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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Trafic d'influence
France / 1999
31.03.99
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GET INTO THE GREVE
"- Nous sommes les délinquants les plus connus de France..."
La France et sa capitale sont paralysés par une grève générale bien plus terrible que la grève des transports de 1995. Plus rien ne bouge, sauf la justice qui envoie en prison deux de ses députés condamnés pour trafic d'influence.
Partant de là, on va suivre nos deux "délinquants" (il y en a un troisième, mais il meurt en cours de route) entre Paris et Melun, dans un véritable rodéo qui dure trois jours. Car, à leur trousse, deux tueurs ont été recrutés pour récupérer un mystérieux CD-Rom (détenu par Labardière) sur lequel se trouve tous les comptes du "Parti" depuis 1981. Obligés d'effectuer le parcours à pieds, Sandrine Athan aura bien du mal à emmener ses prisonniers jusqu'à leur demeure. Entre les tueurs fous, et ces deux délinquants sujets aux caprices, elle devra être forte pour mener à bien sa mission.
Il y a donc au finale une comédie menée tambours battants, un film entre Richard Donner et Gérard Oury. Comme dans Le Corniaud, on retrouve ici un duo de personnages que tout oppose et qui s'opposent d'ailleurs. Lhermitte et Jugnot interprètent à merveille leurs personnages dont l'un est issu de la noblesse alors que l'autre est issu d'un milieu modeste. Et c'est aussi un film qui trouve son inspiration dans les films d'action de Donner ou autre faiseur, une oeuvre qui visuellement est très violente, très vive.
Quant à Aure Atika, son interprétation est étonnante. Il y a là un vrai travail de préparation. Elle qui n'avait jamais tenu un flingue dans les mains se trouve être extrêmement convaincante. Ce qu'on aime chez elle, c'est qu'elle a quelque chose de beau et de dur en même temps. Une sorte de Clint Eastwood au féminin!
De ses très nombreux personnages, Farrugia ne fait, comme souvent dans les films de société, un petit groupe d'archétypes en forme d'échantillon représentatif. Il préfère utiliser les matériaux à sa disposition et composer ainsi une oeuvre drôle, mouvementée, et surprenante. Un personnage apparaît, et l'on pourrait s'attendre à une caricature. Loin de là. Farrugia évite le simplisme. Ainsi, à la problématique posée au personnage d'Aure Atika (le personnage de Jugnot tente de la corrompre), elle choisi plutôt de rester fidèle à ses convictions. La corruption est un fait de société à cause de laquelle beaucoup de nos hommes politiques sont aujourd'hui condamnés. Farrugia en parle, mais il ne juge pas. Il le fait dire à l'un de ses personnages : "Je déteste pas les politiques, mais les délinquants". Il ne se veut donc pas moralisateur à tout point de vue. Pas plus que pouvait l'être Oury par rapport à la Guerre. C'est ici que pointe la limite du scénario, trop action, pas assez réflexion.
On notera quand même l'utilisation du media Internet, présenté ici sous son aspect le plus bénéfique, à l'instar de ce qui a été fait pour conclure le film Traque sur internet. Un outil encore nouveau, "compliqué", peu fiable, mais considéré dans cette histoire comme l'arme absolue pour faire tomber les méchants. Même le garagiste du village l'utilise !
Une comédie d'action intéressante, mais trop peu engagée pour nous passionner. Idéal pour les multiplexes et les dimanches soirs de TF1. chris
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