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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sony
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Production : Columbia pictures, Marvel Enterprises, Laura Ziskin productions Distribution : Columbia TriStar Réalisation : Sam Raimi Scénario : David Koepp, d'après la BD de Stan Lee et Steve Ditko Montage : Arthur Coburn, Bob Murawski Photo : Don Burgess Décors : Karen O'Hara, Devra Schutt Musique : Danny Elfman Effets spéciaux : Sony Pictures Imageworks, Digiscope, Pixel magic, Amalgamated Dynamics Costumes : James Acheson Durée : 121 mn
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Tobey Maguire : Peter Parker, Spider-Man
Willem Dafoe : Norman Osborn, le bouffon vert
Kirsten Dunst : Mary Jane Watson
James Franco : Harry Osborn
Cliff Robertson : Oncle Ben
Rosemary Harris : Tante May
Joe Manganiello : Flash Thompson
Bill Nunn : Joseph Robertson
Jack Betts : Henry Balkan
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Spider-Man (Spiderman)
USA / 2002
12.06.02
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Stan Lee et la Marvel se frottent les mains, le super héros n'a jamais eu autant la cote au près des executives hollywoodiens. Le phénomène n'est pas spécialement nouveau. De Superman à Batman, en passant par les X-Men plus récemment, il était devenu assez évident que tout spectacle pyrotechnique entretenu par un héros vengeur cagoulé et costumé limite drag queen déplaçait les foules. Il y eut bien quelques échecs cuisants, montrant que tout n'était pas convertible en dollars, mais se jaugeait en fait à la véritable popularité qu'entretenait chaque personnage. Si le comics a déjà fait ses preuves et peut même rassembler sur plusieurs générations de lecteurs, les producteurs peuvent espérer attirer d'autant plus de mondes. Ca tombe bien, Stan Lee, s'y est pris à l'avance, la majorité de ses créations sont passées depuis belle lurette dans le patrimoine culturel américain et se sont installés comme de véritables symboles populaires, dépassant le simple cercle limité des ados en quête de testosterones. Son fond de commerce, c'est le héros au travers duquel le lecteur peut s'identifier. Rien à voir avec Superman de chez DC, ses personnages sont à la base des quidams. La carrière du dessinateur explose dans les 60's. Les 4 fantastiques, Silver Surfer, Hulk, … que du beau monde et autant de franchises soigneusement gérées aujourd'hui par la société Marvel, dont Lee est encore aujourd'hui un des piliers.
Darkman pour Spider-Man
Extrèmement protégés par un bataillon d'avocats, les droits de Spider-Man ne facilitèrent pas son adaptation sur écran. On passera sans trop de mal sur les quelques tentatives plus franchement récentes qui ne méritent pas qu'on s'y arrête. James Cameron plancha pendant un certain temps sur le projet, envisageant même de confier le rôle du Dr Octopus à son bodybuildé préféré de Schwarzy. Le réalisateur écrivit un script qui fut longtemps tenu comme la base de la version cinéma envisagée, mais perdant patience devant l'inertie de la mise en chantier du film, il partit couler le Titanic. Sam Raimi conserva certains aspects des écrits de Cameron (qui tendaient notamment à rendre plus contemporaine l'histoire), mais choisit de donner sa propre version de la série, étant un fan invétéré de la BD. Grosse pression en tout cas pour Raimi, dont la filmo cartoonesque (Evil dead, Mort sur le grill et le prémonitoire Darkman) semblait le prédestiner comme l'homme de la situation pour Spider-Man; mais qui ne s'était jamais vraiment coltiné à un tel budget focalisant l'attente générale. Les fans intégristes furent bien évidemment les premiers à lui tomber dessus pour les points de détail.
Le tournage à New York fut hautement relayé par la plupart des médias, à commencer par le web. On vit très rapidement surgir les premiers clichés des acteurs grimés…
Gommer les deux tours
Puis il y eut l'affaire de la bande annonce dans laquelle un hélicoptère se retrouvait scotché dans une toile gigantesque tissée entre les Twin Towers. Gag amusant au départ certes, mais beaucoup moins dans le prolongement des événements du 11 septembre. Le plan fut retiré, pour éviter toute atteinte à la sensibilité du spectateur. Sans plonger pour autant dans la censure irraisonnée, Raimi déclare cependant que tous les plans des tours ont été conservés au travers du film. Un hommage sera cependant rendu aux new yorkais à travers le film.
Performance d'acteur pour Tobey Maguire? Celui-ci prétend en tout cas que si le script n'avait pas été à la hauteur (20 étages minimum?), il aurait refusé le rôle. Peu gratifiant pour le jeu dés le moment où son corps est intégralement recouvert d'une combinaison (encore que l'habit moulant rentabilise les séances de muscu), il faut savoir aussi que l'interprète n'est pas de tous les plans dés le moment où il entre dans la peau de l'homme araignée. Maguire figure sous le tissu rouge, 60 % des plans donc. Lorsque le justicier commence à risquer sa peau, une doublure experte en cascades prend le relais et si cela dépasse les compétences de ce dernier, place au gugusse animé en CGI. L'acteur peut être en tout cas fier de son costume dont la confection demanda pas mal de suées aux artisans de la production. Conçu à 20 exemplaires (de façon à pouvoir les faire tourner avec le pressing !!), chacun se chiffra au tarif haute couture (100 000 $ pièce). 'Faut il s'étonner que des petits malins s'arrangèrent pour en dérober quatre modèles pendant le tournage dans la perspective d'épater la galerie pour le prochain halloween?
Pas franchement habitué de la lecture des publications Marvel, Willem Dafoe fut attiré par l'aventure pour rompre un peu avec le sérieux de ses prestations habituelles. Il incarne donc le vilain de service avec délectation, élargissant son catalogue un peu à l'image de son confrère Christopher Walken (Batman Return).
Enfant star, sa notoriété ne cesse de s'affirmer depuis qu'elle a illuminé The Virgin suicides de sa présence, Kirsten Dunst se coula dans le rôle féminin principal de Spider-Man in extremis, puisqu'un mois avant le début des prises de vue, la production ne savait pas encore qui serait la petite amie du héros Peter Parker.
La toile de l'année
L'industrie cinématographique est aux anges. Spider-Man a battu record sur record lors de sa sortie aux Etats-Unis en mai. Gonflé à block pour son lancement, le film atteint des cimes en seulement 3 jours d'exploitation. Sans véritable concurrence cependant. Ses entrées se sont rapidement tassées, le succès est là, mais pas dans des proportions historiques. Passant devant le nez des dinosaures de Spielberg, Spider-Man peut prétendre toucher les 400 M de $ en Amérique du Nord et finir en tête du box office annuel. En France ce sera plus compliqué, les histoires de super héros ne déclenchant pas le même engouement. Il va de soit de toute façon que la suite est déjà programmée, on l'annonce même pour mai 2004. Le script n'est cependant pas bouclé. L'attente sera relayée par la sortie du DVD, le nouvel atout pour l'entretien des franchises. petsss
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