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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Thirteenth Floor (Passé virtuel)
USA / 1999
18.08.99
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MONDE PARALLELE
"On ne tombe pas amoureux d'un rêve"
Un sexagénaire déambule dans les salles du Palace en 1937. Dans ce décor somptueux et riche en ornements, la vie semble facile et lui sourire, il couche avec les plus belles et les plus jeunes des filles du bordel et fait ami-ami avec le barman. Puis voyage au travers de ses pupilles, nous ramène en 1999.
Passé virtuel peut faire penser à un film de SF classique qui aborderait le voyage dans le temps. La machine à remonter le temps serait remplacer par un software et seule la conscience voyagerait. L'individu s'accapare le corps physique d'un autre personnage qui évolue dans le passé. Pourtant, le film va plus loin, mais le spectateur ne le comprend pas immédiatement ce qui lui donne la dimension d'un film à tiroirs où toutes les 15 minutes on nous fait une révélation qui conduit à repenser les minutes précédentes. C'est alors que nous nous rapprochons de Tron. En fait, Fuller a réussi à recréer les années 1937 grâce aux ordinateurs. Au 13ème étage de ses bureaux, des unités cyberg réfléchissent et vivent par elles-mêmes. Se sont ses personnages que l'on retrouve dans le soi-disant passé, qui, en fait, est un monde parallèle crée de toutes pièces par Fuller. Aucun risque de rencontrer son autre MOI et de provoquer ainsi un dérèglement du continuum espace-temps comme dans Retour vers le futur...
Alors que l'on vient d'assassiner son ami, Hannon Fuller, Douglas Hall, suspect numéro 1, décide d'aller chercher les informations manquantes dans ce passé virtuel. Sous ses yeux ébahis d'admiration devant le travail de 6 longues années, il découvre un Los Angeles haut en couleurs et loin de ce qu'il connaissait. 1999 et son style minimaliste, épuré, laisse place au temps où Hollywood affichait quatre lettres de plus sur le versant de la colline, Hollywoodland. Tous ses périples et l'apparition de la fille de Fuller, dont il ignorait tout, l'amèneront à affronter la vérité : non seulement 1937 est virtuel, mais 1999 aussi ! Là on pourrait confondre avec The Matrix, dans lequel on superpose une réalité aux yeux des terriens pour leur cacher la vérité. Passé virtuel emprunte à beaucoup de films, tout en essayant de garder un grain d'originalité. Il pose le problème de la création et de son créateur. Si Dieu n'était pas à l'origine des mondes, mais d'un unique qui aurait réussi, à son tour, à faire vivre des mondes et des époques parallèles. Le danger réside dans le fait que les petits génies pourraient se prendre pour Dieu le Père et décider de la vie ou de la mort de ses "humains" qui ne vivent qu'au travers d'unités informatiques...
Passé virtuel puise de nombreuses idées dans différentes oeuvres cinématographiques mais garde un soupçon d'originalité de part cette superposition de mondes. Les acteurs campent bien des rôles assez difficiles car à la limite de la schizophrénie. Un petit film qui peut marquer et intéresser les cinéphiles de SF. Bémol à apporter au film : la musique omniprésente, même lors des dialogues. A se demander si les compositeurs ne sont pas payés à la seconde de passage d'où une surenchère insupportable! alix
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