Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Miramax, Paramount
Distribution : TFM
Réalisation : Stephen Daldry
Scénario : David Hare, d'après le roman de Michael Cunningham
Montage : Peter Boyle
Photo : Seamus McGarvey
Musique : Philip Glass
Durée : 114 mn
 

Nicole Kidman : Virginia Woolf
Julianne Moore : Laura Brown
Meryl Streep : Clarissa Vaughan
Stephen Dillane : Leonard Woolf
Miranda Richardson : Vanessa Bell
John C. Reilly : Dan Brown
Toni Collette : Kitty Barlowe
Ed Harris : Richard Brown adulte
Claire Danes : Julia Vaighan
Eileen Atkins : Barbara
 

 
 
The Hours (Les heures)


USA / 2002

19.03.03
 

Et si nous commencions par la fin. Mars 2003. A quelques jours des Oscars, The Hours se prépare pour le grand soir. 9 nominations, parmi lesquelles meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice (Kidman), meilleur second rôle féminin (Moore) et masculin (Harris), meilleur scénario adapté, meilleure musique... Streep fut oubliée, et il fut impossible de mettre en compétition la catégorie maquillage car le faux nez de Kidman, objet de tant de délires journalistiques, n'était pas qu'une prothèse : des effets numériques furent ajoutés lors des gros plans.




Les prix, The Hours commence à s'y habituer. Meilleure actrice (pour les trois) à Berlin, meilleur drame et meilleure comédienne (Kidman) aux Golden Globes, et dès la source, un Pulitzer pour le roman de Cunningham, par ailleurs meilleur livre de l'année selon le prestigieux New York Times.
C'était en 1998. Le livre sera aussi un best-seller. Le producteur Scott Rudin, à qui l'on doit des films très pointus et plutôt appréciés comme The Royal Tennenbaums, Wonder Boys, Sleepy Hollow, The Truman Show..., acquiert les droits de cette adaptation impossible. Outre la trame non-linéaire et la profondeur littéraire, le livre met en avant une écrivain culte, Virginia Woolf ("Orlando", "Une chambre à soi", "Mme Dalloway", "La promenade au phare"). Rudin y voit un concept très cinématographique. Il engage le scénariste David Hare (Fatale de Louis Malle) par ailleurs auteur de pièces de théâtres (dont "The Blue room" joué à Londres par Kidman et "Plenty" joué par Streep). "Ce qui m'a fasciné dans le roman, c'est cette idée de raconter trois histoires sans dire au lecteur ce qui va les unir". Un seul parti prix : aucune voix off. L'adaptation, en cela, n'est pas fidèle puisqu'il a fallu créer des événements pour exprimer ce qui se passe dans la tête des personnages. De même, il s'est refusé à aller ailleurs dans le temps. Seules trois époques sont filmées alors que le livre raconte d'autres périodes.
Entre en scène, le réalisateur, Stephen Daldry, qui avait déjà porté sur les planches les mots de Hare, dans son monologue, "Via Dolorasa". Amoureux de "Mrs. Dalloway", le roman, Daldry en fait son projet post-Billy Elliott, succès critique et public de l'an 2000. "le sujet essentiel du film réside dans son profond respect pour les femmes, face aux défis qu'elles ont affrontés tout au long du vingtième siècle."
Restait à trouver les trois dépressives, qui sauf exception, ne se croisent pas. Meryl Streep fut la première élue. L'actrice, 13 fois nommée aux Oscars, allait enchainer avec Adaptation de Spike Jonze pour signer son double retour. C'est elle qui incarne Clarissa, soit le même prénom que Mrs Dalloway! Emily Watson puis Gwyneth Platrow furent pressenties pour le personnage de Laura. Julianne Moore, qui joue déjà une épouse banlieusarde des années 50 dans Loin du Paradis repris le rôle. Enfin Kidman. Pour ce film, elle a abandonné Fincher (Panic room). C'est aussi ce tournage qui lui a permis d'encaisser le divorce avec Cruise. Elle s'est investie à fond, en apprenantmême à écrire de la main droite. "J'avais besoin de Virginia, j'avais besoin de l'interpréter." Une véritable thérapie.
On retrouve, à leurs côtés Ed Harris (Appolo 13, L'étoffe des Héros, Un homme d'exception), Toni Collette (Pour un garçon, Muriel, Le sixième sens), Claire Danes (Roméo + Juliette), Jeff Daniels (Dumb and Dumber), Stephen Dillane (Welcome to Sarajevo, Spy Game), Allison Janney (la série TV West Wings), John C. Reilly (Chicago), Miranda Richardson (L'Empire du Soleil, Spider), Eileen Atkins (Gosford Park), ...
Le film emploie de nombreux comédiens de théâtre et la production a employé des méthodes similaires avec de longues répétitions. Le tournage a débuté en février 2001 pour s'achever en mai 2001 entre New York, Miami et Londres. "Petit" film à 22 millions de $, il est déjà rentable, malgré son aspect élitiste.
Pour finir hors du temps, la musique est composée par le créateur contemporain Philip Glass à qui on doit les BOF de Powaqqatsi et Kundun, mais aussi des opéras comme sa trilogie de Cocteau, à partir d'Oprhée, La Belle et la Bête et Les enfants terribles. Il a écrit des musiques pour Paul Simon, David Byrne et Suzanne Véga. Il faut aussi noter que le livre de Woolf, "Mrs Dalloway" apparaît dans le film d'Almodovar (Parle avec elle). Par ailleurs, ce roman a été adapté au cinéma par Marleen Gorris en 97, avec Vanessa Redgrave, Natascha McElhone et Rupert Graves. Personne ne semble plus avoir peur de Virginia Woolf, tellement elle est omniprésente dans notre culture actuelle.  
 
vincy
 
 
 
 

haut