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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : WDR, Arte, X Filme Creative Pool
Distribution : Océan Films Réalisation : Wolfgang Becker
Scénario : Bernd Lichtenberg Montage : Peter R. Adam
Photo : Martin Kukula Musique : Yann Tiersen Durée : 118 mn
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Daniel Brühl : Alex
Katrin Sass : la mère
Chulpan Khamatova : Lara
Maria Simon : Ariane
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Good Bye Lenin!
Allemagne / 2003
10.09.03
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Flash-back
Cet été la grande tendance à Berlin était un "revival" inimaginable : la Neue National Galerie exposait 400 oeuvres issues de l'Art Moderne est-allemand (30 000 visiteurs!). Le phénomène nommé "Ostalgie", la nostalgie de l'Est, a donné plusieurs expos, livres et émissions de TV sur ce mal du pays - celui d'une nation disparue. On retrouve des boîtes de cornichons sucrés de la marque Spreewald, on déterre l'ancienne patineuse olympique Katarina Witt, on rédcouvre Nina Hagen, on achète aux enchères les fameuses voitures Trabant. Dernier projet en date : la construction d'un parc d'attraction recontituant la vie berlinoises pré-1989. Un goulag façon Disney, avec douaniers inclus. Il ne faut donc pas s'étonner si le film de Wolfgang Becker, qui n'avait jamais mis les pieds en Allemagne de l'Est avant la chute du mur, a séduit plus de 6 millions d'Allemands. Folklore médiatico-culturel ou réservoir de souvenirs d'enfance, l'Ostalgie est un véritable filon pour un pays qui cherche à cicatriser son passé tout en l'assumant.
L'Histoire au cinéma
Plusieurs films Allemands, passés incognito à l'extérieur du pays, avaient déjà parlé de cette époque : Les trois vies de Rita Vogt, Sonnenallee, L'insaisissable, Berlin is in Germany ou encore Grill Point se saisissaient tous de la confrontation sociale, culturelle, et des rêves possibles ou déchues. Il faut avouer que le 9 novembre 1989, une page de l'Histoire contemporaine a été tournée. Le Mur de Berlin tombe, brisé, cassé, envahi par la jeunesse. La "Glasnot" (politique de la transparence) de Gorbatchev, avait déjà entraîné le départ de Erich Honecker, le Président de la RDA,largué par la fuite de ses voisins Hongrois vers l'Ouest et les manifestations d'opposants au communisme dans les rues des grandes villes de son pays. Si les Hongrois n'avaient pas ouvert leur frontière avec l'Autriche, ce mur de la honte construit en 1961 ne serait pas tombé si rapidement. La réunification était en marche. Le film prend place durant cette période floue où le pays change de monnaie, de drapeau, de chef d'état et de constitution.
Un triomphe pour son réalisateur
"Nous avons puisé dans les images d'archives mais en les remontant dans un contexte différent. C'est du reste frappant de constater à quel point on peut falsifier le sens des images avec un commentaire légèrement orienté, on peut même se demander si les images dans leur contexte d'origine étaient tout à fait authentiques, et quelle est, de manière générale, la part de vérité que recèlent les images." précise le réalisateur, Wolfgang Becker. Becker a commencé sa carrière de cinéaste en 1987, avec Schmetterlinge, Léopard d'Or à Locarno. Il a, par ailleurs, créé la société de production X Filme Creative Pool, à la fin des années 90. Ce troisième long métrage pour le cinéma lui apporte tous les honneurs. Ouverture de la Berlinale, 8 prix aux German Film Awards (dont prix du public, meilleur film, meilleure musique, meilleur acteur), ce film au budget modeste (moins de 5 millions d'euros) a engrangé 37 millions d'euros dans son pays, soit plus que Matrix et James Bond.
Deux acteurs
D'un côté le fils, une véritable révélation, et de l'autre, la mère, une confirmation méritée. Daniel Brühl connaît un triomphe en Allemagne. En 2001, à 23 ans, ce jeune homme de Cologne recevait déjà le prix du meilleur acteur allemand de l'année pour son rôle dans Das Weisse Rauschen. Chanteur du groupe Purge, fiancé de l'actrice Jessica Schwarz, il va faire ses débuts internationaux en 2004 dans Ladies in Lavender, un film britannique.
Katrin Sass, elle, n'a rien d'une inconnue. En 2001, elle a reçu le prix de la meilleure actrice alleamande pour son rôle dans Heidi M., qui célébrait une forme de come-back pour cette famme née en 1956. Elle était une des actrices les plus populaires du cinéma est-allemand. La réunification avait interrompu sa carrière cinématographique. Les Allemands la virent à la télé ou au théâtre. Ce "grand blanc" pour cette lauréate de l'Ours d'argent de la meilleure actrice (en 1982) aura duré 9 ans.
Des mots et des notes
Ce fut le temps nécessaire pour que le scénariste, Bernd Lichtenberg fasse murir son idée. La rencontre avec le réalisateur a été décisive, mais pas seulement. C'est en regardant un documentaire qu'il pense à cette digression avec le comsonaute Sigmund Jähn. De même, en regardant les émissions de "Caméra Actuelle", le ton comique lui a été donné sans effort et a provoqué l'envie de filmer de fausses informations. Enfin, la voix off a été libératrice pour raconter le déroulement historique. La voix off apportait un degré supplémentaire au film, mais la musique aussi.
La bande originale du film est signée Yann Tiersen (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain). Dès les premières notes, le style Tiersen est reconnaissable. Tout est réunit pour que ce film soit le premier succès depuis des lustres pour un film allemand en France (Wim Wenders dans les années 80).
vincy
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