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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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True Crime (Jugé coupable)
USA / 1999
21.04.99
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POUR QUI SONNE LE GLAS
"- Je me fous de votre Jésus-Christ et je me fous d'une justice dans ce monde ou dans un autre"
Frank Beachum attend la dernière visite de sa femme et de sa fille, ainsi que celle de Rachel, une journaliste du Oakland Tribune. Seulement c'est Steve Everett (Clint Eastwood) qui viendra recueillir ses dernières pensées. Journaliste au lourd passé de faiseur de troubles, Everett, en sortant de l'entretien, est intiment convaincu que l'accusé n'est pas coupable... Contre vents et marées, il mènera son enquête. Après 6 ans en cours d'appel, il "trouve quelque chose qui cloche". Le White, anti-héros, sauvera-t-il le Black accusé à tort ??
C'est bizarre, mais le scénario paraît réchauffé. Cependant, contrairement à certains Gibson ou Ford, Eastwood a déjà été vu dans des rôles d'anti-héros et de looser, alors on se dit que la chute va être originale... Pas franchement réussi. Clint Eastwood incarne donc un journaliste renvoyé de la côte Est pour ses fracas. Il trompe sa femme, joue au vieux beau avec les jolies minettes du journal et même la femme de son supérieur (là, il aurait du y réfléchir à deux fois!) et ne passe pas beaucoup de temps avec sa fille. Alors qu'il est sur une piste brûlante, on lui rappelle gentiment qu'il devait emmener sa fille au zoo. La tête ailleurs il jouera au "speed Zoo", mais l'expérience tournera plutôt mal... Qu'importe, il est débarrassé de sa petite et capricieuse enfant et de la mère un tantinet trop couveuse. Il affronte, alors, son supérieur, un jeune loup (Denis Leary) qui mélange les problèmes personnels et professionnels et, évidement, n'a pas une confiance sans bornes en Everett. Pourtant, soutenu par le rédacteur en chef du journalisme, le génialissime James Wood (un tantinet cliché malheureusement), il continuera sa quête vers la justice. En parallèle, Beachum, tente de retenir sa femme à ses côtés et explique tant bien que mal et de façon émouvante, à sa fillette, qu'ils ne se verront plus. Comme un animal en cage, on lui parle des modalités de ses funérailles, on tente de lui faire avouer son meurtre par des moyens pas très catholiques et finalement on l'emmène dans la salle cylindrique et en verre pour lui injecter les substances qui le feront passer de l'autre côté. Paniqué, il cherche sa femme dans l'assemblée de vautours qui contemplent "la mise à mort".
Sûrement un peu trop politiquement correct, le film ne présente que peu de défauts du point de vue de la réalisation sans pour autant déroger aux règles classiques. L'atmosphère de la salle de presse, tendue et équipée en Macintosh branché sur Internet, est réussie. Idem pour les conversations à trois dans le bureau de James Wood où l'on s'attarde plus sur le jeu des acteurs. Eastwood se replonge un peu trop dans son personnage légendaire, "Dirty Harry", mais il reste crédible, excepté, peut-être en Don-Juan... Seulement, voilà, il y a vraiment 5 minutes de trop. Hollywood doit toujours conclure, expliquer et remettre en situation les protagonistes, mais, dans ce cas, on s'en serait passé. alix
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