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EN AVANT LA MUSIQUE !
"- Y'a personne qui vient aujourd'hui ?
- Y'a personne qui vient mais y'a toujours quelqu'un qui arrive !"
Ironie, railleries, spontanéité, situations tant cocasses qu'étonnamment justes : imaginez l'émission TV "Strip-tease" au format long métrage, la primauté du cinéma en plus ; ainsi pourrait-on décrire Les petits-fils. Loin de son précédent film, La confusion des genres, d'un point de vue thématique (sauf l'homosexualité) et formel, Ilan Duran Cohen dépeint ici un adorable portrait de famille, jouant sur le réel et l'imaginaire avec une légèreté des plus exquises. A Reine Ferrato, alias Mamie Régine, de renchérir ; une grand-mère qui porte en son caractère bien trempé toute l'orchestration de cette fresque familiale. On ne peut que s'y attacher. Guillaume Quatravaux, Samuel de Gunzburg (ses deux petits-fils) et Jean-Philippe Set (son jeune employé et petit protégé) suivent la cadence. Seul regret : deux trois séquences quelques peu improbables, gratuites, ou encore techniquement défaillantes, notamment la scène d'ouverture, exagérée dans le mélo et saturée d'un point de vue sonore. Cet instant passé, on passe l'éponge, tant le format DV sert et régénère concrètement l'histoire.
Efficacité comique, émotions, épreuves, sentiments, réactivité, authenticité des personnages, proximité avec le public : totalement dénué d'artifice, piquant et dynamique à souhait, Les petits-fils est un film débordant de fraîcheur, y compris dans le non-dit, les différences et rapports frontaux entre personnages étant eux-même générateurs de vie ; et vice versa. De l'appartement parisien à ces magnifiques paysages d'Ecosse, en passant par la grande roue des Tuileries, du silence à l'illustration musicale (souvent proche d'Amélie Poulain), Ilan Duran Cohen, jongle avec chaque ambiance, joue avec brio sur chaque décor, personnage et situation pour réaliser une surprenante complémentarité entre vie ordinaire et onirisme ; le deuil, le renoncement et la séparation étant ici autant de thèmes vecteurs d'épanouissement (leur inéluctable suite) et autres valeurs positives. Un certain éternel recommencement, toujours fécond et bon enfant, matérialisé via chaque constituante du film, du récit au langage filmique. Clin d'œil aux dialogues qui ne manquent pas de régaler nos tympans. Les répliques fusent, les réparties détonnent. Entre liens familiaux, rapports générationnels, relations amoureuses, chassés-croisés, interactions, décalages, variations et sautes d'humeurs, Les petits-fils est un véritable opéra d'humour et de tendresse. Un film malicieux, jamais naïf et toujours fervent. A ne pas manquer, si vous avez des envies de cinéma d'ailleurs. Sabrina
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