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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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De l'autre côté du périph'
France / 1997
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L'HUMANITE
La caméra s'immisce. Elle cherche. On nous présente le déclic à l'origine de ce documentaire, la motivation. Ça va au-delà d'une simple réponse à un ministre. Il s'agit là de dignité, de respect, de tolérance. Et surtout d'en finir avec cet abus médiatique autour des banlieues.
Ici pas de FN en vue, des flics qui se contredisent et qui ont peur, un maire inébranlable mais à l'écoute, une administration opaque et sourde, et même aucun intégriste islamique. Si l'intégrisme est invisible, l'intégration est très remarquable. La cité décrite n'est ni à feu ni à sang. Relativement calme même.
Alors comme la caméra assiste à un non événement, comme elle pose des questions qui soulèvent les incohérences d'un système, le documentaire sur un quartier piétiné publiquement par la semelle en cuir d'un rond de cuir ministré via une lettre ridicule devient un film sur les gens.
Là où nous attendions un pamphlet politique, un film au vitriol, une réponse en images à un langage de bois bureaucratique, nous voilà face à une galerie de citoyens (les habitants de la cité) ordinaires et pourtant si extraordinaires.
La force du film réside dans ses personnages. Une famille solidaire dans sa précarité. Une femme qui donne tout pour émanciper ses consoeurs africaines. Un blanc qui a trouvé la paryie zen en lui et s'habitue à sa vie de chômeur. Ou encore Cédric qui souffle le verre. Et, évidemment, Monsieur Olivier, à qui il sera dédié une minute d'images.
Tous contribuent à un portrait humaniste de cette Cité. Tous montrent une faille, un angle, un souvenir lié à quartier. Chacun rend l'histoire intéressante, banalise leurs vies pour mieux nous les faire aimer.
Les communautés cohabitent. C'est peut-être naïf ou déjà vu. C'est toujours émotionnellement juste, sans surenchère, et vrai. Loin d'inspirer la haine, le documentaire des Tavernier est à la fois investigation pour comprendre les problèmes des cités et une définition humaine de la fracture sociale.
Monté avec maestria, détruisant certains a priori, De l'autre côté du périph' est une réponse brillante et citoyenne à un ministre, depuis resté sans voix. vincy
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