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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Weight of Water (Le poids de l'eau)
USA / 2000
31.07.02
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NAGE EN EAUX TROUBLES
"Les femmes sont instables, il ne faut pas toujours les croire"
Avec ce thriller qui se veut plus psychologique que véritablement dynamique, Kathryn Bigelow surprend, elle qui se distinguait habituellement surtout par une réalisation musclée propre à rivaliser avec les gros bras du film d'action. Malheureusement avec cette adaptation du roman d'Anita Shreve, elle aurait aussi plutôt tendance à nous décevoir. Enfermant ses personnages dans des espaces limités, voilier, maison, suivant l'époque elle semble vouloir se confiner au huis clos théâtral. Sa mise en scène reste en suspense, ne sachant pas comment saisir ses personnages et les conflits qui les animent. Mais au-delà du changement de registre, le pari du film reste son ossature qui consiste à mêler deux intrigues en une seule cohérente par la grâce de liens invisibles tissés entre deux siècles. L'exercice ne fonctionne hélas pas. Le spectateur se retrouve face à une hydre à deux têtes peu captivante. Les enjeux de chacun sont flous et l'interprétation qui se veut tout en retenue, car prétendant jouer la carte du mystère, ne force ni la sympathie, ni l'adhésion.
Aussi ce fait divers tragique et sanglant révélé par bribes laisse plutôt froid. On admire vaguement la beauté des côtes de la Nouvelle Angleterre sur lesquelles errent quelques âmes tourmentées (presque un pastiche d'un Bergman). De même on suit avec peu d'intérêt les jeux de séduction auxquels se livrent les plaisanciers contemporains, encore que la plastique d'Elizabeth Hurley exerce toujours un charme qui ne se dément pas.
Un peu largué donc par cette tentative vaine de mise en image de la force des souvenirs, de la fatalité qui dicte nos destinées ; l'entreprise apparaissant peut-être plus prétentieuse que véritablement aboutie. Avec son zapping temporel et en alternant ses portraits d'hier et d'aujourd'hui, Kathryn Bigelow parvient parfois à esquisser de jolis contrastes sur la condition féminine, sur son évolution, mais aussi sur ses aspects immuables. Ces bons points se diluent dans une intrigue qui prend l'eau et nous, on boit la tasse… petsss
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