Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le violon rouge (The Red Violin)


/ 1998

22.09.99
 



VIOLON MAUDIT

Le livre Bye Bye Bahia



"- Qu'est-ce que vous faîtes quand la chose que vous désirez le plus vient à vous?"

Ambitieux. Car il n'est pas simple de retranscrire l'épopée d'un objet à travers des époques et des continents, sans clichés historiques particuliers, en moins de 2 heures. Doté d'un casting international impeccable, et de moyens financiers suffisant pour reconstituer ce long voyage, Le Violon Rouge est artistiquement une réussite. C'est aussi le premier film canadien de cette ampleur à ressembler autant à un film "en costumes" européen.
Fresque flirtant avec les frontières d'un cinéma Lelouchien, Le Violon Rouge, a les défauts inhérents à ce genre d'oeuvres épiques. A la fois superficiel et précis, captivant et assez stéréotypé, asexué et passionnel. Bref un déséquilibre continuel, une inégalité entre les passages, les personnages, et au final un traitement peu politique mais très romanesque.
Aussi on ne sait pas trop quoi penser de la mise en scène de Girard. Sans être originale, elle demeure fluide et relativement effacée. La caméra n'évite pas le déjà vu (Annaud, Ivory, Kaige, ...) mais n'essaie jamais de nous en mettre plein la vue. Quelques plans sont brillants. Mais c'est surtout le montage qui se fait remarquer, avec un double fil pour conduire le film, c'est à dire une diseuse de bonne aventure avant la naissance du violon et une vente aux enchères qui arrête son tour du monde.
Le film est une ode au Violon, le plus noble des instruments. C'est la grande force de ce scénario: il parle d'un objet superbe, le faisant devenir un véritable personnage avec son histoire, son destin. Mais cela manque peut-être d'âme... Un scénario très mécanique (comme un métronome) et qui sous l'angle analytique apparaîtra même très intellectuel (voir Interview).
Film cosmopolite et esthétique, sans esprit critique réel, Le Violon Rouge reste un film qui a le vernis d'un violon mais ne retrace en aucun la souffrance de son créateur ou de son utilisateur. On est conquis par le charme de ce film pas aussi parfait que sa "star". On regrettera juste de ne pas avoir été envahis par l'émotion qu'un violon est censé nous procurer. Mais il n'y a rien de plus difficile que de comprendre l'âme et de définir la musique. Il nous suffira donc de l'aimer.
 
Vincy

 
 
 
 

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