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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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A soldier's daughter never cries (Une fille de soldat ne pleure jamais)
Royaume Uni / 1998
21.04.1999
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THE PARISIANS
"-Maman m'a prévenue que tu aurais des réactions infantiles."
Le cinéma de James Ivory est une galerie de portraits expatriés ou enfermés, cherchant à se libérer d'un carcan ou à en quête de leur identité. C'est aussi un cinéma de retransposition , d'époques, de villes, d'habitudes et de règles. Ce mélange ne faillit pas dans ce nouvel opus; des américains vivant à Paris, en communauté, à la fin des années 60.
Aucun des aspects des clivages entre les cultures, les us et coutumes, les idéaux ne sont oubliés. Les Américains y sont alors dépeints comme des libertaires permissifs, reclus, ni francophones ni francophiles, et croyant avoir raison.
Outre un très beau travail artistique (des séries TV comme Thierry la Fronde, les versions françaises des films de John Wayne, aux chansons yéyés de Birkin, Gall, Dalida et Dominique-nique-nique...), le film met en scène un casting varié et des personnages colorés; on retiendra Dominique Blanc en bonne portugaise, et le duo Leelee Sobieski (malgré son français anormalement défaillant) - Anthony Roth Costanzo (en jeune artiste efféminé et excentrique).
Ivory retrouve aussi son talent dans les scènes de non dits, avec cette chorégraphie des mains et des regards entre Hershey et Ledoyen, lors de la passation entre les deux mères.
Mais au delà des apparences, le film prend ses racines dans la confrontation des continents, et l'apport dans l'éducation; on peut y voir un hommage au métissage, aux mélanges des influences. On ressent aussi cette connaissance des sentiments, celle d'un enfant adopté, des relations ambivalentes entre un père et sa fille, et la plus forte d'entre tous: deux ados amis parce qu'ils n'osent pas s'avouer leur amour.
Le film est découpé en 3 périodes: Billy, Francis, Daddy. La dernière, l'Américaine, contraste beaucoup, par son aspect dramatique. Les contre-chocs subis par ces déracinés, qui ne (re)connaissent pas les USA, montre bien qu'on peut choisir sa famille comme son pays.
Tout en pudeur, tranquillement, Ivory a décrit par petites touches un univers oscillant entre la nostalgie (le jazz) et les amertumes, les douceurs d'une jeunesse ouverte sur le monde et les défaites d'adultes arrogants et sans curiosité.
vincy
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