ce qui ne suffira pas à la sortir de sa dépression. Des somnifères et des veines ouvertes feront le reste durant l'été 71...
Une dizaine d'années plus tard, la MGM prend une option sur une bio. Le personnage Arbus était destiné à Diane Keaton. Les droits d'adaptation du livre Diane Arbus : a biography (Patricia Bosworth, qui reparaît au Seuil ces jours-ci) ont ainsi traîné de la MGM à Barbra Streisand. Lors de la résurrection du projet, les producteurs songent à Samantha Morton (Minority Report). Ce modeste projet (à peine 17 millions de $) mettra six ans à voir le jour.
Comme c'est tendance, il suffira de voir Molière, le scénario mixe de la pure invention fictive à des faits réels, la perception psychologique avec une trame plus primaire. La scénariste Eron Cressida Wilson se justifie ainsi : "justement le mélange d'imaginaire et de la réalité dans ce qu'elle a de plus âpre. C'était inhérent à sa vision du monde."
Réalisateur de l'acclamée Secrétaire (avec Maggie Gyllenhaal), Steven Shainberg est aussi le neveu de l'écrivain Lawrence Shainberg, ami proche de la photographe. De quoi marquer son propre parcours initiatique. Passionné de photo, il a collectionné de nombreux clichés d'Arbus.
En prenant l'actrice la mieux payée d'Hollywood, Nicole Kidman (qui vocalise actuellement dans Happy Feet), et le meilleur acteur de sa génération en mal de come-back, Robert Downey Junior (qu'on verra bientôt chez Fincher, dans Zodiac), il invente un beau couple de cinéma. "Mon point de vue était qu'il fallait que le film parle de l'intimité entre Arbus et le sujet. Un film sur Diane Arbus devait parler de la création d'une seule photo" explique le cinéaste.
Le film fit son avant-première au nouveau et grandiloquent Festival de Rome. Il eut même le droit à l'ouverture.
vincy
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