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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Negar Eskandarfar, Asghar Farhadi Distribution : Memento films distribution Réalisation : Asghar Farhadi Scénario : Asghar Farhadi Montage : Hayedeh Safiyari Photo : Mahmood Kalari Décors : Keyvan Moghadam Durée : 123 mn
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Sarina Farhadi : Termeh
Sareh Bayat : Razieh
Shahab Hosseini : Hodjat
Peyman Moadi : Nader
Leila Hatami : Simin
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Une séparation (Jodaeiye Nader az Simin)
/ 2011
08.06.2011
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Prix. Ours d'or, prix du jury eucuménique, prix des lecteurs du Berliner Morgenpost, prix d'interprétations masculins et féminins : Une séparation a tout raflé au Festival de Berlin 2011. Il a aussi reçu 7 prix au festival de Fajr, don le meilleur film, qui est un prix du public.
Succès. Si en première semaine le film a attiré 60 000 spectateurs simplement en région parisienne, ce qui en fera à coup sûr le plus gros succès iranien en France, le film avait déjà rapporté 5 fois son budget en récoltant 1,8 million de $ en Iran.
Conditions de travail. "Nous avons travaillé en 35 mm, avec une seule caméra. Les prises ont été plus nombreuses que sur mon précédent film, À propos d'Elly... Une sépration a été entièrement tourné en décors naturels à l’exception des séquences du bureau du juge et du tribunal que nous avons construits dans deux écoles désaffectées car on ne nous a pas autorisés à tourner en ces lieux." (Asghar Farhadi)
Message plutôt que morale. "Le cinéma dans lequel le réalisateur impose sa vision des personnages est aujourd’hui dépassé. Plutôt que de faire passer un message, mon intention est de susciter des interrogations. Il me semble qu’à l’heure actuelle, nous avons davantage besoin de questions que de réponses. C’est au spectateur de trouver des réponses. Peu importe si sa perception est totalement opposée à celle du réalisateur.
La scène d’ouverture pose précisément les premières interrogations du film. Par exemple, celle de savoir si un enfant iranien a plus d’avenir dans son pays ou à l’étranger. Cette problématique induit un questionnement et non une réponse."
L'avenir de l'Iran, par les femmes?. "Actuellement, en Iran, les femmes luttent davantage pour tenter de retrouver les droits qui leur ont été confisqués. Elles sont à la fois plus résistantes et plus déterminées. Dans mes films, j’essaie de donner une vision réaliste et complexe de mes personnages, qu’ils soient féminins ou masculins. J’ignore pourquoi les femmes y sont souvent des éléments moteurs. C’est peut-être un choix inconscient.
Les spectateurs occidentaux ont souvent une image très déformée de la femme iranienne qu’ils voient comme soumise, confinée aux travaux domestiques et déconnectée de toute activité sociale. Il y a sans doute un certain nombre de femmes iraniennes qui vivent ainsi, mais pour la plupart, elles sont engagées dans la vie sociale, et avec bien plus de volontarisme que les hommes. Les deux catégories de femmes sont présentes dans le film, sans que je porte sur elles un jugement ou que j’en fasse des héroïnes. L’affrontement entre elles n’est pas celui du bien et du mal. Ce sont simplement deux visions contradictoires du bien. Et c’est en cela qu’il s’agit d’une tragédie moderne. Le conflit éclate entre deux entités positives, et j’espère que le spectateur ne souhaitera pas que l’une triomphe au détriment de l’autre."
Qui est Ashgar Farhadi?. 39 ans, le cinéaste a d'abord été scénariste (Low Heights). Il a réalisé Danse avec la poussière, Belle ville, La fête du feu, et A propos d'Elly qui a séduit 100 000 spectateurs français et récolté des prix à Berlin et Tribeca. vincy / DP
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