Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les revenants


France / 2004

27.10.04
 



LA MORT VOUS VA ET REVIENT SI BIEN





"Regarde-le ! Il pense qu'à un truc : foutre le camp ! C'est comme s'il était jamais revenu !"

Comment gérer le retour d'un proche dont on vient à peine de faire de deuil ? Un enfant, un conjoint, une aïeule récemment disparus qui réintègrent la vie sociale comme si de rien était… Dès l'introduction, on annonce la donne : partout à travers le monde, les morts décédés depuis peu sont revenus à la vie, sortant des cimetières en masse, défilant nonchalamment dans les rues ; la croix rouge organise des camps réfugiés, l'OMS et l'armée sont en alerte rouge ! Sans parler des agences pour l'emploi et autres structures sociales. Loin des poncifs horrifiques, l'idée des Revenants, a - et c'est le moins qu'on puisse dire - de quoi intriguer. Géraldine Pailhas et Jonathan Zaccaï en tête d'affiche : là, on redouble d'expectatives. Pas moins, il faut bien le souligner ; mais hélas, non plus, pas davantage. Car le film ne répondra jamais à ces deux questions bien logiques : pourquoi ces défunts reviennent-ils ? De toute évidence, un projet commun les anime. Mais lequel ? Au départ déjà fort secrets, tous les enjeux du récit ne cessent de s'obscurcir à mesure qu'on avance dans le film. A force de sous et sur dosages narratifs et scénaristiques (errance des "vivants" / assaut militaire musclé, etc), Les revenants ne parvient pas à dépasser son propre moteur : ses personnages, comportements, faits et ambiances invariablement placés sous le signe du mystère. Au générique final, l'énigme reste entière. De quoi finir sur une note déroutante, sinon incompréhensible.
Autant dire que ce bal des ressuscités n'est pas à appréhender sous l'angle d'une aventure fantastique, mais celui de la comédie dramatique et du mélodrame. Le duo Pailhas/Zaccaï permet au film de prendre cet envol, leurs prestances respectives révélant avec brio toutes les problématiques que soulève l'histoire, notamment la complexité des sentiments humains. De l'amour, qu'il soit conjugal ou parental, aux conséquences de la solitude, en passant par la dépendance et le détachement, Les revenants dépeint tout un panel d'émotions avec un réalisme psychologique des plus surprenants. La mise en scène raffinée de Robin Campillo n'y est évidemment pas étrangère, abondante d'effets de style, particulièrement en lumières, décors, sons et musiques, et parvenant à cristalliser chaque affect à l'instant T. Gros plans, travellings, jeux sur les regards, silences et postures apportent une volubilité constante qui vient modérer la plupart des faits insaisissables du récit dont nous parlions plus haut. Un lyrisme, plus ou moins captivant selon les séquences : il revient au jeu d'acteur de prendre le relais. Mystères renforcés, attentes du spectateur décuplées : échafaudé sur un canevas, en définitive plutôt académique, le film s'en sort, fort d'une imbrication habile de ses différentes intrigues, avec deux trois pointes orientées vers le thriller. Au final, toutefois, il n'y a toujours pas de quoi s'emballer. Sauf une certaine leçon de cinéma en matière d'esthétique et la nature même du film, atypique dans le cinéma français, Les revenants déçoit, nous laissant sur une forte impression de film inachevé.
 
sabrina

 
 
 
 

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