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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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You've Got Mail (Vous avez un message - You ve got m@il)
USA / 1998
20.01.99
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POUR LE PIRE ET POUR LE MEILLEUR
"Et puis Mr Jenkins est mort, tant mieux, ça me fera une personne en moins à qui parler..."
Encore un remake. Mais pour une fois la comédie romantique est à la hauteur des espérances. Nora Ephron, spécialiste du remake (Elle et lui, Le Père Noël est une ordure), a même réussi à faire mieux que Sleepless in Seattle. En de nombreux points, You've got mail est plus abouti, mieux réalisé.
Maintenant qu'on ne se trompe pas. L'immense plaisir qui provient de ce film est dû aux deux stars. La chimie parfaite qui rappelle les Tracy-Hepburn, Douglas-Turner... Meg Ryan et Tom Hanks (3ème film ensemble) forment un couple de cinéma évident, léger et contemporain. Même s'ils jouent une partition archi-connue pour ses deux spécialistes de la comédie romantique, ils n'en demeurent pas moins crédibles et romanesques, dans des rôles écrits pour eux. C'est évident que Hanks comme Ryan ont déjà été plus surprenants dans d'autres films. Qu'ils ne font que décliner leurs expériences passées (Quand Harry rencontre Sally pour elle, Big pour lui). Mais ils sonnent juste. Et donnent au film un aspect typique de la comédie américaine, basé sur le duo impossible, l'attraction contradictoire. Sur l'homme apparemment cruel et la femme finalement combattive.
A cela s'ajoute les répliques qui fusent (avec un cynisme salvateur parfois), un scénario intelligent (quelques scènes valent mieux que 1000 discours), et un sujet d'époque.
Et toute la différence entre un film de studio américain et un film européen ou indépendant est là. Ici on fait l'apologie de la petite boutique du coin fermée à cause des grosses chaînes de librairies, mais on place en permanence AOL, Apple et Starbucks Coffee. Pas vraiment des exemples de commerçants traditionnels.
On nous montre une histoire d'amour qui se créé via Internet - belle pub pour les forum de rencontres, tout le monde va vouloir croiser son Tom Hanks ou sa Meg Ryan - sans aller au fond des choses : pourquoi en est-on arriver là ? A quel point sommes nous seuls ? Quel manque comblons-nous? Quelles causes à cette attirance vers le virtuel, l'inconnu, le secret ? You've got mail parle de Chat, mais oublie de nous montrer à quel point la société américaine ne peut plus draguer normalement.
Le film est remarquablement pudique, urbain, wasp (à part un second-rôle black, tout new-yorkais semble être blanc), manichéen. Les bureaux du grand méchant Fox sont froids et abstraits. Tandis que la petite boutique est "cosy", dorée, confortable. Ce film est 100% Hollywood : un produit, avec des chansons qui ponctuent le film, comme on zappe les stations de radio. Dernière critique, les seconds-rôles, superflus, superficiels, unidimensionnels et ce malgré les excellents acteurs qui les composent.
Mais le film a deux anges, et de belles scènes : le générique, le parcours de Joe et Kathleen vers leurs boutiques, le supermarché, ou encore la visite de Kathleen dans le magasin de Fox.
Malgré une fin un peu rapide, et chaste, Nora Ephron sait exactement comment faire monter les ventes de Kleenex. vincy
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