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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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New Line
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Julianne Moore : Linda Partridge
Philip Baker Hall : Jimmy Gator
Philip Seymour Hoffman : Phil Parma
William H. Macy : Donnie Smith
Tom Cruise : Franck TJ Mackey
Jason Robards : Earl Partridge
John C. Reilly : Officier Jim Kurring
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Magnolia
USA / 1999
01.03.00
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C'est évidemment le projet le plus excitant de la saison. Paul Thomas Anderson est devenu un des cinéaste d'auteur les plus réputés à Hollywood. Tellement réputé qu'il reçoit un jour l'appel d'un certain Tom Cruise, sortant de deux ans de tournage avec Stanley Kubrick. "C'est comme recevoir un appel du Président des USA. S'il n'avait pas appelé, je n'aurais pas fait appel à lui, pensant qu'il n'était pas atteignable." confie le jeune réalisateur. Cruise a été jusqu'à faire des entorses à ses habitudes contractuelles pour jouer un arrogant, à moitié à poil (même un slip parait sexy sur lui) et obsédé sexuel. Mais il refuse de faire la promo.
Cependant non seulement c'est un des premiers visages qui apparaît dans la bande annonce (cheveux mi longs, pas vraiment rasé) et dans le film, mais en plus les médias ne parlent que de ça. Certains parlent même d'une nomination à l'Oscar du second rôle masculin tellement sa performance est jugée bonne. Il vient d'obtenir le Golden Globe. C'est un des talents d'Anderson, exploiter au mieux ses acteurs : on l' a vu avec Mark Wahlberg, Burt Reynolds et Julianne Moore dans Boogie Night. Même un comédien fade devient bon devant sa caméra.
Les rumeurs sur l'Oscarisation de Cruise ont débuté parès les premières projos tests début septembre. On croyait à un rôle très court, voire un caméo, et il s'agirait en fait d'un personnage clé dans l'intrigue. Il incarne un gourou faisant de l'Infomercial, spécialisé dans les conseils sexuels aux hommes. Ses speechs sont crus, et textuellement pornographiques. Décidément, le sexe l'intéresse...
Il n'est pas le seul. On se souvient que "p.t.anderson" a vu sa cote grimpé au dessus de son nombril grâce à Boogie Nights, l'univers du porno made in LA et fin seventies, où Marky Mark, égérie des slips et boxers Calvin Klein, montrait un morceau de viande pendant de 30 cms... une prothèse qui fit son effet.
Résultat, on rapprocha le style d'Anderson à celui des épopées Scorsesiennes (avec long plan séquence etc...). En lisant le synopsis officiel - le cinéaste refuse toujours de dévoiler ses films avant leur sortie afin que la découverte pour le spectateur soit totale et les propos des journalistes spéculatoires - on croierait plus un film de Lelouch. Et en voyant le casting, il est clair qu'on frôle Woody Allen ou Robert Altman. Car il y a quelque chose de Short Cuts ou encore de Playing By Heart dans ces scripts à tiroirs, à étages, et à plusieurs visages. 9 des comédiens (incluant les toujours excellents William H.Macy et Julianne Moore) de Boogie Nights se retrouvent dans Magnolia. 4 d'entre eux, dont Seymour-Hoffman (aussi à l'affiche de Flawless et Monsieur Ripley), étaient en plus dans son premier film, Hard Eight. Famiglia... En tout cas familier.
Cette saga de 30 millions de $ (investissement risqué tout de même) en revanche totalement mystérieuse. Du titre (rien à voir avec la chanson de Claude François) jusqu'à cette pluie de grenouille (métaphore?) sur LA, en passant par les 5 intrigues qui formeraient l'ensemble. Cela explique sans doute pourquoi la première bande annonce n'explique rien et ne fait que présenter les personnages. Impossible à résumer ce portrait d'Amérique. Entre ironie et moralisme.
Cette journée de fou commence au début du siècle filmé à la façon des Frères Lumières. Apétissant.
vincy
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