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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mars
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Production : Olivier Delbosc, Marc Missonnier (Fidélité Productions) Réalisation : François Ozon Scénario : François Ozon, Emmanuèle Bernheim Montage : Monica Coleman Photo : Yorick Le Saux Musique : Philippe Rombi Durée : 90 mn
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5 fois 2 (cinq fois deux)
France / 2004
01.0904
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Depuis Regarde la mer, en 1997, François Ozon nous gratifie d’un long-métrage par an. En 2000, Gouttes d’eau sur pierre brûlantes confirmait la révélation de Sitcom (1998), à un milieu relativement restreint ou cinéphile. Sous le sable, le fit connaître à un public plus large d’amateurs de films d’auteurs, avant que 8 femmes, en 2002, le consacre définitivement auprès du grand public. Ozon s’est imposé très jeune comme un des auteurs les plus importants du cinéma français, tout en ayant l’intention assez courageuse de varier le style et les influences de ces réalisations d’un film à l’autre. Ici, encore, dans un style presque impersonnel, il réussit un film d’un genre différent, sans céder aux probables sollicitations commerciales qu’on dû susciter ses récents succès (particulièrement 8 femmes). 5 fois 2 est un film calme mais sentimental, épuré et néanmoins consistant.
Valéria Bruni-Tedeschi y interprète Marion, un personnage à la fois matériel et archétypal. Comme elle le dit elle-même, cette femme, manifestement stable et forte, qui aspire simplement au bonheur, est aussi la personnification de la Femme, en tant que généralité : « J’avais vraiment l’impression qu’on incarnait l’Homme et la Femme, dans toute leur beauté et leurs mesquineries aussi. ». Avant d’entamer le tournage, Ozon a demandé à son actrice si, pour ce rôle, elle accepterait d’être belle. Ce qu’il entendait provoquer, par cette étrange question, était qu’elle puisse s’autoriser la féminité et le charme, qu’un certain nombre de ses rôles précédent avaient peut être sous-employés ou dissimulés derrière les névroses et les blocages de ses personnages.
Stéphane Freiss, que l’on redécouvre réellement dans un rôle plus en finesse qu’à son habitude, interprète remarquablement l’Homme/Gilles, sous la direction adroite et libre d’Ozon : « Comme à tous les magiciens, il y a des choses qui lui échappent. C’est ce qui a fait que tout cela a l’air très vrai. ».
5 fois 2 a le grand mérite d’être ardemment défendu par ses comédiens. Outre l’implication psychologique, physique (une allure précise leur était demandée) ou concrète (le tournage s’est étendu sur plusieurs mois), on sent un questionnement et un affection particulière, de leur part, autour du film. Valeria Bruni-Tedeschi : « C’est le contraire des histoires d’amour finissent mal. C’est les histoires d’amour commencent bien. » axel
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