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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Asahi National Broadcasting, Bandai Visual Co, Dentsu inc, Office Kitano, Saitô Entertainement, Tokyo FM Boradcasting Distribution : Bac films Réalisation : Takeshi Kitano
Scénario : Takeshi Kitano, d'après les romans de Kan Shimozawa Montage : Yoshinori Oota, Takeshi Kitano Photo : Katsumi Yanagishima Décors : Norihiro Isoda
Musique : Keiichi Suzuki Costumes : Yohji Yamamoto, Kazuko Kurosawa Durée : 116 mn
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Takeshi Kitano : Zatoichi, Ichi
Tadanobu Asano : Hattori
Guadalcanal Taka : Shinkichi
Michiyo Ookusu : Tante Oume
Saburo Ishikura : Boss ogi
Ittoku Kishibe : Ginzo
Akira Emoto : Pops
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Zatôichi
Japon / 2003
05.11.03
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Pour situer le phénomène Zatoichi dans le cinéma japonais, il faudrait évoquer James Bond. Même succès qui ne se dément pas sur une déclinaison qui se perpétue en approximativement une trentaine de longs métrages (sans compter les séries télé), dont l’essentiel durant les 60’s et les 70’s. Inversement à la franchise de Ian Flemming, un seul acteur a prêté ses traits au personnage, l’emblématique Katsu Shintaro. Décédé en 1997, l’interprète du manieur de sabre n’aura pas quitté la scène sans une ultime tentative pour ressusciter son héros à la fin des années 80, allant jusqu'à prendre en charge la réalisation. Depuis, plus grand chose, si ce n’est quelques producteurs persuadés que la légende peut à nouveau enthousiasmer les jeunes générations de spectateurs.
Pour se faire Tekeshi Kitano parait s’imposer comme la relève idéale, spécialement aux yeux de Chieko Saito, ancienne stripteaseuse reconvertie dans la gestion de spectacles de danse et proche de l’acteur Katsu Hintaro (qui lui a confié vaguement les droits d’exploitation de "Zataoichi" avant sa mort, pour éponger une dette de jeu). Femme d’influence, la businesswoman est très appréciée de Kitano qui, bien que peu concerné par l’œuvre initiale, se fit un devoir d’honorer la commande.
Si la filmographie de Takeshi Kitano s’étoffe avec une belle régularité, le réalisateur japonais ne s’enferme pas pour autant dans une routine répétitive. Après une aventure américaine avec Aniki et plus récemment Dolls, une remarquable variation romantique qui lui avait permis de s’exercer à un minutieux travail sur la couleur, Kitano s’essaye au film de costume avec croisement de fer en bonus. Bien évidemment, l’auteur a souhaité accorder une fois de plus le genre à sa propre sauce et au-delà de ses habituels collaborateurs techniques il fit appel à des artistes singuliers susceptibles d’apporter la touche de fantaisie à cette nouvelle expérimentation cinématographique. Jouant la carte de la dérision, il convoqua notamment la compagnie "The Stripes" pour prendre en charge la partie chorégraphiée et un musicien culte du groupe Moon Riders pour s’acquitter de la bande son. Se réappropriant le rôle sans grand soucis de respecter la tradition engendrée par les précédentes incarnations de Zataoichi, l’acteur réalisateur transforma quelque peu l’illustre personnage en accentuant son décalage (par une surprenante couleur de cheveux blond platine) et en sélectionnant avec soin ses accessoires, dont l’incontournable canne épée. Le film historique aura été aussi une opportunité pour Kitano de poser un temps ses flingues de Yakusa pour se tourner vers des séquences de combat de sabres nécessitant un certain apprentissage. Le challenge aura résidé essentiellement dans le fait de magner la lame les yeux fermés puisque le personnage du masseur vengeur est bien évidemment aveugle.
Son visage ne sera pas inconnu pour certains, Tadanobu Asano s’est taillé une certaine réputation en assurant la tête d’affiche du très torturé Ichi the Killer de Takashi Miike et plus récemment celle Bright Future présenté cette année en sélection officielle cannoise.
Faisant le tour des festivals, Kitano peut s’enorgueillir d’un très bon accueil général. De Toronto à Venise, en passant par Marrakech, Zatoichi a accumulé les récompenses, les jurys plébiscitant sa réalisation, le public adhérant à son caractère divertissant. Le cinéaste nippon a toujours la côte dans les festivals…
petsss
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