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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : MK2 productions, Le Studio Canal +, France 3 Cinéma Distribution : MK2 Réalisation : Jacques Doillon Scénario : Jacques Doillon Montage : Camille Cotte Photo : Manuel Teran Son : Dominique Hennequin, Jean-Pierre Duret Musique : Osmo Puccino Costumes : Chiara Gherarducci Durée : 92 mn
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Stéphanie Touly : Talya
Iliès Sefraoui : Iliès
Mustapha Goumane : Mous
Nassim Izem : Nassim
Rachid Mansouri : Rachid
Dembo Goumane : Dembo
Simone Zouari Sayada : la mère
Gérald Dantsoff : le beau père
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Petits frères
France / 1999
07.04.99
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Toujours très intéressé par le mon de l'enfance, Jacques Doillon oscille ici entre le cinéma-vérité et la docu-fiction. En fait, il s'agit plus simplement d'une oeuvre d'art qui refigure le réel pour y donner accès.
Cette oeuvre, donc, arrive à point. Car il vient en continuité d'un documentaire sorti récemment en France: Grands comme le monde. Entre la vie au Collège, décrite dans le film de Denis Gheerbrant, et la vie dans la cité, la boucle est bouclée.
Espérons que ces différents films amènenent les adultes à avoir une autre conception de ces sauvageons et que les élus prennent (enfin) de vraies décisions pour aider tous ces gosses à sortir d'un ghetto qu'ils n'ont pas choisi.
Petits frères a remporté le prix "Cariddi d'oro" du meilleur réalisateur et du meilleur film au Festival international du film de Taormina, qui vient de se tenir en Italie, a annoncé le 5 août 1999 la société de production MK2.
Jacques Doillon, le réalisateur de Ponnette et du Petit criminel, a également obtenu pour Petits frères le prix Fipresci (Fédération internationale de la presse de cinéma), attribué par un jury de critiques internationaux.
Le producteur de Petits frères, Marin Karmitz, est par ailleurs le lauréat du prix "Franco Cristaldi" du meilleur producteur, créé cette année.
Marin Karmitz : "Quand j'ai vu Jacques Doillon, nous avons évoqué la nature du film que nous pourrions faire ensemble. Très spontanément, je lui ai dit que ce devrait être un film sur l'enfance. Jacques Doillon est l'un des cinéastes qui a su le mieux parler de l'enfance (La Drôlesse, La Vie de famille, Le Petit criminel, Ponette) en donnant la parole aux enfants, en mettant au service de cette parole son talent de metteur en scène et son point de vue d'artiste.
La parole des enfants est ce qu'il y a de plus difficile à mettre en scène.
Pendant mon parcours de réalisateur, puis de producteur, j'ai moi-même été obsédé par la nécessité de donner la parole à ceux qui ne l'avaient pas.
Comment faire pour rendre ce langage souvent mystérieux? Comment ne pas intervenir avec nos points de vue d'adultes, nos idées préconçues, nos phrases toutes faites? Comment rendre la complexité des sentiments et leur mystère? Seuls les grands artistes peuvent y arriver.
Dans le cinéma mondial, j'ai recherché ces artistes et ces films qui traitent de l'enfance: de Padre Padrone à Au revoir les enfants et, plus récemment, La Pomme et Le Silence.
Donner la parole ne signifie pas simplement enregistrer ce que des enfants peuvent dire, mais être capable de les écouter très profondément, puis d'écrire une histoire et des dialogues et enfin mettre en scène: arriver, en les dirigeant, en les faisant jouer, à traduire leurs émotions, leur rire. Ce qui les distingue du monde des adultes, seule la mise en scène peut en rendre compte. C'est aussi une leçon d'humilité et de tendresse d'un grand écrivain de cinéma. C'est ce que Jacques Doillon sait faire. "
chris
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