|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Two Weeks Notice (L'amour sans préavis)
USA / 2002
19.02.03
|
|
|
|
|
|
CDD RENOUVELABLE
"Consolez-vous, je finirai bien par mourir."
Il n’y a rien de nouveau à l’Ouest. Une comédie romantique reste accrochée à des règles aussi immuables que la migration des oies sauvages dès les premiers froids. Cela explique aussi pourquoi Mariage à la grecque, avec son ton moins formatée et son discours plus collectif, a mieux fonctionné que Coup de foudre à Manhattan et L’Amour sans préavis réunis. Car les scripts se ressemblent trop, les réalisateurs n’apportent pas de regard singulier et l’ensemble donne un aspect sitcom en cinémascope.
Certes, il y a un charme, qui tient souvent de la chimie entre les acteurs. Si nous sommes un peu déçus de voir Bullock et Grant reprendre leurs rôles habituels (la chieuse adorable et pro contre le cynique plein d’humour et désinvolte), Sans approfondir ou enrichir leur gamme, reconnaissons que le plaisir est bien à l’écran. Sandra et Hugh forment un très beau couple. Il est presque dommage de sentir ces coupes au montage qui nous auraient permises de les voir plus souvent complices. Sandra se donne en spectacle, apprécie toujours autant le coté Cendrillon de ses personnages ; Hugh fait son show, et paraît se délecter toujours aussi souvent des bonnes réparties mordantes et vachardes.
Le film exploite tous les filons plus qu’épuisés : le milliardaire et la prolétaire (avocate à l’aide juridique), le libéral et la gauchiste, le chanceux et la travailleuse, le cynique et l’utopiste, la bête de sexe et la belle au vagin dormant. Sa vie à lui est une sorte de Monopoly quand elle revendique le droit à la nostalgie. Le pragmatisme l’emportera.
Quelques répliques font mouche, les décors sont magnifiques (particulièrement la méconnue Coney Island près de New York) et les personnages sont attachants. Pour une fois, Hugh Grant est plus exposé aux vannes que d’habitude ("A côté Gandhi était un VRP"). Les dialoguistes sont en fait les vraies vedettes de cette comédie, ce qui accentue le lien génétique avec les sitcoms, passant de la citation zen philosophique à la phrase qui tue sur place. Les petits gestes affectueux sont bien amenés. Il est presque dommage de voir cet amour si tardivement arrivé.
Il est surtout étonnant que la magie d’une rencontre amoureuse donne droit à un film rempli de lieux communs et rompu à la routine hollywoodienne. Le divertissement est plaisant ; le préavis est signifié. On sait aussi qu’on l’oubliera très vite. A peine une ligne dans leur C.V.
vincy
|
|
|