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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Forgotten (Mémoire effacée)
USA / 2004
01.12.04
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LA VERITE EST AILLEURS
" - Oubliez les enfants !"
On pourrait parler de The Forgotten comme d’un embryon de projet à la fois honnête, excitant et ambitieux. Le comparer sur le champ à un illustre marathonien de la SF genre "X-Files", en attendant d’en savoir plus sur les turpitudes et autres rebondissements au prochain épisode. S’il est difficile de reprocher à Joseph Ruben, Gerald Di Pego et leurs producteurs l’énième interprétation à l’étrangeté paranormale qui menace notre monde, il semblerait que tout un chacun ait largement confondu petit et grand écran. Tout, de la réalisation (une mise en scène hachée et lancinante) et des effets visuels simplistes (pas de petits hommes verts ou d’effets spéciaux grandiloquents) en passant par le casting (des acteurs de second plan traités comme tels, hormis Julianne Moore), s’inspire des contraintes imposées aux nombreux pilotes de séries qui polluent les écrans américains et européens. Un To Be Continued… sans lendemain. Les interrogations, les non-dits et les faux-semblants s’accumulent sans réellement trouver une d’explication concrète en préparant le terrain à un suspense déroutant et une explication finale libératrice.
En théorie. Car si Julianne Moore et Dominic West, incarnent très justement deux parents amnésiques et spoliés à la recherche d’une hypothétique et rédemptrice vérité, la quête s’engouffre trop rapidement vers une voie sans issue. Un parcours du combattant qui ne mériterait sans doute pas son nom sans la présence incongrue des méchants de la NSA, de gentils flics locaux et d’un personnage énigmatique, récurrent et increvable. Ajoutons au mystère, un ciel sans cesse nuageux et orageux qui a pour très mauvaise (et pénible) habitude d’aspirer les personnages sans plus d’explication. Reste à deviner s’il s’agit là du bon vieux leitmotiv "les voies du seigneur sont impénétrables", d’un complot gouvernemental et planétaire ou d’une mauvaise vacherie de ces salauds d’extraterrestres. Toujours est-il que rien ne laissait présager d’un tel délire obsessionnel et fumeux dans un film jusque-là irréprochable dans sa première partie grâce à une réalisation sans fioritures et une distillation habile et au compte-gouttes des indices fantastiques prompts à éveiller l’attention. Faute de moyens et d’un scénario concluant, Joseph Ruben expédie alors un récit bancal et vire à la glorification tous azimuts de l’instinct maternel comme ultime rempart aux forces ennemies visibles et invisibles aussi puissantes soient-elles. Le duel revanchard faussement fantasmagorique entre la Super Maman et l’Homme amical n’a finalement que pour seule fonction d’ouvrir la voie à un happy end grisant et larmoyant. Ce qui ressemblait petit à petit à un ersatz inabouti des aventures de Mulder et Scully s’avère être au final une production condamnée elle à tomber dans l'oubli. jean-françois
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