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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le grand rôle
France / 2004
13.10.04
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LE ROLE DE SA VIE
"- Apprendre du yiddish par coeur, c'est du sport."
Le grand rôle a quelque chose de naïf, qui fait du bien. Dans ce film n'existent que les grands rêves (tourner pour Spielberg par exemple), les grands amours (absolus, au delà de la mort), et un monde idéalisé; ici l'antisémitisme est évacué et le communautarisme n'est pas critiqué. Paris se visite la nuit, en vieille décapotable branchée, sur des airs d'Aznavour. La vie est belle. Pour faire 600 mètres, on tourne dans la capitale durant des kilomètres...
Le grand rôle n'a rien de neuf à proposer. C'est à la fois sympathique, empli de candeur, et optimiste. On fait croire et jouer la comédie devient l'ultime rempart contre le cynisme et l'injustice de la vie. C'est évidemment trop beau pour être vrai, et du coup l'émotion tant attendue ne vient jamais. N'est pas Mike Leigh ou Lars Von Trier qui veut. Faire venir les larmes c'est un métier. Le visage de Bérénice Béjo est trop lisse, trop pur pour nous faire partager une éventuelle souffrance. Comparativement, Peter Coyote connaît le registre et livre un monologue clé en main pour nouer nos gorges.
C'est ainsi que le film se déroule, comme un joli conte qu'on imagine le soir dans son lit, de ces rêves qu'on aspirent à concrétiser. L'ensemble, léger, est rythmé. Parfois le scénario est maladroit, trop facile, un peu appuyé. Souvent les acteurs sauvent la mise à des scènes un peu bancales. Berléand s'en donnent à coeur joie.
Mais la platitude devant le monologue de Shylock (revoir To be or not to be de Lubitsch dans ce cas là) est à l'image de ce scénario qui méritait davantage de lyrisme, de relief. Certaines séquences font pourtant rire (la fausse interview) et il y avait mieux à tirer du mensonge, de la mystification. Ce n'est pas désagréable et Freiss confirme sa belle maturité. Le final, raté, révèle un manque de cohérence entre les différents sujets traités. Cependant, le grand rôle est un bon petit film, dans la veine du Tango des Rachevski.
vincy
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