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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Paris / Depardon (Paris)
France / 1998
07.01.98
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ULTRA MODERNE SOLITUDE
"- Pourquoi voulez-vous faire un documentaire ?
- Parce que je n’ai pas besoin de la fiction."
Fiction ou documentaire ?
Si le scénario s’apparente plus à une fiction - deux personnes recherchent l’objet du désir d’un cinéaste - le style comme le but de ce film se rapproche plus du documentaire.
Depardon a réalisé un travail inspiré du photographe Doisneau. Mais ici le romantisme est remplacé par un réalisme presque glacial.
Paris se résume à un café isolé, abandonné en plein quartier des Affaires, La Défense et ses tours déshumanisantes, à une gare de banlieue - Saint-Lazare - qui déverse quotidiennement sa foule de banlieusards, à des cafés sur des boulevards, des cafés sans âmes....
Dans ce décor déprimant, évolue un cinéaste et une tête chercheuse de têtes. L’un est introverti, maladroit, ne sachant pas communiquer, confus, ultra-cérébral. L’autre est une marseillaise sans excès, presque vieille fille malgré sa jeunesse... On imagine les dialogues "enflammés", qui ne riment à rien, ces prises de têtes verbales sur le pourquoi du comment. Parisianniste au maximum.
Le film s’emballe lorsque enfin le jeune réalisateur (à la pathologie séduisante) se décide à rencontrer d’abord des jeunes actrices puis des femmes au hasard des quais de la gare.
Là on nous sert des portraits de parisiennes, des étudiantes matérialistes, des pauvres filles paumées, des pseudo-philosophistes, des femmes en quête d’identité, imbues de leurs petites connaissances, et cherchant à construire leur vie. Le tout dans une humilité confondante. Et parfois avec humour. C’est entre guillemets comique.
Cette suite de cas pathétiques et intéressants, banals et uniques, donne à la caméra un matériau splendide, aidé par une technique (photo noir et blanc, son, cadre) irréprochable.
Ainsi Depardon ne cherchait rien dans cette oeuvre sur la recherche. Si ce n’est filmer les solitudes, habiter sa solitude. Une solitude appréciée, même s’il est difficile de vivre seul.
Une masturbation imagée où il s’écoute filmer des gens mal dans leur peau. Vincy
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