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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : MK2, France 3 Cinema Distribution : MK2 diffusion Réalisation : Claude Chabrol Scénario : Claude Chabrol, Caroline Eliacheff, Louise L.Lambrichs Montage : Monique Fardoulis Photo : Edouardo Serra Musique : Matthieu Chabrol Durée : 104 mn
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La fleur du mal
France / 2003
19.02.03
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C’est une série de première fois pour ce cinquantième opus de Chabrol, qui célèbre ses 45 ans de cinéma cette année (Le Beau Serge date de 1958). Aucun des membres du casting n’avait tourné avec le maître du polar français. Nathalie Baye, par ailleurs à l’affiche du Spielberg, fait une incursion dans un univers qu’elle n’avait pas fréquenté depuis La Balance et Rive Droite Rive Gauche. L’actrice a tourné avec les plus grands et s’offre une résurrection cinématographique depuis 1997. Elle joue un personnage inhabituel, qui a "un côté très rigide, où le paraître est fondamental."
Benoît Magimel, prix d’interprétation à Cannes en 2001, sera aussi à l’affiche dans le prochain film de Jean Becker. Il incarne un homme "un peu plus victime que les autres." C’est le "révélateur du malaise qu’il y a dans cette famille". Bernard Le Coq est sur les planches ("La Guerre des deux Rose", adaptation du film et du livre "La Guerre des Rose") et fut l’amant éconduit d’Au plus près du Paradis (disparu de sa filmo officielle...). Ce second rôle a reçu une nomination aux César pour un Pialat (Van Gogh) et le Breitman (Se souvenir des belles choses). On l’a vu chez Jacquot, Tavernier, Blier, Rochant, Lelouch, Sautet. Ici, il est "le coq du village". Chabrol avoue que l’interprétation de Le Coq le fait "devenir presque un peu pathétique."
Suzanne Flon célèbre ses septième décennie de cinéma. Elle fut une des rares comédiennes à tourner deux fois avec Orson Welles, mais elle fit aussi des films avec John Huston, Henri Vernueil, Claude Autant-Lara, Bertrand Blier, James Ivory, et surtout Jean Becker (4 films). Elle sera, avec Magimel, dans Effroyables Jardins, de Becker, qui sort en mars 2003. Chabrol dit d’elle : "J’étais sûr que Suzanne m’apporterait une magie pour ce rôle de femme un peu mythique. Elle a en plus un côté "petite souris" qu’elle joue admirablement bien, mais une "petite souris" qui rugit..." A l’opposé des générations, il y a la jeune Mélanie Doutey, découverte chez Tachella, révélée par Pierre Jolivet, et qui joue avec Caroline Cellier sur les planches ("L’éventail de Lady Windermere").
Le film appartient à la catégorie "scénario adapté" dans la filmographie de Chabrol. Il a été écrit par Caroline Eliacheff, fille de la récemment défunte Françoise Giroud. "L’idée de départ du scénario était la suivante : raconter l’histoire d’une femme acquittée pour un crime qu’elle a commis et qui va s’accuser d’un crime qu’elle n’a pas commis." Il traite ainsi de "la transmission de la répétition dans la bourgeoisie provinciale". "Les personnages sont d’une effrayante normalité. S’il n’y avait pas de crime, peut-être n’y aurait-il rien à raconter, puisque rien ne change."
On créé ainsi une famille rocambolesque et incestueuse (Docteur Popaul), dans un contexte politico-sordide (Inspecteur Lavardin), avec son lot de mensonges et de secrets. Ici les paysages sont aquitains (Bordeaux, les Landes, la dune du pila) et la gastronomie s’accompagne de bons vins. Le cinéaste plante sa caméra dans des décors très typés : la maison familiale, cossue et à l’écart, la Mairie qui joue le lieu de vie sociale, la pharmacie, lieu de travail et baisodrome masqué, et bien sûr la maison sur l’océan, lieu de retraite.
MK2, producteur des 12 derniers films de Chabrol, fait les choses en grand pour la sortie du film. Outre l’intense promotion télévisuelle, le scénario est en vente (éditions Albin Michel), un disque compilant "La chanson française à travers les films de Chabrol" sort au même moment, plusieurs coffrets de DVD sont remis en tête de gondole, une biographie complète sur le réalisateur et enfin un documentaire sur "Charbol l’artisan" diffusé par France 3. La totale. Il faudra au moins ça. Car malgré les excellentes critiques autour de son précédent film, Merci pour le chocolat, Chabrol n’a pas attiré plus d’un million de spectateurs depuis La Cérémonie. Mais son plus gros hit reste Docteur Popaul, un film qui se passe à bordeaux avec une famille tuyau de poêle. Un bon signe... vincy
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