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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Brant-Allen, Fred Berner Films, Pollock Films, Zeke productions Distribution : Columbia TriStar Réalisation : Ed Harris Scénario : Barbara Turner, Susan J. Emshwiller, d'après le livre de Stephen Naifeh, Gregory White Smith Montage : Kathryn Himoff Photo : Lisa Rinzler Décors : Carolyn Cartwright Musique : Jeff Beal Costumes : David C. Robinson Directeur artistique : Peter Rogness Durée : 123 mn
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Ed Harris : Jackson Pollock
Marcia Gay Harden : Lee Krasner
Tom Bower : Dan Miller
Jennifer Connelly : Ruth Kligman
John Heard : Tony Smith
Val Kilmer : Willem DeKooning
Bud Cort : Howard Putzel
Amy Madigan : Peggy Guggenheim
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Pollock
USA / 2000
10.09.2003
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L'artiste
Jackson Pollock. 1912-1956. En 2001, l'une de ses toiles a atteint 7 millions de $ en valeur lors d'une vente publique. Il est à l'origine d'un mouvement nommé "l'Action painting", ou "abstract expressionnism", datant de 1952. Le geste du peintre prime sur la création, et nie le hasard. La peinture est ainsi projetée sur la toile sans que le pinceau ne la touche. Plusieurs peintres en feront parti : De Kooning, Kline, Rothlo, Tomlin... Le mouvement coïncde avec l'avènement de la ville de New York comme plateforme internationale de l'art, accuillant de grands artistes européens ayant fuit la guerre. Mais avant que New York ne devienne cette nouvelle Florence, les artistes subissent la crise de plein fouet. le gouvernement créé un programme où les peintres, en échange d'un chèque hebdomadaire, sont libres de délirer sur leurs toiles. Cela donnera les premiers essais de Gorky (voir Ararat d'Egoyan), Kandinsky, Mondrian, Duchamp, Moro, Léger ...
Mais pour décoller, l'art a besoin de mécènes. ce sera Peggy Guggenheim, dont le nom aujourd'hui apparaît sur quelques uns des plus grands musées d'art moderne du monde. Avant de revenir en Europe, elle aura contribué au triomphe New Yorkais, supplantant ainsi Paris.
Pollock aura ouvert la voie : il fut considéré comme le premier peintre abstrait américain à être respecté en Europe. Il a créé un mouvement, mais il a aussi été le premier à être médiatisé. L'article dans Life (1949, Debbie Reynolds en couverture, 5 millions d'exemplaires et une photo légendaire) en fit la première star dans son "secteur". Seul Andy Warhol fera mieux lors de l'émergence des mass médias. Pollock aura là aussi laissé la voie libre, se jetant dans une forme d'autodestruction, ne supportant pas la pression du succès.
"Le personnage tragique que nous découvrons à travers le portrait du cinéaste/acteur est paradoxalement le héros classique de la culture américaine d'après-guerre. Flamboyant, sans compromis, masquant sa sensibilité derrière l'agressivité, Pollock a été comparé à James Dean et Marlon Brando. Mais son art a transcendé les limites de sa personnalité faible et autodestructrice. Comme le jazz, qu'il aimait, Pollock a fusionné la structure et la spontanéité, la discipline et la liberté pour créer une forme d'expression unique qui a parfaitement capté l'énergie de son époque." (Helen Harrison, Pollock Krasner House & Study Center).
Le film
C'est le père de l'acteur Ed Harris qui a offert un livre sur Pollock à son fils. Il lui trouvait une ressemblance étrange, physiquement. Mais Harris fut davantage fasciné par la vie du peintre, et sa philosophie. Il a mûri le projet durant plus de dix ans, à partir de le biographie "Jackson Pollock : An American Saga", prix Pulitzer. Harris a été jusqu'à fusionné avec ce personnage, apprenant à peindre, à comprendre émtionnellement le personnage, à prendre 15 kilos pour le dernier quart d'heure du film, le crépuscule de la vie de Pollock. "Je peins et je dessine depuis que je me suis mis à faire ce film" souligne l'acteur/réalisateur. Le tournage a pris place dans la propriété des Pollock/Krasner, sur Long Island. Filmé en 99, le film fera le bonheur de nombreux festivals en 2000 et 2001. Il vaudra à Marcia Gay Harden l'Oscar du meilleur second rôle féminin, et à Ed Harris une de ses nombreuses nominations à l'Oscar (dont la plus récente concerne The Hours). Ed Harris a été remarqué dans plusieurs grands rôles chez Howard (Apollo 13, Un Homme d'exception), Weir (The Truman Show), Columbus (Ma Meilleure ennemie), Annaud (Stalingrad), Eastwood (Les pleins Pouvoirs), Kaufman (L'Etoffe des héros), Cameron (Abyss) mais aussi Pollack, Demme, Benton, Holland, Reisz, Joanou, Foley, ... Au delà de son regard bleu acier et d'une calvitie assumée, Harris est considéré comme l'un des plus grands comédiens de sa génération. Il avait déjà joué avec Marcia Gay Harden dans "Simpatico", pièce de Sam Shepard. L'actrice a été récemment en vedette de Mystic River et Space Cowboys (d'Eastwood), Rencontre avec Joe Black (de Brest), Miller's crossing (des Coen). On repèrera aussi dans la distribution Jennifer Connely, pas encore oscarisée lors du tournage, et Val Kilmer.
Petit budget de 6 millions de $ (pour une recette de 9 millions de $), Pollock a mis 3 ans pour arriver en France.
vincy
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