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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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UIP
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Production : Dreamworks / Walter F Parkes, Laurie McDonald, Steven Spielberg Distribution : UIP Réalisation : Steven Spielberg Scénario : Sacha Gervasi et Jeff Nathanson d’après un sujet de Andrew Niccol Montage : Michael Kahn, A.C.E. Photo : Janusz Kaminski, ASC Décors : Alex McDowell Son : Ronald Judkins Musique : John Williams Costumes : Mary Zoffres Maquillage : Edouard F. Henriques III Durée : 128 mn
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Tom Hanks : Viktor Navorski
Catherine Zeta-Jones : Amelia Warren
Stanley Tucci : Frank Dixon
Diego Luna : Enrique Cruz
Zoë Saldana : Dolores Torres
Kumar Pallana : Gupta
Barry Shabaka Henley : Ray Thurman
Chi McBride : Joe Mulroy
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The Terminal
USA / 2004
15 septembre 2004
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Friends :
Troisième collaboration entre Steven Spielberg et Tom Hanks (quatre en tenant compte de leur production commune sur la série Band Of Brothers réalisée pour HBO), les deux hommes semblent devenus inséparables. L’union s’est soudée initialement hors des plateaux de tournage; Spielberg avoue même que diriger un ami proche représente impose une relative pression. Si Hanks avait pris l’initiative pour s’accaparer le rôle du limier de Catch me if you can, l’acteur était déjà solidement associé au projet The Terminal lorsque celui-ci fut soumis au comité de production de Dreamworks. C’est la présence du complice qui inspira Spielberg et le poussa à réaliser le film.
Le vrai Viktor :
Si The Terminal n’en est pas la retranscription fidèle, son point de départ s’inspire en tout cas largement d’un fait divers survenu à l’aéroport Charles de Gaulle il y a quelques années. Mehram Nasseri, un passager énigmatique en provenance d’Iran s’était en effet retrouvé bloqué dans l’aéroport parisien. Le réfugié un brin noyé dans la confusion, avait même fini par se complaire dans sa situation de d’expatrié, refusant tout arrangement pour s’extirper de son nouveau chez lui. Andrew Niccol, toujours à l’affût de sujets révélant les absurdités de notre système moderne pour les tirer aux limites du fantastique (Gattaca, The Truman Show et plus récemment S1mone) a brodé sur le sa propre histoire.
JFK :
En prenant en compte le surbooking du transport aérien moderne, il semblait peu évident de s’approprier le célèbre aéroport new yorkais pour les besoins du film. Il fallu donc envisager une recréation du lieu et la construction d’un plateau gigantesque en Californie doté d’un système d’éclairage sophistiqué. Le vice du réalisme fut poussé jusqu’à incorporer les extérieurs des pistes d’atterrissage en trompe l’œil (sans incrustations digitales par conséquent) et d’installer de véritables boutiques sur les 20 000 m2 du set. Une consécration pour le décorateur Alex McDowell qui avait déjà donné un coup de main à Spielberg sur Minority Reportet avait eu fort à faire sur l’univers acidulé de The Cat in the Hat.
Control d’identité :
Si on ne présente plus les têtes d’affiche, on notera que deux figures montantes bénéficieront de la consécration Spielberg pour le couple qu’ils forment dans The Terminal. Diego Luna, jeune acteur mexicain révélé sur le plan international par son prix d’interprétation à Venise pour Y tu mama tambien et Zoë Saldana, poussée par le succès de Pirates of the Caribbean.
Citoyenneté :
Artistiquement peu militant, Spielberg s’implique essentiellement à cultiver le souvenir lorsqu’il se fait plus grave. Dans le civil, le réalisateur a cependant affiché ces derniers mois un net engagement en faveur du candidat démocrate John Kerry, en participant à l’élaboration de sa campagne aux présidentielles américaines, mais aussi en tenant lors du dernier festival de Venise un discours très désapprobateur à l’égard de l’actuel résident de la Maison Blanche. Vengeance, projet annoncé puis retardé à 2006, conduira Spielberg à se confronter à une page douloureuse de l’histoire des sports olympiques puisque le film repose sur la tragédie de l’exécution de 11 athlètes israéliens en 1972 par des terroristes palestiniens. Le cinéaste enfin rattrapé par l’actualité ?
Basses altitudes :
Projections de presse et avant première repoussées, une fin laissant trop sur sa faim pour ne pas mériter d’être retournée, une indécision inhabituelle chez Spielberg qui se concrétise par une semi déception au box office. Pas nécessairement une catastrophe économique, tant l’homme gère ses projets avec la précision exemplaire que lui confère l’expérience, mais pas un franc succès non plus, surtout pour un habitué des records. Le public américain préférera Dodgeball, la comédie énorme avec Ben Stiller aux démêlées tragico romantiques de Viktor. Spielberg peine à catalyser les foules, mais ne baisse pas les bras comme le prouve l’annonce tonitruante de son nouveau défit, une adaptation réactualisée de La Guerre des Monde de Wells, qu’il faudra attendre comme le film le plus impressionnant de la décennie. L’initiative soudaine se voit dictée par la disponibilité imprévue de Tom Cruise freiné par une mission impossible, mais aussi par l’envie probable du réalisateur de convaincre sur une échelle qu’il peine à gravir depuis quelques temps, alors que le retour du célèbre aventurier au chapeau et au fouet parait toujours un peu plus incertain les mois passant. PETSSSsss-
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