Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Sony pictures  

Production : Jinks/Cohen Company, Zanuck Company, Columbia Pictures
Distribution : Columbia TriStar
Réalisation : Tim Burton
Scénario : John August, d'après le roman de Daniel Wallace
Montage : Chris Lebenzon
Photo : Philippe Rousselot
Décors : Dennis Gassner
Musique : Danny Elfman
Durée : 125 mn
 

Ewan McGregor : Edward Bloom jeune
Albert Finney : Edward Bloom
Billy Crudup : Will
Jessica Lange : Sandra
Helena Bonham Carter : Jenny adulte, la sorcière
Steve Buscemi : Norther Winslow
Danny de Vito : Amos Calloway
Alison Lohman : Sandra jeune
Marion Cotillard : Joséphine
 

site officiel
 
 
Big Fish


USA / 2003

03.03.04
 

Fish not cheap. 70 millions de $. Burton ne lésine jamais sur les moyens. Le résultat au Béo est plus mitigé. 65 millions de $ et une seule nomination aux Oscars pour le rattraper. Nul doute que Sony s'attendait à mieux (sinon pourquoi faire une sortie discrète à Noël et miser sur janvier pour séduire le public?). D'autant que les Golden Globes avait nommé 4 fois le film, et les British Awards ont été encore plus généreux. Le public européen devrait manger de ce gros poisson sans risquer l'indigestion; même si, là encore, on s'étonne de l'absence de couverture de magazines ciné pour un tel événement.




A l'origine, le livre de Daniel Wallace a intéressé DreamWorks et Steven Spielberg, qui a faillit le réaliser (avec Nicholson en Bloom âgé). Puis le poisson a glissé des mains, et c'est Columbia qui l'a repêché. Tim Burton se l'est alors approprié. "Ce n'est pas le genre de film que l'on attendait de moi. Je me suis donc précipiter pour le réaliser. Je n'ai jamais eu autant l'impression de parler de moi dans un film, sauf peut-être dans Edward aux mains d'argent. Big Fish se déroule à la frontière du réel et de l'imaginaire. Vous croyez assister à un grand mensonge et, finalement, tout se révèle authentique."
Même, visuellement, Burton a inséré beaucoup de lui-même : la machine de Pee-wee dans l'expo scientifique, la cravate du jeune Edward et le chapeau de Calloway sont déjà portés dans The Nightmare before Christmas. Sans compter les excentricités : 10 000 jonquilles, 150 animaux, 7000 figurants... A partir d'un scénario de John August (qui devient estimable après avoir commis Charlie's Angels, Titan A.E., Scooby-doo), Burton a pu laissé libre cours à son imagination. August ayant créé de toutes pièces le personnage de Will, le fils rationnel, pour que le spectateur puisse se rattacher à une forme de réalité.
Désormais résident londonnien, le cinéaste s'est entouré de sa compagne britannique, descendante d'un Premier Ministre, d'acteurs de toutes nationalités (de la Française Marion Cotillard à l'Ecossais Ewan McGregor), d'un chef op' français et oscarisé (Rousselot), de son compositeur habituel (Elfman), ...
Tourné entre janvier et mai 2003, le film s'est promené dans le rural et sudiste Alabama avant de se conclure à Paris (très à la mode après Tout peut arriver et le final de "Sex and the City").
Mais le film amorce surtout un virage. Rarement film de Burton fut aussi parlant. Entre la naissance de son fils, la mort de son père (et plus récemment de son beau-père), le cinéaste considère que sa vie a grandement changé. "Je me suis longtemps considéré comme le fils caché de Pam Grier et James Brown, mais la raison a pris le dessus. Avec Big Fish, je viens de me remettre dans le fil de ma généalogie. (...) Il a fallu que mon père meure. A partir de là, j'ai pu redevenir son fils." Son prochain bébé s'appellera Charlie et la chocolaterie, l'histoire d'un fils qui rertouve son père. Un personnage sombre qui s'offre un happy end.
 
vincy
 
 
 
 

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