Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Castle Rock, NPV Entertainment, Kasdan Pictures
Réalisation : Lawrence Kasdan
Scénario : William Goldman, Lawrence Kasdan, d’après le roman de Stephen King
Montage : Carol Littleton, Raul Davalos
Photo : John Seale
Musique : James Newton Howard
Effets spéciaux : ILM
Costumes : Molly Maginnis
Durée : 133 mn
 

Morgan Freeman : Col. Curtis
Thomas Jane : Dr. Henry Devlin
Jason Lee : Beaver
Damian Lewis : Jonesy
Timothy Olyphant : Pete
Tom Sizemore : Owen Underhill
Donnie Wahlberg : Duddits
 

site officiel français
 
 
Dreamcatcher (L'Attrape rêves)


USA / 2003

16.04.03
 

Avec plus d’une quarantaine de romans au compteur, une flopée de nouvelles, autant d’adaptations, de scénarios originaux, d’essais sur la littérature et autres cameos à l’écran - de "Creepshow" jusqu’aux "Simpsons" - Stephen King est l’enfant béni d’Hollywood. On le serait à moins : il a inspiré en trente ans de plume plus de films, voire de films prétextes, que Edgard Allan Poe et H.P Lovecraft réunis. La source même du renouveau fantastique dans les 70’s/80’s (Carrie de De Palma, The Shining de Kubrick, Dead Zone de Cronenberg, Christine de Carpenter, excusez du peu…) et sa récente et plus subtile renaissance (Misery de Rob Reiner, Les évadés et La ligne verte de Franck Darabont, Un élève doué de Bryan «X-Man » Singer ou Cœurs perdus en Atlantide de Scott Hicks). A ce stade, Stephen King n’est plus à considérer comme écrivain, mais rock-star, harcelée comme il se doit par les fans pendus à la grille en forme d’araignée de la propriété de son Maine natal et inspirateur. L’une des plus grosses fortunes des Etats-Unis. De quoi faire pâlir de rage Françoise Sagan, B.H.L, Beigbeder et leurs potes réunis... Victime d’un grave accident de la route il y a trois ans – qu’il met depuis régulièrement « en scène » dans ses bouquins - l’œuvre de Stephen King s’est depuis peu épicée d’une certaine aigreur, la fatalité en coupe, la peur de l’avenir et de la mort prochaine et certaine. Jusqu’à l’affreuse sentence ; il aurait décidé d’arrêter ! Quoi ? Le type qui écrit tous les jours –excepté Noël – pour nous pondre un pavé de 700 pages tous les six mois, et qui « se distrait » en écrivant des nouvelles, vas foutre à la poubelle son traitement de texte ? Calmons-nous… Il n’y a qu’à lire ses récents essais sur l’ « Ecriture » – titre du dernier ouvrage – pour mal s’imaginer le bonhomme au coin du feu. Ou alors un feu du Diable…





Le gros quiproquo avec Stephen King, c’est que producteurs et réalisateurs ont tendance à y voir du pré-maché. Extrêmement visuels dans leur forme, les récits de King y alternent néanmoins une somme d’informations psychanalitico-psychologiques qui complètent mais complexent le rendu au-delà de l’image évoquée. Tel un Kundera populaire. Il n’y a dés lors que les plus grands qui ne s’y sont pas trompés, jusqu’à trahir l’œuvre au plus haut point et en saisir l’essence, paradoxalement au grand damne du Maître de l’épouvante (il reniera le Shining de Kubrick au point d’en écrire et en faire réaliser une nouvelle version en téléfilm).

Dreamcatcher était l’une des plus complexes adaptations à accomplir. Multitude de personnages, interactivité entre présent et passé, mais aussi imaginaire concrétisé et réalité fantasmée.

Lawrence Kasdan fut la star des scénaristes dans les années 80. Spielberg et Lucas lui ont confié leurs bébés pour leur plus grand bien : Les Aventuriers de l’Arche Perdue, L’Empire Contre-Attaque, Le retour du Jedi, c’est lui tout de même ! Bon… Il aura attendu 17 ans pour voir se concrétiser son premier scénario à l’écran. Et après ? Bodyguard, à la revoyure, sans Kevin Costner, ça aurait été pas mal… Après une très convaincante pirouette autour du Film Noir, La fièvre au corps, qui révélera de fort sympathique et torride façon Kathleen Turner, le bonhomme se consacre à ce qui allait le démarquer : la bande de potes. Les copains d’abord parle de lui-même, mais avec Silverado – un western – Grand Canyon – une chronique sociale – ou Wyatt Earp – de nouveau un western – Kasdan n’a de cesse à se plonger dans les méandres de l’amitié virile, amoureuse et potache. Il n’est plus dès lors beaucoup de questions à se poser quand à son attrait vers les 684 pages bien tassées de Dreamcatcher.
Au casting, point de véritable pointure dans les premiers rôles, puisque Morgan et Sizemore n’interviennent qu’en milieu de récit. Les copains d’abord, justement. Thomas Jane titillait le squale biogénétique dans Peur Bleue, Jason Lee Tom Cruise dans Vanilla Sky, premier film américain pour Damian Lewis, et quant à Timothy Olyphant (par ailleurs excellent), c’est un obscur comédien de séries. Non, non . C’est du côté du « neuneu » qu’il faut chercher. Whalberg, ça vous dit quelque chose ? Et les « New Kids on The Block », boys-band has-been des 90’s ? Donnie Whalberg en était le leader. Et frère de Mark. Maintenant, avec les cheveux ras et sa dégaine, on s’imagine la tronche de la fan en socquettes. Ce dont il s’est depuis fait une spécialité, puisque c’est lui qui dégommait Bruce Willis au début du Sixième Sens. Dooooonnnnnnie ?! Plus vraiment, non…
 
arnaud
 
 
 
 

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